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Merleau-Ponty

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Si la parole présupposait la pensée, si parler c'était d'abord se joindre à l'objet par une intention de connaissance ou par une représentation, on ne comprendrait pas pourquoi la pensée tend vers l'expression comme vers son achèvement, pourquoi l'objet le plus familier nous paraît indéterminé tant que nous n'en n'avons pas retrouvé le nom, pourquoi le sujet pensant lui-même est dans une sorte d'ignorance de ses pensées tant qu'il ne les a pas formulées pour soi ou même dites et écrites, comme le montre l'exemple de tant d'écrivains qui commencent un livre sans savoir au juste ce qu'ils y mettront. Une pensée qui se contenterait d'exister pour soi, hors des gênes de la parole et de la communication, aussitôt apparue tomberait à l'inconscience, ce qui revient à dire qu'elle n'existerait pas même pour soi. Merleau-Ponty

« Si la parole présupposait la pensée, si parler c'était d'abord se joindre à l'objet par une intention de connaissance ou par une représentation, on ne comprendrait pas pourquoi la pensée tend vers l'expression comme vers son achèvement, pourquoi l'objet le plus familier nous paraît indéterminé tant que nous n'en n'avons pas retrouvé le nom, pourquoi le sujet pensant lui-même est dans une sorte d'ignorance de ses pensées tant qu'il ne les a pas formulées pour soi ou même dites et écrites, comme le montre l'exemple de tant d'écrivains qui commencent un livre sans savoir au juste ce qu'ils y mettront.

Une pensée qui se contenterait d'exister pour soi, hors des gênes de la parole et de la communication, aussitôt apparue tomberait à l'inconscience, ce qui revient à dire qu'elle n'existerait pas même pour soi. questions indicatives Comment comprenez-vous « Si la parole présupposait la pensée » ? Comment comprenez-vous : « si parler c'était d'abord se joindre à l'objet par une intention de connaissance ou par une représentation » ? Comment Merleau-Ponty ,s'efforce-t-il d'établir que la parole ne présuppose pas la pensée, que parler ce n'est point d'abord se joindre à l'objet par une intention de connaissance ou par une représentation ? « L'exemple » des « écrivains » vous paraît-il probant ? En quoi Merleau-Ponty peut-il soutenir que c'est « une expérience de penser » ? Remarquer dans le texte : « une sorte d'ignorance » ; « elle (la pensée) progresse bien dans l'instant et comme par fulgurations ». En quoi ces remarques sont-elles importantes pour une compréhension exacte du texte ? Quels rapports établissez-vous entre « une pensée qui se contenterait d'exister pour soi, hors des gênes de la parc et de la communication, aussitôt apparue tomberait a l'inconscience, ce qui revient à dire qu'elle n'existerait pas même pour soi » et « il nous reste ensuite à nous l'approprier (la pensée) et c'est par l'expression qu'elle devient nôtre » ? Que signifie « pour soi » ? Quel est le problème envisagé par Merleau-Ponty dans ce texte ? Pouvez-vous dire très précisément quelle est la thèse de Merleau-Ponty ? Présentation Le sens commun suppose que le langage n'est qu'un accompagnement extérieur de la pensée.

Nous pensons d'abord, puis nous habillons nos pensées de mots.

Merleau-Ponty récuse une telle conception qui fait du mot une enveloppe vide, inerte. Analyse L'hypothèse selon laquelle la pensée précéderait la parole et la conditionnerait doit être rejetée car elle ne rend pas compte de certains faits. Premier fait : Si la pensée tend vers l'expression, c'est qu'elle n'est pas constituée avant celle-ci.

Elle ne chercherait pas à se doubler ou à se revêtir de mots, si ceux-ci ne portaient et ne contenaient, en eux-mêmes, leur sens. Deuxième fait : Le nom est l'essence de l'objet et réside en lui au même titre que sa couleur et sa forme.

En disant : «c'est une table», j'ai conscience d'atteindre l'objet...

D'ailleurs, pour l'enfant, l'objet n'est connu que lorsqu'il est nommé. Troisième fait : La parole et l'écriture, chez celui qui parle ou qui écrit, ne traduit pas une pensée déjà faite mais l'accomplit.

L'orateur ne pense pas avant de parler, sa parole est sa pensée.

L'écrivain ne sait pas, avant de commencer son oeuvre, quelles sont les pensées qui vont s'y découvrir et s'y assembler. Conclusion : Une pensée pure, qui échapperait aux déterminations précises du mot, ne peut que se dissoudre et tomber dans l'inconscience et le néant. SECOND CORRIGE. »

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