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L'usage de la raison est-il une garantie contre l'illusion?

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« VOCABULAIRE: USAGE: 1) Fait de se servir de quelque chose.

2) Manière dont on se sert habituellement d'une chose, d'un objet.

3) Habitude acquise; coutume; pratique dans un milieu déterminé. RAISON: Du latin ratio, « calcul », « faculté de calculer, de raisonner » (en grec logos). * Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable »). * Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences. * Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal. * Par opposition à la foi : la « lumière naturelle », naturellement présente en tout homme. * Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience) * Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène). * Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). ILLUSION: 1) Toute erreur provenant de l'apparence trompeuse des choses (illusions perceptives). 2) Croyance ou opinion fausse abusant l'esprit par son caractère séduisant et le plus souvent fondée sur la réalisation d'un désir (Cf. l'analyse de Freud concernant la religion).

C ontrairement à l'erreur, qui peut être corrigée, l'illusion survit à sa réfutation. Examen de l'énoncé: * L'usage de la raison : la raison est la faculté de juger, de distinguer le vrai et le bon ; les principes de la raison sont le principe d'identité et le principe de causalité ; user de la raison, c'est donc relier entre elles les données sensibles ou les idées pour affirmer ou nier. * Une garantie contre : ceci peut s'entendre en deux sens.

Soit prémunir contre pour qu'on évite ; soit empêcher qu'on reste victime de ce qu'on ne peut pas éviter. * L'illusion : étymologiquement c'est le fait d'être joué, trompé.

Il faut distinguer l'illusion de l'erreur ; tandis que cette dernière peut être supprimée et remplacée par un jugement vrai, l'illusion persiste et demeure comme le montrent les illusions des sens ; mais il y a aussi des illusions attachées à l'usage de la raison. Reformulation: L'homme, qui fait l'expérience de l'erreur, peut-il se libérer de l'illusion ? Dans quelle mesure et à quelles conditions cela est-il possible ? Quel peut être le rôle de la raison ? Démarche possible: L'essentiel du travail sera de bien analyser chacune des notions, de montrer comment elles se distinguent et de tirer des conclusions. L'illusion est une erreur.

Qu'est-ce qu'une erreur ? D'où vient-elle ? L'erreur ne vient pas des informations reçues par les sens ou par la seule habitude, elle vient de ce que l'on s'y fie, qu'on y adhère et donc que l'on porte des jugements sans examen suffisant.

L'erreur est dans le jugement, même si ce jugement est implicite et non conscient. Lire : Descartes, Sixièmes réponses aux objections, 9ème scrupule. De là on peut conclure que seule la raison, faculté de juger, est capable de rectifier un faux jugement grâce à une nécessaire critique. Exposer un exemple, celui du bâton qui apparaît brisé dans l'eau pour montrer comment la raison intervient pour rectifier le jugement. Mais l'illusion n'est pas seulement une erreur ; elle persiste et demeure même après rectification.

D'où la difficulté.

Ceci est très manifeste dans la perception : on continue de voir le bâton brisé, ...

Et il y a aussi des illusions attachées à l'usage de la raison.

Il convient ici de suivre l'analyse d'un auteur, par exemple Spinoza dans sa critique de l'idée de finalité. Lire : Spinoza, L'Éthique, première partie, appendice. Montrer quels sont les mécanismes qui sous-tendent ici l'illusion. La question rebondit : que peut la raison contre l'illusion si elle-même y est sujette selon une pente inévitable ? Examiner comment s'explique cette pente.

Elle tient plus aux préjugés auxquels on est attaché par habitude qu'à la raison elle-même qui peut toujours se critiquer et réexaminer ses propres démarches.

La défiance vis-à-vis des illusions rend donc nécessaire une vigilance renouvelée.

Telle serait une première conclusion.

Peut-être faut-il aller plus loin et chercher ce qui garantit l'usage correct de la raison elle-même.

N'est-ce pas la signification de l'Idée de Bien pour Platon, ou celle du Dieu vérace pour Descartes ? Ou bien, si rien ne le garantit absolument, limiter l'usage de la raison comme le fait Kant ou alors adhérer au Scepticisme. Ce Qui était en jeu: La possibilité pour l'homme de se libérer de la tromperie, et les conditions nécessaires à cette libération. CITATIONS : « Par méthode, j'entends des règles certaines et faciles, grâce auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui est faux, et parviendront [...] à la connaissance vraie de tout ce qu'ils peuvent atteindre.

» Descartes, Règles pour la direction de l'esprit, 1701 (posth.) « Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien.

» Descartes, Discours de la méthode, 1637. « Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison.

» Pascal, Pensées, 1670 (posth.). »

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