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Lois et volonté générale

Extrait du document

« Définition des termes du sujet: LOI (n.

f.) 1.

— (Juridique) Prescription promulguée par l'autorité souveraine d'un pays et dont la transgression est poursuivie ; synonyme de loi positive ; par analogie, lois divines : décrets supposés émaner de la volonté divine et gouvernant tant la nature que les actions humaines.

2.

— Par ext., règle suivie avec une certaine régularité dans une société, et dont la transgression est considérée comme une faute, même si elle n'est pas obligatoirement suivie de sanctions : les lois de l'honneur, les lois morales.

3.

— Norme à laquelle on ne peut se soustraire : « L'impératif catégorique seul a valeur de loi pratique » (KANT) ; les lois de la pensée.

4.

— Loi de la nature, loi scientifique : a) Proposition générale constatant une nécessité objective : tout phénomène a une cause.

b) Fonction math. permettant, à partir de données initiales, de calculer la valeur de certaines variables, et pouvant servir à la prévision : « La loi nous donne le rapport numérique de l'effet à la cause » (Cl.

BERNARD) ; les positivistes opposent l'explication par les causes à celle par les lois dans lesquelles ils voient « des relations constantes qui existent entre des phénomènes observés » (A.

COMTE).

5.

— Loi naturelle : a) Prescription du droit naturel.

b) Loi de la nature. Si l'homme a besoin d'être lié par des lois, la force ne fait pas le droit.

Comme le souligne si justement Rousseau : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir » (Du contrat social, I, 3).

Le droit du plus fort légalise la violence de la domination, mais il ne saurait la légitimer.

Il encourt alors toujours le risque de trouver plus fort que lui.

Rousseau considère donc que seules les lois positives qui émanent de la volonté générale et qui garantissent la liberté des sujets sont dignes et donc susceptibles d'être respectées.

C'est la raison pour laquelle il récuse l'idée de Hobbes d'un souverain aux pouvoirs sans limites, qui fait perdre aux citoyens leur liberté sous prétexte d'assurer leur sécurité.

Même l'idée d'un maître véritable et authentique, qui ne serait plus volonté particulière, susceptible de caprice, d'injustice, d'iniquité, et qui gouvernerait selon le Bien (le philosophe-roi cher à Platon), ne saurait séduire Rousseau, car rien ne peut garantir la sagesse d'une volonté particulière.

Qui nous dit, en effet, que le philosophe-roi ne sera pas davantage roi que philosophe ? Suppléments: Rousseau: La force ne fait pas le droit Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la force est t-elle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans la nature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps le maître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine. De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non point morale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Le droit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoir le droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit qui disparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit, c'est un fait.

Il s'ensuit qu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées sur la force.. »

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