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LOCKE: la terre et toutes les créatures inférieures

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Si la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent à tous, du moins chaque homme détient-il un droit de propriété sur sa propre personne ; et sur elle aucun autre que lui n'a de droit. Par suite, son travail personnel et l'oeuvre de ses mains lui appartiennent en propre. Or chaque fois qu'il retire une chose quelconque de l'état où l'a mise et laissée la nature, il mêle à cette chose son travail, il y joint donc un élément personnel : par là il s'en acquiert la propriété. De plus, lorsque des biens ont ainsi été retirés par lui de l'état commun où les avait mis la nature, le travail qui leur a été incorporé supprime désormais le droit commun qu'avaient sur eux les autres hommes. Car ce travail est la propriété indiscutable du travailleur, et personne d'autre que lui n'a le droit d'en récolter les fruits ; du moins tant que les autres disposent, en quantités suffisantes, de biens communs de même qualité. LOCKE

« LOCKE : LA PROPRIÉTÉ, EST UN DROIT NATUREL Contrairement à Hobbes, le philosophe anglais John Locke (1632-1704), estime, lui, que la propriété est bien un droit naturel. « Si la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent à tous, du moins chaque homme détient-il un droit de propriété sur sa propre personne ; et sur elle aucun autre que lui n'a de droit.

Par suite, son travail personnel et l'oeuvre de ses mains lui appartiennent en propre.

Or chaque fois qu'il retire une chose quelconque de l'état où l'a mise et laissée la nature, il mêle à cette chose son travail, il y joint donc un élément personnel : par là il s'en acquiert la propriété.

De plus, lorsque des biens ont ainsi été retirés par lui de l'état commun où les avait mis la nature, le travail qui leur a été incorporé supprime désormais le droit commun qu'avaient sur eux les autres hommes.

Car ce travail est la propriété indiscutable du travailleur, et personne d'autre que lui n'a le droit d'en récolter les fruits ; du moins tant que les autres disposent, en quantités suffisantes, de biens communs de même qualité.

» LOCKE, Du gouvernement civil, 27. articulation formelle du texte « Si...

du moins...

; et sur elle aucun autre que lui n'a de droit.

Par suite....

Or, chaque fois qu'il retire une chose que conque de l'état où l'a mise et laissée la nature, ...

il y joint donc un élément personnel : par là il s'en acquiert la propriété.

De plus, lorsque..., le travail qui leur a été incorporé supprime désormais le droit commun qu'avaient sur eux les autres hommes.

Car...

; du moins tant que...

» questions indicatives Qu'est-ce qui « supprime...

le droit commun qu'avaient sur eux (les biens...) les autres hommes »? Importance de la notation « élément personnel » dans l'argumentation de Locke ? Pourquoi (et/ou en quoi) « son travail personnel et l'oeuvre de ses mains lui appartiennent en propre » ? Limite(s) à cette appropriation ? Que pensez-vous de l'argumentation et de la position de Locke ? Sur quel(s) présupposé(s) (ou fondement(s) établi(s) ailleurs) reposent-ils ? Quel est l'enjeu de ce texte ? Ordre des idées 1) Un premier fait : à l'état de nature la terre et ses créatures (animaux, plantes) appartiennent à tous (et donc à personne en particulier). 2) Un second fait : chaque homme possède un droit naturel de propriété sur sa propre personne et donc sur son travail. 3) Une conséquence : lorsque l'homme travaille, il acquiert un droit de propriété sur le fruit de son travail (par son travail il transforme les objets naturels et les arrache ainsi à la nature). 4) Une restriction : ce droit n'est valable qu'à la condition qu'il reste aux autres hommes assez de biens semblables pour leurs besoins. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 implique le refus d'un esclavage « naturel ».

D'autre part, elle fait de la propriété un des droits naturels de l'homme.

John Locke est un des fondateurs de cette tradition de pensée qui voit dans la propriété un droit naturel, fondé en raison et que les conventions sociales doivent garantir.

Il montre ici la légitimité de ce droit dans le lien entre la propriété et le travail. La légitimité du droit de propriété est fondée sur l'idée d'appropriation.

S'approprier quelque chose ce n'est pas s'en emparer, mais le rendre « propre » à son usage, en le transformant par le travail. La propriété est personnelle et exclusive.

La propriété n'est pas attachée à un statut social ou à une fonction mais à la personne : ce n'est pas parce qu'il est noble ou juge qu'un homme est propriétaire, mais parce qu'il a travaillé personnellement.

L'usage de ce qui est ma propriété est interdit aux autres. Locke affirme la compatibilité du droit de propriété avec la doctrine chrétienne, selon laquelle Dieu a donné la terre en commun aux hommes pour qu'ils subviennent à leurs besoins, ce qui interdit de jouir des biens terrestres aux dépens des autres.

La propriété privée est donc légitime, mais seulement tant qu'elle ne prive pas un autre homme de la jouissance de ce qui a été donné à tous.. »

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