Aide en Philo

l'irréversibilité est-elle la principale caractéristique du temps ?

Extrait du document

« L'irréversibilité caractérise un phénomène particulier : il caractérise un phénomène qui ne peut être réversible.

C'est donc un phénomène qui ne peut être inversé, ni modifié : ce phénomène ne peut en aucun cas être susceptible d'un retour à un état antérieur.

Il n'y a pas de retour possible : et c'est bien une des caractéristiques du temps.

Il faut en effet rappeler la représentation du temps : il est souvent représenté sous forme d'une flèche qui ne va que dans un seul sens (qui va de gauche à droite). La question posée renvoie justement aux caractéristiques du temps : et pas seulement son irréversibilité.

En effet, il y a d'autres caractéristiques correspondant au temps : le caractère irréversible du temps est justement la principale caractéristique du temps. I. L'irréversibilité du temps : principale caractéristique. Le temps est irréversible, contrairement à l'espace (qui lui est réversible) : le temps ne peut être parcouru que dans un seul sens.

Pour un individu, le temps commence dès sa naissance et s'achève à sa mort.

Le temps évolue que dans un seul sens : c'est sa caractéristique essentielle.

Celle que tout un chacun retient quand il veut définir le temps.

il n'est pas possible de remonter le temps, même si l'on remonte l'horloge de la salle à manger.

Le temps ne se renouvelle pas mais avance, sans s'arrêter, ni sans se retourner. Le temps est un éternel présent : le passé révolu et le futur encore à venir, entre deux, un présent en chevauchement (Bergson) sur le passé et sur le futur.

Pour Aristote, le temps est « la mesure du mouvement selon l'antérieur et le postérieur » ( Physique) : la distinction de l'avant et de l'après est en effet ce qu'il y a de fondamental dans l'expérience temporelle – la succession irréversible de ces moments : le passé, le présent et l'avenir.

Trois expériences du temps, mais une unique temporalité ressentie : le présent.

Ce qu'il y a de réel dans l'avenir, c'est qu'il sera présent (temporalité future) ; ce qu'il y a de réel dans le passé, c'est qu'il fut présent (temporalité passée).

Il n'y a pas vraiment ni de passé, ni de futur : « il y a trois temps, selon Saint Augustin dans les Confessions : le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur.

» Dès lors, le temps, non-être et privation, me révèle peut-être mon impuissance et mes limites.

C'est ce qu'affirmait le philosophe Lagneau, en une formule célèbre : «Temps, marque de mon impuissance. Étendue, de ma puissance.» Si le temps me signale mes manques et mon impuissance, n'est-ce point, fondamentalement, en raison de l'irréversibilité qui est sienne? Si l'espace est réversible (je vais de A en B et de B en A), le temps, lui, est changement irréversible.

Tout s'écoule, tout passe : telle est une des premières constatations humaines.

Ceux qui descendent dans le même fleuve, se baignent dans le courant d'une eau toujours nouvelle, disait Héraclite. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.

HÉRACLITE Héraclite défend une conception du monde selon laquelle le monde est en éternel devenir, en éternel changement et; pour nous le faire comprendre, prend l'image du fleuve toujours changeant. «Le temps se manifeste à moi dans l'irréversibilité des changements : il est le caractère qu'ont les changements d'être irréversibles.

» (F. Alquié, le Désir d'éternité, PUF, 1960) II. L'irrévocabilité du temps : découle du caractère irréversible du temps. L'irréversibilité du temps conduit à l'irrévocabilité du temps : ce qui est fait est fait et ne peut être défait.

Je ne peux modifier ce qui a été fait, accompli : un acte passé ne peut être changé.

Pas de retour possible, ni de moyen d'effacé le tort commis ou subis. L'irrévocabilité du temps se pense par rapport à l'irrévocabilité de l'action, des phénomènes : pour toutes choses, hommes ou animal, exister c'est s'inscrire dans le temps, c'est parcourir, sans jamais pouvoir s'arrêter ni revenir en arrière, le chemin qui mène de la naissance à la mort.

Le temps est irréversible et les actions sont par conséquent irrévocable : on ne peut ni modifier ce qui a été fait, ni effacer.

Chaque acte s'inscrit dans le temps : une action présente peut avoir une ou plusieurs conséquences dans le temps futur.

Les conséquences dans le futur sont irrévocable et aura donc des incidences sur le moment présent.

Tout est lié : le passé, le présent et le futur.

Je ne peux modifier que le présent, mais aussi le futur, malgré tout : tout en étant lié au passé, aux actions passées…etc. Chaque acte est définitif : aucun moyen de le modifier ni de l'effacer, malgré ma volonté.

D'où les remords : porter un passé trop lourd que l'on souhaiterait effacer ou voir disparaître. III. Le côté destructeur du temps : Kronos dévore ses enfants. Dans la mythologie grecque, Kronos est un titan qui dévore tout sur son passage : le temps est destructeur.

D'ailleurs, le temps d'un individu, comme nous l'avons vu, démarre à sa naissance pour se terminer à sa mort : tout individu a une temporalité finie, un début et une fin.

La fin signifiant sa mort. Le temps qui passe me rapproche de la mort : c'est un compte à rebours, me privant ainsi de mes moments de vie.

Le temps apparaît donc comme un principe de destruction et de corruption : tout être est corruptible (soumis aux changements dus au temps) et à la génération.

La mort signifie la fin du temps vécu et à vivre : il n'y a aucun moyen de reculer face au temps, ou à la mort.

Puisque le temps est lié à la corruption : corruption de la chaire, qui se modifie au fil des jours pour finir par s'anéantir. Mais le temps consacre mon impuissance par la mort qu'il contient en lui.

Car l'irréversibilité du temps n'est sans doute que l'autre face de la mort.

Tout le mystère de l'irréversible renvoie à cette corruption temporelle qui frappa si profondément les Grecs.

La temporalité, en me séparant de moi-même, en me divisant, fait pénétrer la dissolution au plus profond du coeur de l'homme.

La mort est, par le temps, au centre de la vie même. Conclusion : L'irréversibilité du temps emporte avec elle l'irrévocabilité et sème la destruction : le temps c'est le temps qui coule, le temps qui passe et qui détruit tout sur son passage et face auquel nous ne pouvons rien, sauf nous résigner à aller vers notre fin prochaine.

Le temps est irréversible, nos actions au sein du temps sont irrévocable et notre être est soumis à la corruption du temps : tout indique notre fin proche.

Il n'y a aucun moyen de reculer devant notre mort : puisque c'est sur la courbe du temps que nous avançons, malgré nous.

Notre vie s'inscrit dans le temps : chaque événement de notre vie s'inscrit à une date précise (celle de notre naissance et celle de notre mort) et garde leur caractère irréversible (pas de retour possible dans le temps) et leur caractère irrévocable (pas moyen de changer le passé sauf à modifier le présent et le futur).

Mais l'irrévocable reste son caractère destructeur : la mort est au bout du chemin.

Et l'on ne peut la contrer.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles