L'influence

« L’influence. Pour Jean-Jacques Rousseau dans Émile, ou De l'éducation dans son traité de 1762 : "Tout ce qui vient du dehors trouble et altère le cœur ; tout ce que l'on éprouve par soi-même le fortifie et le perfectionne".

Il soutient que l'influence extérieure peut avoir un effet négatif sur le développement moral et intellectuel d'un individu.

Selon lui, l'expérience personnelle est la meilleure source de connaissance. Il estime que les individus doivent être encouragés à développer leur propre jugement et leur propre sensibilité, plutôt que d'être soumis à des influences externes qui peuvent les éloigner de leur propre voie. L’influence, cette action, généralement continue, qu'exerce quelque chose sur quelque chose ou sur quelqu'un a plutôt mauvaise réputation : on redoute les mauvaises influences pour ses enfants et on a tendance à penser que quelqu’un d’influençable, c’est quelqu’un de faible, sans grande personnalité et qui n’est pas tout à fait à la hauteur de ce qu’il devrait être.

Cela peut-être vu comme l’ascendant d’un homme sur un autre, qui le priverait de libre-arbitre.

Mais il y a aussi de bonnes influences, des influences qui inspirent : dans l’art, il est courant que les uns soient influencés par les autres.

De plus, nous sommes constamment influencés, que ça soit par nos pairs, notre famille ou les médias.

Nous sommes contraints de recevoir des influences pour apprendre à penser.

Mais c’est à nous et à nous seuls de faire le choix d’accepter ou de rejeter les influences qui nous seront données pour pouvoir développer notre pensée qui elle sera personnelle. Est-il donc souhaitable d’exclure toute influence pour développer notre pensée ? Dans la mesure où nous vivons avec les autres, peut-on vraiment se défaire de toute influence ? L’influence peut donner l’impression à l’homme de ne plus être en mesure de penser par soi-même, puisque l’opinion et la pensée de l’autre viendraient modifier notre vision personnelle.

Ainsi, cela restreindrait notre capacité individuelle à se créer sa propre opinion sur un sujet.

De plus, cela peut être vu comme une manipulation de l’autre pour asseoir son autorité, et le détournerait de son objectif personnel pour un but commun imposé.

Seulement, cette influence peut ne pas être mauvaise.

En effet, c’est avec celle-ci que les jeunes enfants se développent, à travers leur famille, leurs pairs, durant leur vie entière.

Elle permet de se développer, mais également d’aider les autres à se construire, via les différentes interactions de la vie. Mais il n’est de toute façon pas possible de se débarrasser de cette influence, dans la mesure où nous vivons en communauté, avec d’autres.

Il faut donc apprendre à vivre avec, tout en construisant sa propre pensée, en la comparant avec d’autres.

C’est en développant son esprit critique que l’homme gagnera en liberté de pensée. Ce qui fait peur dans le fait d’être influencé, c’est de perdre sa liberté.

De ne plus avoir l’impression d’être libre de sa pensée. “Je pense donc je suis” de DESCARTES repose sur l’idée qu’un sujet libre, c’est un sujet qui pense par lui-même, qui fait ses propres choix et qui ne se reçoit que de lui-même.

Il faut s’émanciper, se libérer de toutes nos tutelles en osant se servir de notre propre raison pour penser par soi-même.

L’influence d’autrui, loin de constituer le sujet, de le lier à l’autre, lui ferait perdre son autonomie et ses moyens, à tel point que sa nature même en serait modifiée.

L’influence peut être perçue comme une force négative qui peut restreindre la pensée individuelle et l'expression créative, en étant vu comme la manipulation d’autrui sur notre personne.

En étant constamment sous les idées des autres, nous ne développerions pas notre esprit critique, cette capacité à ne recevoir pour vrai que ce que nous avons minutieusement analysé et interrogé. Penser par soi-même est personnel, nous ne devons penser exclusivement que par nous-mêmes, être les seuls auteurs de notre pensée pour que celle-ci soit vraiment nôtre.

Il suffirait donc pour que nous puissions penser par nous-mêmes d’exclure toute influence.

La volonté de puissance individuelle et de la persévérance dans la poursuite de ses propres objectifs, plutôt que d'être influencé par les opinions des autres est importante pour se construire soi-même.

Influencé par les autres, notre but ne serait alors pas réellement le nôtre, mais serait commun à ceux qui ont déversé leurs pensées en nous.

“La liberté individuelle” de TOCQUEVILLE, dans De la démocratie en Amérique de 1961 peut être menacée par le conformisme et l'uniformité de la pensée.

Il observe que dans les sociétés démocratiques, où la pression de la majorité est forte, les individus peuvent être tentés de renoncer à leur propre jugement et de suivre les opinions et les modes du moment.

Cette conformité peut conduire à la tyrannie de la majorité et à l'érosion de la liberté individuelle. L’influence peut donc être dangereuse pour l’homme, car elle peut le priver d’une pensée autonome. Même si cet ascendant que peut sembler exercer un homme sur un autre homme peut donner l’impression d’une manipulation sur l’autre, avec le sentiment de ne plus pouvoir penser par soi-même dès lors que nous absorbons les opinions et pensées d’autrui, cette influence peut en réalité apporter plus à l’homme qu’il ne le pense.

Certaines peuvent lui permettre de grandir et de mieux développer sa pensée, voire s'inspirer dans ses actions. Toute influence n’est donc pas bonne à exclure.

Certaines peuvent être bénéfiques, et nous aider à évoluer. Il faut d’abord voir que l’influence, ce n’est pas seulement celle que les autres exercent sur nous, mais aussi celles que nous exerçons sur les autres, en tant qu’individus, proches, parents.

Nous recevons des autres autant que nous nous constituons par nous-mêmes, et nous permettons à d’autres de se développer.

Cette capacité de penser qui est celle de l’homme a besoin d’exercice pour évoluer.

Elle nécessite toujours un apprentissage qui représente une influence, mais sans celle-ci, il n'est pas envisageable de voir nos capacités se développer.

De plus, d’après.... »