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l'inconscient, humanité ou animalité ?

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« Cet intitulé a pour thème la nature de l'inconscient.

Il s'agit de chercher à savoir si l'inconscient de l'homme ou en l'homme participe de son humanité ou de son animalité.

Etant posé en termes alternatifs, le “ ou ” opérant la jonction des deux options peut apparaître comme exclusif.

Auquel cas, se pose le problème de comprendre en quel sens il est possible de parler de l'animalité de l'homme, et pourquoi l'inconscient pourrait-il en être le lieu de la manifestation.

Et ce, en opposition à une acception de l'inconscient comme manifestation de l'humanité de l'homme (seconde branche de l'alternative) – alors devrait être questionnée la teneur d'une telle manifestation en l'homme dans ce qui se soustrait par définition à sa conscience. De cette problématisation de l'énoncé fondée en la nature du “ ou ” comme exclusif peuvent se dégager plusieurs enjeux : questionner en premier lieu la modalité d'accès à l'inconscient de manière à en déterminer l'irrationalité (est-elle animalité ?) ainsi qu'à en saisir la rationalisation (parler de l'inconscient suppose une possible saisie consciente de ses manifestations) ; puis tendre à comprendre la manifestation de l'inconscient pour en déterminer (par supposition) la nature ; et enfin éclairer la nature (humaine ou animale) de l'inconscient selon sa structure. I.

Modalité d'accès à l'inconscient (Freud) L'inconscient se manifeste dans les comportements humains.

Il s'y manifeste comme ce qui dépasse le savoir conscient, comme ce qui, dans certains actes ou paroles se soustrait au savoir conscient.

Se soustrayant ainsi au savoir de la conscience, il se constitue pour cette dernière comme une énigme.

Face à cette énigme constituée, la conscience suppose l'existence de processus actifs et obscurs de l'inconscient.

Ces processus supposés sont caractérisés par leur indépendance envers la conscience ainsi que par leur effectivité sur celle-ci. L'inconscient se manifestant ainsi dans certains comportements humains concerne leur part nonintentionnelle.

L'inconscient est alors un postulat de la conscience appliqué à ce qui se soustrait à son emprise.

Supposé de plus grande envergure, l'inconscient est ainsi le fonds de la conscience et la constitue alors comme son épiphénomène.

De manière plus précise, la théorie du refoulement, clé de voûte de la psychanalyse, en est l'expression de la dynamique.

C'est par le refoulement que l'on accède à la manifestation obvie de l'inconscient comme force car le refoulement permet le constat de rejetons de l'inconscient en le conscient, c'est-à-dire la saisie d'apparitions conscientes du refoulé inconscient. Une telle approche de l'inconscient comme ce qui se soustrait au conscient et ne se manifeste qu'en de fulgurantes apparitions, autrement dit de l'inconscient comme l'envers de la rationalité consciente de l'homme peut conduire à déterminer l'inconscient comme ce qui se soustrait à l'humanité de l'homme (la raison) : l'animalité. II.

Manifestation de l'inconscient Mais ce qui ainsi se soustrait à l'emprise de la conscience rationnelle est accessible selon des retours déguisés.

Ces retours déguisés expriment les jeux d'énergie dont le processus du refoulement est le théâtre.

Deux types majeurs de refoulement manifestent l'inconscient [Freud] : le refoulement primaire consistant de manière défensive en la contenance de l'élément perturbateur en l'inconscient et le refoulement secondaire qui est le rejet dans l'inconscient du rejeton déjà manifestant en le conscient de manière déguisée. Le fantasme a pour rôle l'économie (gestion de leur processus) de ces deux types de refoulement.

Ainsi le fantasme participe-t-il déjà d'une certaine manière d'un procès de gestion rationnel de l'inconscient.

L'inconscient n'étant accessible que sous la forme de sa manifestation rationalisée, spéculer sur la nature animale procède de l'ignorance de sa teneur précédant sa manifestation. Le cas paradigmatique du désir dans le cadre d'une considération sexuelle de l'inconscient, lieu où l'on pourrait supposer la plus grande part d'animalité révèle en dernière instance la structure mythologique du désir (la recherche idéale de l'inceste).

Le désir est lui-même conditionné par l'interdiction structurante de la transgression, c'est-à-dire par sa rationalisation.

Dans l'ordre de sa manifestation, l'inconscient est ainsi toujours déjà rationnel (rationalisé), autrement dit non animal. III.

Nature de l'inconscient : structure La structuration rationnelle de l'inconscient exprime pleinement son humanité dans la théorie jungienne de l'inconscient collectif. L'inconscient collectif est pour ce dernier “ la couche psychique commune ” aux humains ordonnée selon des schèmes de représentations similaires innées.

La structure psychique porte ainsi “ les traces de sa lente édifications ”.

Elle participe alors du domaine culturel dans lequel la présence historique est transversale en tout individu, en tout inconscient individuel.

Elle en est l'immémorial comme “ ensemble de survivances ”. Appuyant également une appréhension humaine et rationnelle de l'inconscient, Lacan en détermine la structure comme langage.

Le langage de l'inconscient est une chaîne de signifiants dans laquelle font irruption des interférences rompant avec le discours effectif et les cogitations conscients (lapsus, etc.).

L'inconscient se manifeste alors selon des mécanismes linguistiques (métonymie et métaphores comme procès de substitution).

L'inconscient est alors comme des “ trous de sens ” dans la détermination du discours effectif. Penser l'inconscient de manière structurée ne peut que conforter la possibilité de sa rationalisation, voire sa rationalité intrinsèque mais d'une logique divergeant de la structure consciente.

Même si l'inconscient est ce qui par définition se soustrait au conscient, lors de sa manifestation qui entraîne la possibilité de sa lecture, il est humanisé – si tant est que l'humain en l'homme en est la rationalité. L'animalité de l'inconscient ne pourrait alors qu'être ce qui jamais ne se manifeste, ce dont jamais il n'y a conscience, ce qui finalement n'est pas, ou du moins n'est pas l'homme, n'est pas pour l'homme. Conclusion - La logique d'exclusion de l'alternative (le “ ou ” de l'énoncé) doit être repensée.

Logiquement, “ ou ” peut également être inclusif.

Dans ce cas, animalité et humanité pourraient être conjointes en l'inconscient comme processus du devenir-conscient, mais jamais dans le cas de sa manifestation qui toujours est intégrée dans une structure rationnelle de lisibilité.

Penser l'inconscient comme animalité indique de n'en penser que la pure négativité (du non advenir à la conscience).. »

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