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L'imitation est-elle trompeuse ?

Publié le 25/03/2022

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« L’imitation est-elle trompeuse ? L’imitation relève d’un processus volontaire, intentionnel : on imite toujours qqn ou qqn et, contrairement à la ressemblance, elle implique une volonté du sujet, une action de reproduction volontaire.

L’imitation est toujours imitation de… L’imitation est toujours en rapport avec le modèle qui est imité : ce rapport au modèle signifie la secondéité de l’imitation.

L’imitation est seconde par rapport a modèle, elle est dans un rapport de dépendance par rapport au modèle qui est premier.

Le modèle étant premier, l’imitation se donne comme secondéité génétique (cad du point de vue de sa genèse, du point de vue de la chronologie de l’être : l’imitation est seconde).

Mais elle est seconde aussi du point de vue structural : l’imitation est inférieure à l’original.

Cf- l’imitation d’une oeuvre d’art est l’objet des faussaires, et la reproduction a moins de valeur, voire pas de valeur comparée à la peinture qui est reproduite.

Secondait donc génétique et structurale. Cette secondéité semble être le ressort de la duplicité: dès qu’il y a imitation, il semble qu’il y ait un risque de duplicité, de tromperie.

L’imitation est de l’ordre du paraître, alors que le modèle est de l’ordre de l’être.

L’imitation comme paraître fait donc illusion, elle se fait passer pour ce qu’elle n’est pas.

L’imitation semble avoir pour vocation la tromperie.

L’imitation parfaite est celle qui ne permet pas de faire la différence entre la copie et le modèle.

Plus une imitation est parfaite, plus elle est illusoire, plus elle est trompeuse.

l’axiologie semble consubstantielle à l’imitation: dès lors qu’il y a secondéité, il y a tromperie. Mais alors, on peut interroger la finalité de l’imitation: à quoi bon imiter si la finalité n’est autre que de faire un double de ce qui existe déjà ? Pourquoi vouloir recréer ce qui existe déjà? Cette question nous indique un nouveau regard possible sur l’imitation: le plaisir de l’imitation, l’intérêt pour l’imitation, au-delà de l’admirable technicité que cela peut mettre en oeuvre, semble résider dans une intuition plus profonde.

L’imitation présupposerait en fait qu’on n’accède pas directement au réel: l’imitation nous révélerait quelque chose du réel que le réel lui-même ne nous livrerait pas au premier regard.

Cette secondéité structurale de l’imitation répondrait à l’impossible dévoilement du réel dans un regard immédiat, premier.

La secondéité de l’imitation serait l’occasion d’un second regard sur le réel, un regard plus profond, un regard qui dévoilerait quelque chose du réel que nous étions incapables de percevoir au premier regard.

La secondéité de l’imitation, définitoire du processus même de l’imitation, se retournerait alors en primauté épistémologique: l’imitation aurait une fonction de dévoilement et il ne faudrait plus alors la voir comme une duplicité opaque vouée à nous tromper, mais comme un médiateur puissant porteur de révélation.

Il faudra donc se demander comment ce qui succède à l’original pourrait avoir pourtant le pouvoir de le révéler? La vocation de l’imitation est-elle la tromperie et la duplicité ou la révélation et le dévoilement et donc la vérité (on se souvient que la définition grecque de la vérité est alethéia: dés-oubli ou dé-voilement.)? I.

L’imitation comme duplicité II.

L’imitation comme médiation révélante III.

L’écart trompeur nécessaire au dévoilement. I.

L’imitation comme duplicité A° l’imitation est une copie trompeuse du réel L’imitation est par définition soumis au principe de la mimesis: représentation, imitation. L’imitation est une représentation du réel, elle imite le réel et par rapport à cette finalité, son ergon (sa valeur, sa perfection) revient à faire illusion: la bonne imitation, c’est celle qui nous trompe, c’est celle qui nous fait oublié sa nature d’image pour se substituer au réel.

l’imitation réussie est celle qui se fait passer pour le réel, c’est celle qui déguise sa secondéité et sa transitivité (l’imitation est imitation de qqc qui la précède) pour devenir intransitive: c’est-à-dire que c’est celle qui n’opère pas sa fonction de renvoi au modèle qui la précède et à qui elle devrait renvoyer.

La bonne. »

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