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L'idée d'objet ?

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« Vocabulaire: IDÉE: Parfois synonyme de représentation mentale, parfois de concept (idée générale et abstraite); dans le platonisme, et avec un I majuscule, les Idées sont les modèles des choses, existant en soi, que l'âme contemplait avant son incarnation.

Nous fabriquons les concepts, nous contemplons les Idées. Du grec idein, « voir ».

L'idée est ce par quoi la pensée unifie le réel.

La question de l'origine et de la nature des idées divise les philosophes.

Descartes soutient que nous avons en nous des idées innées, alors que Hume leur attribue une origine empirique. Il faut distinguer, chez Kant, l'idée du concept : l'idée, produite par la raison, est un principe d'unification du réel supérieur au concept, produit par l'entendement. OBJET (n.

m., étym.

: latin ob-jectum : ce qui est placé devant ; chose).

1.

— Tout ce qui est présenté par la perception, avec un caractère stable et indépendant du sujet (objet externe) ; pour la phénoménologie, l'objet est déterminé par la visée de la conscience (cf.

sens 3).

2.

— Tout ce qui se présente à un sujet, s'offre à la pensée, et qui est distinct de l'acte de représentation ou du sentiment (donc du sujet), c.-à-d.

aussi bien le percept, l'image, l'idée, que l'objet externe ou la personne aimée.

3.

— Le but qu'on se propose d'atteindre (cf.

un objectif). L'objet, c'est ce qui est là, devant, objecté, l'obstacle; ce qui ne peut pas ne pas attirer l'attention, et déjà éveille l'esprit à soi-même et au monde.

Aussi l'objet est-il à la fois au-dehors et au-dedans, puisqu'il provoque simultanément l'action et la conscience.

Tout d'abord sa présence ne soulève aucun problème, mais seulement des questions relatives à notre propre attitude : Que faire ? qu'en faire ? — Certes, il ne veut rien; mais il peut paraître hostile, indifférent, amical, dans cette première saisie où je ne le distingue pas de l'intérêt qu'il fait naître, ou plutôt dans cette rencontre qui le crée d'une certaine façon, en même temps qu'il crée une manière d'être moi-même.

La notion d'objet est immédiate, et voilà pourquoi je dis qu'il y a un objet, c'est-à-dire quelque chose que, non seulement je distingue de moi, mais encore qui s'affirme par ma réaction, par mon activité relative à lui-même.

Je le pose donc comme autre, différent de ce sujet que je suis, lui sans lequel, peut-être, je ne me manifesterais pas. A ce moment nous ne saurions douter de l'objet, mais seulement hésiter dans notre comportement a son endroit. Pourtant de la conscience de l'objet à idée qu'on s'en fait, il y a sans doute un univers de mécanismes, d'accords et, peut-être, de difficultés ! C'est alors que la formation et, pour ainsi dire, le gonflement de l'idée fait apparaître, avec l'objet, les problèmes qui le situent et finalement le définissent sur les plans physique, psychologique, métaphysique : a) L'objet, d'abord, je me projette en lui; il est ce en quoi je m'abstrais et pourtant me réalise par attention.

A-t-il son unité propre, sa matière, sa structure, ses lois ? Que signifie-t-il par rapport à un environnement universel ? Voilà pour la physique : — mais cela ne suppose-t-il pas aussi un au-delà tellement vaste que nous le nommons métaphysique ? b) Je reviens ensuite à mon propre effort d'attention, au mouvement de la conscience : l'objet existe-t-il en dehors de mon affirmation ? Je veux dire : n'aurait-il de réalité, de valeur en tout cas, que par cette rencontre où, je le sens bien, je mets beaucoup de moi-même en le percevant, et justement en tant qu'objet ? — Voilà pour la psychologie. c) Enfin, prenant ensemble tout ce qui m'est suggéré et que j'ordonne par analyse, et encore par une vue unificatrice — susceptible pourtant de bien des nuances — je peux me demander à quoi correspond cette multiplicité d'impressions, d'actions, de formes aussi, de désirs utilitaires ou esthétiques, cette tendance à savoir qui prend en quelque sorte l'objet pour objet et ne cherche rien d'autre par là que l'être : le sien, le mien et le tout de l'être. Voilà certainement à nouveau — et pleinement — pour la métaphysique. Ainsi la présence de l'objet ne peut-elle se résoudre en pensée que par un système de représentations qui distingue l'idée d'objet de la notion primitive qu'il y a là un objet : ce caillou, cette souche, ce morceau de marbre qui ressemble à un homme, ou cette croûte de pain. A) Naître c'est venir au monde, où nous respirons, où nous voyons le jour.

Comme les animaux qui nous entourent, nous nous mouvons, non pas attachés au sol comme les plantes, mais attirés, repoussés, errants, dirait-on, comme le petit enfant qui va ici, puis là, avec d'inexplicables arrêts en face des objets qu'il touche, porte à sa bouche, rejette, écrase ou s'efforce de déplacer.

Certes si l'on pense à l'homme primitif, on se le représente plongé d'un coup au coeur d'un univers qu'il sent démesuré, faisant aussitôt ses dieux des phénomènes qui l'enveloppent et se déroulent comme si lui, chétif, n'existait pas.

Mais le primitif est encore un réaliste, observateur exact, explorateur habile des objets qu'il rencontre.

Lui aussi touche à tout, comme l'enfant — et c'est ainsi qu'il s'éveille à sa propre puissance.

N'est-ce pas le sens de ce beau mot du vieil Anaxagore : « L'homme est intelligent parce qu'il a une main »? L'objet se manipule; mais il est d'abord donné.

C'est sans doute la plus vieille croyance, celle que les choses sont là, engendrant à la fois ce perceptionnisme vulgaire (pour lequel il suffit d'ouvrir les yeux pour voir, c'est-à-dire pour considérer qu'il y a des objets), et ce non moins ancien matérialisme qui ne se distingue pas de l'empirisme pour lequel les objets sont la matière de notre action, le point d'application qui ne manque pas à notre effort. En conséquence rien de cela ne permet qu'on doute — à la mise au point près — des sens et d'une pensée (en. »

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