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L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?

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« Problématique: La question est assez simple: si l'inconscient "existe", il faut bien admettre des phénomènes inconscients.

Mais dans ce cas, il faut dire non pas que "j'agis inconsciemment", mais que "l'inconscient me fait agir", ce qui contredit l'idée que je puisse être libre (je suis au contraire déterminé à mon insu). Mais il y a sur le concept même d'inconscient, qui peut se comprendre en plusieurs sens.

"L'idée d'inconscient" peut renvoyer au sens freudien (topique); l'inconscient est alors considéré comme un "lieu" dans l'appareil psychique. Mais toute une tradition philosophique (Leibniz, Spinoza) a articulé une critique de l'idée de liberté à une réflexion sur l'inconscient à une structure du psychisme. Ce sujet invite à se poser le problème de certaines conséquences morales, relatives à la liberté de l'homme, de l'affirmation de Freud selon laquelle une part importante de la vie psychique est inconsciente. 1.

Premier temps En quoi cette affirmation peut-elle avoir pour conséquence la négation de la liberté humaine ? Il faut ici l'expliciter non pour répondre au problème posé, mais pour bien comprendre son sens. La question est : si ce que nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous pensons obéit à des mobiles inconscients, ne sommes-nous pas dans une situation où nous croyons nous décider pour des raisons que nous avons pesées, en fonction de motifs que nous pensons explicites, alors qu'en réalité ce qui nous fait agir nous échappe ? La liberté ne serait donc qu'une illusion, et la psychanalyse pourrait donner un contenu psychologique à la remarque de Spinoza selon laquelle nous nous croyons libres uniquement parce que nous sommes conscients de nos actions alors que nous ignorons les déterminismes qui nous font agir (comme une pierre, dit Spinoza, qui, si elle était consciente de tomber, croirait tomber parce qu'elle l'a décidé).

D'où la critique qu'Alain fait de la psychanalyse freudienne : elle serait une faute (et pas seulement une erreur) parce qu'en niant la liberté, elle nous déresponsabiliserait de nos actions et de nos pensées. 2.

Deuxième temps Après avoir explicité le sens du sujet, il faut le discuter.

Deux questions peuvent à cet égard être posées. a.

En admettant même que l'affirmation de l'existence de l'inconscient implique la négation de la liberté, est-ce une raison pour ne pas affirmer l'existence de l'inconscient? Freud présentait la psychanalyse comme une hypothèse scientifique, c'est-à-dire une hypothèse dont on doit se demander si elle est vraie ou fausse et non si elle a des conséquences morales discutables.

Les conséquences morales éventuellement néfastes d'une thèse sont un argument contre la moralité de cette thèse, mais non contre sa vérité. b.

Inconscient et liberté sont-ils d'ailleurs réellement incompatibles ? L'admission de l'un ne se situe-t-il pas sur un autre plan que l'affirmation de l'autre ? Même si c'est en fonction de déterminismes inconscients que je construis ma vie, que je suis marié avec telle personne, que j'élève mes enfants de telle façon, que j'ai choisi telle profession, cela m'empêche-t-il d'avoir à répondre de mes actes en tant que sujet libre ? La liberté n'est pas de ce point de vue une réalité psychologique, mais une exigence morale, ce que Kant appelait un postulat de la raison pratique. Considérer que les hommes sont libres, c'est les considérer comme des êtres moraux, et non comme des êtres psychologiques.

Quels que soient les déterminismes inconscients de mes décisions, je suis toujours sommé d'en rendre compte d'un point de vue moral. Introduction. »

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