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L'idée de liberté est-elle compatible avec le concept d'inconscient ?

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« L'idée de liberté est-elle compatible avec le concept d'inconscient? Pas d'arbitraire psychique selon la psychanalyse «Je ne pouvais pas me figurer, écrit Freud, qu'une idée surgissant spontanément dans la conscience d'un malade [...] pût être tout à fait arbitraire». C'est que, selon la psychanalyse, «l'arbitraire psychique n'existe pas» (Freud, Le Rêve et son interprétation, 1901). L'inconscient paraît ainsi ne laisser nulle place au hasard et, ainsi, nulle place à la liberté. La «mauvaise foi» sartrienne, gage de l'unité de la conscience Sartre s'est opposé, cependant, à ce que l'on considère les faits psychiques, qui sont miens, «tout juste comme le savant fait des conjectures sur la nature et l'essence d'un phénomène extérieur» (L'Être et le Néan4 1943). Autre conséquence inadmissible, selon Sartre : pour Freud, «je suis par rapport à mon "ça" dans la position d'autrui» (ibid.). C'est pourquoi, à l'hypothèse de l'inconscient, Sartre a préféré substituer une théorie selon laquelle c'est en se mentant à soi-même que, dans l'unité d'une conscience, on joue deux personnages à la fois (ex.: le lâche qui se fait croire qu'il est courageux, etc.). La causalité inconsciente n'est pas sans limites Si toutes les actions des hommes sont entièrement déterminées, comment, demandaient les épicuriens, pourra-t-on rendre compte des louanges et des blâmes que, sans cesse, nous leur distribuons ? Groddeck (1923) alla jusqu'à prétendre que c'est notre inconscient, notre «ça» qui nous prédispose, voire qui nous conduit, aux maladies que nous contractons... Et l'on a quelque peine à suivre Freud lui-même, lorsqu'il tente, assez laborieusement, d'expliquer qu'aucun fait de hasard n'intervient dans l'esprit, – ce qui supposerait que l'individu est entièrement mû par des forces inconscientes . Introduction Après Copernic qui a ruiné le géocentrisme, Darwin qui a détruit la croyance en une primauté de l'homme dans la création, Freud pensait avoir infligé à l'homme sa troisième humiliation en lui apprenant qu'il n'est « même pas maître dans sa propre maison ».

La découverte de l'inconscient et de son importance dans le psychisme humain justifie-telle une remise en question de la liberté, nous oblige-t-elle à considérer la liberté comme une illusion, effet de la méconnaissance où se trouve le moi pour comprendre les mobiles qui le font agir ? 1 - Le déterminisme de l'inconscient a) L'illusion du moi L'individu qui agit selon les directives^du moi conscient peut se méprendre sur les raisons profondes qui le font agir. En effet, dans la perspective freudienne, le moi se trouve sous la dépendance de l'inconscient : on peut donc légitimement se demander ce que peut encore signifier liberté d'action pour lui.

Freud cite de nombreux exemples de patients qui trouvent à leurs comportements pathologiques des raisons d'apparence cohérente.

Cette remarque peut s'étendre à tous les individus qui, en réalité, agissent en ignorant les causes profondes qui les incitent à le faire.

En effet, le moi est fondamentalement dans un rapport de méconnaissance avec tout ce qui l'entoure comme ce « clown de cirque qui, par ses gestes, cherche à persuader l'assistance que tous les changements qui se produisent dans le manège sont des effets de sa volonté ». Une telle définition, poussée à l'extrême, ne peut avoir pour conséquence que la remise en cause du libre-arbitre, et plus généralement de l'idée de liberté de l'individuelle.

La mise en question de la responsabilité Si l'inconscient nous manipule sans cesse à notre insu, nous ne sommes jamais sûrs de choisir nos actes en fonction de mobiles librement délibérés.

Dès lors, quel sens peut-on donner à la notion de responsabilité ? Comment peut-on nous imputer des actes que nous n'avons pas vraiment voulus, au sens le plus fort de ce terme ? Il faudrait dans ces conditions renoncer à l'idée même de responsabilité, puisque l'auteur d'un acte ne peut jamais l'assumer totalement, qu'il soit jugé positif ou négatif.

Il faudrait rappeler ici que la justice, aujourd'hui, tient compte de certains aspects psychologiques des accusés, avant de les condamner : justice et psychiatrie entretiennent des relations de plus en plus étroites. 2 - L'autonomie de la conscience a) L'indépendance du moi La conception psychanalytique, dans le schématisme précédent, transforme l'inconscient en une véritable fatalité qui pèserait sur les hommes.

Or, Freud lui-même montre que nous pouvons avoir prise sur l'inconscient : le traitement des névroses par la cure permet de faire disparaître, au moins partiellement les troubles pathologiques.. »

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