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Liberté et loi civile ?

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« Spinoza : la liberté du citoyen, fin de l'État Pour Spinoza, l'État libère l'individu de l'état de nature, qui est un état de crainte ; il le fait vivre, autant qu'il est possible dans la sécurité et la liberté. Car «la fin de l'État n'est pas de faire passer les hommes de la condition d'êtres raisonnables à celle de bêtes brutes ou d'automates, mais au contraire il est institué pour que leur âme et leur corps s'acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu'eux-mêmes usent d'une Raison libre, pour qu'ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu'ils se supportent sans malveillance les uns les autres.

La fin de l'État est donc en réalité la liberté» (Traité théologico-politique, chap.

20 - 1670). La fin dernière de l'État n'est pas la domination ; ce n'est pas pour tenir l'homme par la crainte et faire qu'il appartienne à un autre que l'État est institué; au contraire c'est pour libérer l'individu de la crainte, pour qu'il vive autant que possible en sécurité, c'est-à-dire conserve, aussi bien qu'il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit naturel d'exister et d'agir.

Non, je le répète, la fin de l'État n'est pas de faire passer les hommes de la condition d'êtres raisonnables à celles de bêtes brutes ou d'automates, mais au contraire, il est institué pour que leur âme et leur corps s'acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu'eux-mêmes usent d'une Raison libre, pour qu'ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu'ils se supportent sans malveillance les uns les autres.

La fin de l'État est donc en réalité la liberté. VOCABULAIRE SPINOZISTE Liberté: elle n'est pas un acte de la volonté qui n'est qu'une faculté (entité abstraite, en fait inexistante). La liberté concrète est l'autonomie d'un individu, atteinte lorsque ses actions ne résultent que de causes internes (celles qui résultent de l'essence même de cet individu, c'est-à-dire de son Désir). Homme: réalité singulière, contingente, constituée par un corps et par l'idée de ce corps (esprit humain). L'existence d'un homme n'est pas logiquement nécessaire mais elle résulte du système des causes naturelles. Droit: possibilité légitime d'accomplir une action.

La puissance de fait des individus définit et légitime leur droit de nature (ou droit naturel), tandis que leur puissance délimitée réciproquement, par les individus contractant un Pacte social, définit le droit civil. Corps: mode fini de l'Attribut Étendue.

Il est composé de parties dont les actions internes et réciproques sont constantes, formant ainsi un Individu stable.

Le corps humain est l'objet de l'idée constituant l'esprit humain. Âme (anima): chez Descartes, principe substantiel lié au corps et formé de l'entendement et de la volonté; elle est indépendante du corps et immortelle.

Spinoza n'emploie pas ce terme pour désigner l'individu humain singulier : il utilise le terme Mens (esprit). questions indicatives Peut-on déterminer à partir du texte par quoi se caractérise la domination pour Spinoza ? Peut-on déterminer à partir du texte par quoi se caractérise la liberté pour Spinoza ? Remarquez les oppositions : « crainte/sûreté » ; « appartenir à un autre/pour que leur âme et leur corps s'acquittent...

de toutes leurs fonctions » ; « bêtes brutes ou automates/êtres raisonnables usent d'une Raison libre ». Que signifient exactement : « La fin de l'État est donc en réalité la liberté » ? « La fin dernière de l'État n'est pas la domination »? Cela implique-t-il que tel ou tel Etat, à tel ou tel moment de son développement, n'est pas en réalité instrument de domination ? Que pensez-vous de l'argumentation et de la thèse de Spinoza ? Comparez, par exemple, avec les thèses de Hegel et de Marx. 1) Introduction Ce texte, extrait du Traité théologico-politique, se rapporte au thème de l'État et plus précisément de l'État. »

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