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La liberté peut-elle être sans loi ?

Publié le 22/05/2022

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« La liberté peut-elle être sans lois ? L’article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 affirme que « Tous les hommes naissent libres et égaux en droits ».

L’article deux précise que « ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ». Que devons-nous alors penser de la liberté souvent définie au sens premier comme l’absence de toutes contraintes ? Alors que la loi est souvent perçue au contraire comme une contrainte subie, on pourrait donc un peu naïvement penser que la loi contraint la liberté. Au-delà de cet apparent paradoxe, nous sommes donc amenés à nous poser la question suivante : la liberté peut-elle être sans loi ? Pour tenter d’y répondre, nous nous demanderons tout d’abord ce que sont les lois, ces règles qui peuvent être morales, scientifiques, ou encore politiques.

Puis, nous nous questionnerons sur la liberté avec une première distinction entre l’illusion de la liberté et la nécessaire conquête de la liberté.

Enfin, nous interrogerons la relation entre la liberté et les lois, d’abord du point de vue des libertés individuelles puis de celui des libertés collectives. Au sens général, la loi définit la légalité c’est à dire ce qui est légitime, juste de respecter et auquel il faut obéir.

Cet ensemble de normes et de règles assure le cadre du vivreensemble pour les hommes, et cela depuis l’Antiquité grecque à en juger par Aristote qui définit la loi comme « un discours déterminé par le consentement unanime de la Cité, indiquant comment il faut faire quelque chose ». Ainsi, on peut tout d’abord envisager ce qu’on appelle les lois morales.

Issu des religions, c’est un impératif que notre conscience nous demande de respecter.

Dans la Bible, Moïse reçoit de Dieu les tables de la Loi.

Il s’agit de commandements qui doivent permettre aux hommes de faire fonctionner l’humanité, citons en exemple les deux commandements suivants : « Tu ne commettras pas de meurtre.

Tu ne commettras pas de vol ».

La loi morale apparaît donc comme un impératif nécessaire et universel.

Considéré comme le fondateur de la science morale, père de la philosophie, Socrate invite les hommes à prendre de la distance avec eux-mêmes, à se questionner sur le bien-fondé de leurs actions : Que dois-je faire ? Qu’aurais-je du faire ? Y-a-t-il des limites à mes actions ? L’homme est ici appelé à agir en conscience.

Selon Platon, l’élève de Socrate, « la liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut mais consiste à faire le Bien ».

Le Bien est ici pensé comme un principe suprême, supérieur à l’existence.

La loi morale universelle est donc bien inspiratrice de nos actes et de nos choix qu’elle va donc guider. Les lois naturelles sont quant à elles les lois de la nature que les démarches scientifiques s’efforcent de révéler et de décrire.

C’est ainsi que la loi du mouvement de Newton définit au XVIIe siècle le principe de relativité des mouvements des corps.

Ces lois naturelles ou scientifiques sont régulières et universelles et s’imposent à tout homme qui ne peut donc s’y soustraire.

À la même époque, le philosophe anglais Thomas Hobbes, définit d’ailleurs les lois naturelles comme « un ensemble de contraintes découvertes par la raison pour assurer à l’homme sa conservation ».

Les lois de la Nature démontrées scientifiquement s’imposent donc à tous, et l’homme s’y soumet. Les lois politiques enfin créent le cadre de la vie de la Cité, du grec polis qui signifie « cité ».

Charles de Montesquieu, philosophe des Lumières, défend ainsi au XVIIIe siècle l’idée que la loi existe pour assurer la sécurité et la liberté des hommes.

Il prolonge ainsi la pensée de Hobbes, selon laquelle tous les hommes sont en lutte pour la possession et la jouissance des mêmes objets, avec des désirs illimités « L’homme est un loup pour l’homme ».

Le pessimisme de Hobbes impose donc l’État comme une création destinée à mettre fin à la barbarie.

Les lois politiquent encadrent la vie de la Cité, elles imposent un cadre qui définit le champ d’actions des hommes.. »

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