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La loi est-elle un obstacle à la liberté ?

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La première réponse qui vient à l'esprit (la doxa) est affirmative. En effet, la loi est un ensemble de règles, de normes: des interdits qui nous empêchent de faire ce dont nous voulons, quand nous en avons envie et comme nous en avons envie ou des obligations qui nous conduisent à faire ce dont nous n'avons aucune envie ! Pourtant, si j' y réfléchis un peu plus profondément, il semble que sans la loi, il n'y aurait pas liberté: ce serait, au plan social, le désordre, la domination des plus forts sur les plus faibles (le loi de la jungle), des conflits incessants d'intérêts et de volontés. Et même dans ma vie personnelle? Deviendrai-je, par exemple, le sportif de haut niveau que je veux devenir, si je ne vais pas à l' entraînement quand je n'en ai pas envie, si je fume ou je bois quand j'en ai envie etc.. Bref, ne faut-il pas, pour réaliser les buts qu'on se propose, se donner des règles, obéir à des lois qu'on se prescrit soi-même? Ainsi la loi apparaît, maintenant, comme la condition de la liberté. Parvenu à ce stade de ma réflexion, je me trouve devant un paradoxe: la loi apparaît à la fois comme un obstacle à la liberté et comme la condition de la liberté. Je ne peux pourtant soutenir en même temps une chose et son contraire. Comment sortir de cette contradiction?

 

1) Dans une première partie, il faudra montrer que la loi est un obstacle à la liberté. 2) Dans la deuxième partie, qu' elle apparaît pourtant aussi comme une condition de la liberté. 3) Dans la troisième partie, il faudra analyser et surmonter la contradiction apparente des deux premières parties en distinguant deux définitions possibles de la liberté et deux formes de la loi.

 

« Corrigé envoyé par: Laure Lauriston Classe: TS3 Année: 2004-2005 Corrigé demandé en échange: Quelle conception de l'homme l'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause ? Éléments pour comprendre le sujet Cette partie concerne le travail préalable à l'élaboration de la dissertation.

On peut distinguer et définir deux types de lois: lois humaines (le droit, etc.) et lois de la nature.

Le sujet ne pose pas exactement le même type de problème selon qu'on pense aux lois sociales ou aux lois de la nature.

La liberté face à la nature suppose une capacité à surmonter les obstacles qu'elle oppose à nos volontés ; la liberté sociale passe par des conventions entre les hommes.

Il s'agit donc de déterminer la nature des oppositions possibles entre loi et liberté.

La loi de la pesanteur m'oblige à un certain nombre de précautions si je veux rester en vie : illustration du fait que la loi naturelle fait obstacle à la liberté.

De même, le respect des lois m'empêche souvent de faire tout ce que je pourrais désirer: cela suffit à beaucoup pour penser que la liberté civile est illusoire. Il faut distinguer les lois justes, qui favorisent une liberté commune, des lois abusives, oppressives, qui contraignent ceux à qui elles sont imposées sans viser un intérêt commun.

La nature est l'objet de sciences permettant de mettre au point des techniques pour la maîtriser : la connaissance des lois de la chute des corps, de la résistance des matériaux, etc., permet de concevoir le moteur à réaction et de construire des engins capables de voyager dans les airs. Les enjeux du sujet Cette partie a pour but de vous aider à préparer la problématique en donnant du sens à la dissertation.

Il s'agit ici de montrer pourquoi ce sujet est proposé: de quels obstacles s'agit-il ? Le sujet a pour but de montrer qu'il peut y avoir une conception illusoire, égoïste, de la liberté à la base du sentiment que les lois sont toujours un obstacle à la liberté.

Par exemple, on a tendance à confondre la liberté avec le fait de pouvoir faire «tout ce que l'on veut». Il s'agit cette fois de montrer qu'il arrive effectivement que certaines lois soient un obstacle à la liberté: dans le cas des lois naturelles, parce qu'elles limitent le pouvoir d'action des hommes ; dans le cas des lois sociales, parce qu'elles sont oppressives. Pour construire une problématique Cette partie a pour but de construire l'architecture globale pour arriver au plan de la dissertation.

Cela peut constituer le premier moment d'une première partie consacrée à exposer des arguments à l'appui de l'idée selon laquelle toute loi collective fait obstacle à la liberté. Un deuxième moment de cette première partie permettrait ensuite de montrer que la nécessité naturelle peut dresser des obstacles aux entreprises humaines (la nature m'impose de me nourrir, me protéger du froid, etc.). Il s'agira ici (et cela pourrait constituer la deuxième partie du devoir) de montrer que l'opposition entre liberté et loi sociale relève très souvent d'un préjugé dont on va mettre à jour les causes (le plus souvent, une fausse conception de la liberté individuelle). On montrera ici que la liberté humaine passe aussi par la compréhension des lois naturelles : on peut les utiliser pour atteindre ses buts. On pourra dans cet esprit montrer que l'absence de lois serait le pire obstacle à la possibilité pour l'individu de vivre libre en collectivité. Enfin, on termine le devoir (et ce serait une troisième partie) en montrant que les lois humaines ne vont pas nécessairement dans le sens de la liberté, et que les lois de la nature ne sont pas toujours maîtrisées.

On s'interrogera sur les conditions de légitimité des lois. 1.

Les lois, limites pour la liberté a) Les lois scientifiques • La définition traditionnelle de l'homme comme sujet libre, c'est-à-dire capable de choisir ses actes par sa volonté propre, indépendamment de toute contrainte extérieure, suppose toujours qu'il échappe en quelque sorte aux lois et déterminismes naturels.

Ainsi, dans la philosophie de Descartes, l'homme, en tant qu'il a un corps, est soumis aux lois naturelles ; mais son âme, ou conscience, est posée comme une volonté radicalement libre. • Les sciences humaines contemporaines dénoncent l'illusion d'une conscience libre.

Sociologie, psychanalyse ou linguistique cherchent à découvrir les lois qui définissent à son insu les conduites de l'homme et qui les rendent, en droit, prévisibles comme n'importe quel phénomène naturel. • Ainsi, semble-t-il y avoir incompatibilité, en première analyse, entre l'existence d'un sujet libre et celle de lois qui le. »

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