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L'homme peut-il tout maîtriser ?

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« Dévoiler l'intérêt du problème : Il s'agit, premièrement, de montrer que la question soulève un réel problème.

Par exemple, dans le cadre des sciences.

Mettre au jour le problème pourrait consister à souligner que, si l'homme ne peut par lui-même évidement pas tout maîtriser, il est cependant capable de se donner des moyens techniques qui accroissent sa maîtrise (l'homme a conquis les océans en développant des moyens scientifiques comme la boussole, des arts comme la navigation etc.

; il conquiert aujourd'hui l'espace).

Cette remarque conduit nécessairement à se poser la question des limites de cette maîtrise : devant l'essor incroyable des sciences et techniques du siècle dernier, peut-on penser que l'homme pourra étendre sa maîtrise à l'ensemble du réel ? Analyse du sujet : Le sujet est une question qui attend une réponse en « oui » ou « non » (nuancée).

La réponse se construit dans le corps de la dissertation et est donnée en conclusion. La notion qui pose probablement le plus de difficultés est l'idée de maîtrise.

Plusieurs approches sont possibles pour tenter de construire une définition.

Par exemple, nous pouvant penser les nuances qui distinguent la maîtrise de la connaissance.

La connaissance est une forme de maîtrise, celle d'un contenu intellectuel, mais toute maîtrise ne se formule pas en terme de connaissance : pensons par exemple aux arts martiaux, qui ne proposent pas d'équation pour la maîtrise du corps, mais une pratique.

Toute maîtrise est une forme de savoirfaire qui peut de plus se donner des moyens techniques en vu de la réalisation d'une fin. Les contours de la notion de maîtrise étant tracés, nous comprenons mieux ce que « tout maîtriser » peut signifier : ce serait être capable d'utiliser le réel dans son ensemble afin d'atteindre un but, d'accomplir une volonté. Construction d'une problématique : Relisons notre sujet et notons un point important : il est impossible, si nous voulons rester honnêtes, de répondre positivement à la question posée.

Qui pourrait prétendre que l'homme peut tout maîtriser ? Nous ne pouvons pas le savoir.

La seule question à laquelle nous pouvons tenter de réponde est plutôt : y a-t-il des choses qui échappent nécessairement à la maîtrise de l'homme ? Notre démarche consiste ici à limiter le champ de cette maîtrise ; autrement dit, notre intuition de départ cherche à répondre « non » à la question posée, puisque « oui » semble être une réponse indémontrable. Toute relation de maîtrise suppose un maître (l'homme dans notre cas) et un maîtrisé (le réel, les connaissances, etc.) : nous devons donc rechercher les limites intrinsèques au maître et au maîtrisé.

Nous en tirons la problématique suivante : 1.

Est-il au pouvoir de l'homme de tout maîtriser ? [ou bien l'homme ne peut par essence n'avoir qu'une maîtrise limitée ?] 2.

Tout est-il maîtrisable par l'homme ? [ou bien y a-t-il des choses qui ne peuvent par essence pas être maîtrisées ?] Proposition de plan : I – examen et limites de la thèse adverse : « Sitôt que j'eus acquis quelques notions générales touchant la physique, et que commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j'ai remarqué jusque où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s'est servi jusqu'à présent, j'ai cru que je ne pouvais les tenir cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer, autant qu'il est en nous, le bien général de tous les hommes.

Car elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie, et qu'au lieu de cette philosophie spéculative, qu'on enseigne dans les écoles, on peut en trouver une pratique, par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices, qui feraient qu'on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie.

» Descartes, Discours de la méthod La thèse de Descartes consiste à affirmer que la connaissance doit, au même titre que les savoir-faire (« les divers métiers de nos artisans »), devenir un moyen de maîtrise de la totalité du réel : nous pourrions par leur usage « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ».

La critique que nous pouvons émettre contre Descartes revient au point que nous avons souligné en introduction : il statue sur une possibilité totalement indémontrable.

La thèse comporte un autre présupposé : que la connaissance épuise la maîtrise.

Or nous avons souligné en quoi elles différaient : la maîtrise suppose en plus des connaissance, des moyens techniques pour être mise en oeuvre.

Donc, quand bien même notre connaissance du réel serait illimitée en droit (ce qui ne peut pas être. »

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