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L'homme occupe-t-il une place privilégiée dans la nature ?

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« Ici on vous interroge sur le la place de l'homme dans la nature.

En un sens, l'homme n'a pas de place privilégiée puisqu'il est un être vivant parmi les autres êtres vivants et son instinct peut le faire agir.

Pourtant l'homme se distingue des animaux par sa possibilité de nier et de transformer la nature par la technique, le travail, l'imagination, etc.

(la culture).

Ici, vous pouvez vous reporter au mythe de Prométhée.

Ce mythe raconte comment l'homme ayant été oublié par les dieux lors de la distribution des biens à tous les êtres vivants se retrouve avec une place à part dans la nature.

Lisez attentivement ce texte et analysez les conséquences. L'homme parce qu'il a été oublié se retrouve en possession du feu et de l'art de la guerre.

Il devient un être qui n'est pas adapté comme les autres animaux le sont, mais qui est apte à s'adapter et à transformer le monde. Mais dire que l'homme a une place particulière, est-ce dire qu'il a une place privilégiée? Remarquez que dans l'oubli premier il est bien loin d'être privilégié.

Bien au contraire.

Il faut ici vous interroger sur la notion de privilège.

Demandez-vous ce que signifie le fait de dire d'une personne qu'elle a des privilèges.

Ainsi l'homme a une place particulière mais cette place n'est pas toute faite.

C'est à l'homme qu'il appartient de se faire cette place.

Pour autant cela signifie-t-il que l'homme puisse se passer de la nature ? [Seul être vivant doué de raison, l'homme est le maître et le centre de la nature.

L'homme est le seul être vivant doué de raison et d'une conscience libre.

Seul il constitue une culture et seul il cherche à comprendre le monde et à le transformer.

Tout concourt à démontrer qu'il occupe une place privilégie dans la nature.] L'homme est le seul être politique et raisonnable C'est au second chapitre du premier livre de la « Politique » que l'on retrouve en substance la formule d'Aristote.

On traduit souvent mal en disant : l'homme est un « animal social », se méprenant sur le sens du mot « politique », qui désigne l'appartenance de l'individu à la « polis », la cité, qui est une forme spécifique de la vie politique, particulière au monde grec. En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et en justifiant sa position, Aristote, à la fois se fait l'écho de la tradition grecque, reprend la conception classique de la « cité » et se démarque des thèses de son maître Platon. Aristote veut montrer que la cité, la « polis », est le lieu spécifiquement humain, celui où seul peut s'accomplir la véritable nature de l'homme : la « polis » permet non seulement de vivre mais de « bien vivre ».

Il affirme de même que la cité est une réalité naturelle antérieure à l'individu : thèse extrêmement surprenante pour un moderne, et que Hobbes & Rousseau voudront réfuter, puisqu'elle signifie que l'individu n'a pas d'existence autonome et indépendante, mais appartient naturellement à une communauté politique qui lui est « supérieure ». Enfin Aristote tente de différencier les rapports d'autorité qui se font jour dans la famille, le village, l'Etat, et enfin la cité proprement dite. La cité est la communauté politique au suprême degré et comme elle est spécifiquement humaine, « L'homme est animal politique au suprême degré ».

En effet la communauté originaire est la famille : c'est l'association minimale qui permet la simple survie, la reproduction « biologique » de l'individu et de l'espèce.

Composée du père, de la mère, des enfants et des esclaves, elle répond à des impératifs vitaux minimaux, à une sphère « économique » comme disent les Grecs.

« D'autre part, la première communauté formée en vue de la satisfaction de besoins qui ne sont pas purement quotidiens est le village.

» Il faut comprendre que famille et village sont régis par le besoin, par la nécessité naturelle de la vie, et ne sont pas propres à l'humanité. Le cas de la « polis » est différent.

« Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre.

» Dans la « polis » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa fonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivre mais le bien vivre.

Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphère économique pour atteindre la sphère morale. « Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité.

» Seule la cité, la « polis », transcende les simples nécessités vitales et animales et permet à l'homme d'accéder à sa pleine humanité.

Elle naît de la mise en commun de ce qui est spécifiquement humain : la raison et les sentiments moraux.

Ainsi les modernes ont-ils tort de parler « d'animal social » : ce qu'Aristote désigne est moins l'appartenance à une communauté quelconque, ou encore régie par des intérêts « économiques », que. »

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