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L'homme libre doit-il refuser toute censure ?

Extrait du document

« [Accroche] La liberté d'expression est pour chacun un droit fondamental et réciproque: nous pouvons rendre publiques nos pensées et nos œuvres, et nous avons accès à celles qu'autrui veut publier.

Cependant, dans une démocratie une autre réciproque est nécessaire: tout droit implique un devoir envers autrui, pour faire coexisté liberté, égalité et respect.

par exemple en 2006, des caricatures provocatrices représentant notamment Mahomet avec une bombe enroulée dans son turban ont été censurées car elles assimilaient de manière simpliste le prophète a un terroriste, et donc l'islam à l'islamisme fanatique . [Problématisation] Il y a peut être alors des circonstances dans lesquelles la publicité d'une information, d'une œuvre ou encore d'une image entrave la liberté (ici la liberté de croyance et la dignité).

Un homme libre doit il refuser toute censure ? la liberté semble être avant tout une absence de contrainte extérieure, si bien qu'un homme, en acceptant ne serait-ce qu'une censure partielle, nierait sa liberté en totalité, la censure étant le contrôle de l :a liberté d'expression et de publication, au nom de valeurs morales, idéologique ou religieuse. Pourtant , il faut prendre en compte l'intérêt général, et se demander s'il doit accepter « toue » censure, c'est déjà présupposer, avec nuance qu'il se doit peut-être d'en accepter une part.

Le problème n'est plus alors de nier l'utilité de la censure en général mais d'étudier deux formes de censure et d'en justifier les raisons. [plan] Il faut définir les dangers d'une certaine censure pour la liberté, mais aussi déterminer des critères légitimes de censure, qui ne restreignent pas la liberté mais la préserve, voire l'améliorent.

Mais cette censure raisonnable doit elle être définitive ou partielle ? [L'homme libre doit pouvoir s'exprimer sans limite.

Sa liberté d'expression doit être sans limite.] L'homme libre conteste sans cesse le pouvoir Il n'est pas besoin d'aller très loin de nos frontières pour découvrir des opposants politiques emprisonnés, des journalistes contraints au silence ou des artistes interdits de publication.

Dans les pays où la censure politique, religieuse ou artistique s'exerce férocement, le combat pour la liberté d'expression est hautement légitime.

Et, dans nos démocraties,, le citoyen qui entend conserver son indépendance et sa lucidité ne doit pas renoncer à critiquer le pouvoir en place. On conviendra donc que la liberté d'expression est un bien précieux pour lequel de nombreux intellectuels ou artistes se sont battus et que la censure est plus l'instrument des tyrans que l'outil des démocrates.

Mais il existe des cas pour lesquels certaines questions se posent.

Faut-il au nom de la liberté laisser la parole aux ennemis de la liberté? En laissant s'exprimer tous les points de vue et même les plus extrêmes, les démocraties ne se placent-elles pas dans une position d'extrême fragilité? Si la République de Weimar avait été moins indulgente à l'égard des extrémistes du temps où Hitler n'était qu'un agitateur inconnu, le nazisme aurait-il pu se développer? Faut-il dans un État de droit laisser une tribune ouverte aux propagateurs de la haine, du racisme ou de l'antisémitisme? On admettra aussi qu'en matière religieuse, une république doit être tolérante et laisser s'exprimer toutes les opinions sans en privilégier aucune.

On sait trop en effet sur quels excès débouche l'intolérance religieuse. Mais convient-il au nom de cette tolérance d'accepter les points de vue les plus intolérants? Les pays démocratiques, par la liberté d'expression qu'ils garantissent, n'ont-ils pas une responsabilité dans le développement du fanatisme et du sectarisme? On s'accordera enfin, dans les pays démocratiques, pour se féliciter que toute production intellectuelle ou artistique puisse voir le jour sans se heurter au frein d'une censure idéologique.

Le passé nous a trop souvent montré ce qu'il advient lorsque l'État – ou encore la religion – se mêle de dire aux artistes ce qu'ils doivent faire.

Mais une fois encore, les mêmes questions se posent: faut-il accepter au nom de la liberté d'expression la libre représentation d'oeuvres offensant gravement la dignité de la personne humaine? La pornographie ne doit-elle rencontrer aucun obstacle à son développement? [Ma liberté d'expression ne doit pas nuire à autrui.

Être libre, ce n'est pas dire ou faire n'importe quoi.] Le respect d'autrui est une condition de la liberté d'expression Le refus systématique de la censure ne doit pas devenir une autre forme d'intolérance.

Car si j'ai le droit de tout dire, j'ai aussi le devoir de ne pas censurer la parole de l'autre.

Ainsi, la liberté d'autrui m'impose des. »

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