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l'homme est-il un animal religieux ?

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« A la suite de Cicéron, on fait dériver religio de relegere : recueillir, réfléchir mais il est plus courant de le faire dériver de religare : lier, attache.

Le sens primitif désignerait l'attachement de l'homme à un être supérieur, transcendant.

"On appelle d'une façon générale religion, la relation de l'homme avec ce qu'il considère comme sacré, ainsi qu'avec des puissances surhumaines auxquelles il croit." ( Foulquié, Dictionnaire de la langue philosophique). Pourtant le terme "religion" recouvre des religions et des croyances très diversifiées.

Or le sujet cherche à savoir si la religion est constitutive de l'homme ou lui est surajoutée.

Le besoin religieux n'est-il pas à chercher dans la constitution même de l'homme, dans son accès à l'humanité? Mais la religion n'est-il pas plutôt une fuite de l'homme face à une réalité cruelle? Un homme sans religieux est-il possible? La religion est à la base de l'humanité La religion semble être présente dans toutes les civilisations, mêmes dans les sociétés dites primitives.

Ainsi Bergson affirme : "on trouve dans le passé, on trouverait même aujourd'hui des sociétés qui n'ont ni science, ni art, ni philosophie.

Mais il n'y a jamais eu de société sans religion." Il semblerait donc vain de chercher comment l'homme est devenu un être religieux, il semble que la religion soit présente dès son arrivée au monde. Bergson explique ce fait par l'intelligence de l'homme.

La religion est alors "une réaction défensive de la nature contre ce qu'il pourrait y avoir de déprimant pour l'individu, et de dissolvant pour la société, dans l'exercice de l'intelligence".

Pour lui les représentations religieuses sont vitales pour les êtres intelligences et on voit que la religion n'est pas une création de l'homme mais de la nature même, de la nature humaine. Pour Vico, le phénomène religieux est à la base de l'humanisation de l'homme.

C'est la croyance en un être supérieur, transcendant (séparé de la réalité sensible) qui a fait entrer l'homme dans la civilisation et dans l'humanité.

En effet, les bestioni ( ancêtres de l'homme) ont été effrayés par la foudre et se sont mis à se rassembler et à croire à une divinité pour expliquer ce phénomène. Feuerbach, « L'homme est un animal religieux » Définir l'homme comme animal religieux, c'est noter tout simplement que les animaux n'ont pas de religion. Cependant, cette distinction ne nous instruit pas énormément sur ce qu'est la religion.

Certes, elle différencierait l'homme de l'animal mais on pourrait tout aussi bien ici noter que l'art, la technique, la politique, le travail, la science…différencient les hommes des animaux.

Néanmoins, affirmer que l'homme est le seul animal religieux c'est dire qu'il est le seul animal qui éprouve le besoin d'instituer du sacré, c'est-à-dire de poser des valeurs absolues (au sens étymologique de séparées, transcendantes), qu'il éprouve le besoin de croire en une instance non-sensible, et d'adhérer à un système de représentations, de sens et de valeurs.

C'est pourquoi on note une présence du religieux dans toutes les civilisations.

Toutefois, en affirmant que l'homme est un animal religieux, Feuerbach ne fait pas une apologie de la religion, mais il montre que le phénomène religieux doit être compris et interprété.

Cette approche va le conduire à faire une critique de la religion.

Non pas en la réfutant simplement l'assimilant à une superstition, mais en essayant de comprendre sur quoi repose cette dimension religieuse.

Feuerbach s'attachera donc à montrer que l'affirmation selon laquelle l'homme est un animal religieux n'implique pas nécessairement de chercher un au-delà de l'homme dans un absolu divin.

L'absolu peut alors être trouvé dans l'homme, et non dans un Dieu.

L'homme est un Dieu pour l'homme, mais il ne le sait pas.

Parce que l'homme est un animal religieux, il serait absurde de nier la religion en théorie et de la réfuter.

La dimension religieuse fait partie de l'essence de l'homme.

Par contre, il est possible en pratique, dans l'action, que l'homme découvre qu'il n'est pas besoin de se tourner vers un absolu divin, vers un autre monde que le sien.

On peut alors saisir en quoi Feuerbach a pu influencer Marx dans sa critique de la religion comme « opium du peuple ». La religion est un produit de la société et du réel oppresseur Pourtant, beaucoup de philosophes ont vu dans la religion, non pas la nature de l'homme mais quelque chose crée par lui, pour faire face à la réalité.. »

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