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L'homme est-il responsable de tout ce qu'il fait ?

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« Termes du sujet: RESPONSABILITÉ Obligation de répondre de ses actes devant une autorité.

On distingue la responsabilité morale (je réponds de mes actes « en mon for intérieur », c'est-à-dire devant le « forum », le tribunal intime de ma conscience morale) et la responsabilité sociale devant les tribunaux (responsabilité pénale ou civile).

La responsabilité morale suppose deux conditions : 1° la connaissance du bien et du mal; 2° la liberté.

La responsabilité pénale est liée à la responsabilité morale (on cherche à punir l'intention délictueuse).

La responsabilité civile met l'accent moins sur la faute que sur le dommage, et le responsable est celui qui peut payer réparation (d'où le système des compagnies d'assurance).

Des « personnes morales », une société anonyme, l'État lui-même, peuvent être civilement responsables. Introduction Appelés à « prendre leurs responsabilités » ou à « répondre de leurs actes », les hommes hésitent souvent sur l'ampleur qu'il convient de donner à cette responsabilité.

Pris dans des contextes dont nous n'avons pas la maîtrise, dans des urgences et des structures hiérarchiques, pris par le temps, pris au dépourvu, sommes-nous pourtant responsables de tout ce que nous faisons? Nous verrons tout d'abord en quoi le « faire » conscient implique la responsabilité; nous pourrons ensuite tenter de prendre la mesure de cette totalité envisagée par la question : avons-nous une claire conscience de « tout ce que nous faisons » ? Nous pourrons enfin dégager les enjeux de la question au niveau de la morale et du droit. 1.

L'homme conscient sait ce qu'il fait Si la question d'une responsabilité intégrale nous fait hésiter, il semble en revanche naturel de parler d'un individu « responsable de ses actes ».

Pour mieux apprécier la question de la totalité, examinons d'abord les sources de la responsabilité. Faire c'est agir Lorsque nous affirmons « faire » quelque chose, nous désignons ainsi généralement une action volontaire, c'est-àdire dont nous pouvons rendre raison.

Aristote définissait l'agir humain sur le modèle du faire artisanal: nous mettons en oeuvre des moyens en vue d'un but, qui parfois n'est lui-même qu'un moyen en vue d'autre chose : cet emboîtement des moyens et des fins est ce qui donne à notre agir sa dimension stratégique.

De tout cela nous sommes conscients, nous pouvons donc en répondre. Le sens des responsabilités Nous sommes également conscients de notre environnement humain : nous agissons pour et avec autrui et nos actions ont des conséquences indirectes pour autrui.

Avoir le « sens des responsabilités » c'est savoir tenir compte de cette implication multiple.

Je puis être amené à renoncer à telle action très avantageuse pour moi parce qu'elle serait trop nuisible pour autrui. Quel sentiment de responsabilité? Nous touchons ici cependant une première difficulté : je serai vite paralysé si je développe un sentiment de responsabilité illimitée.

Après tout, l'air que je respire ou l'espace que j'occupe ne sont plus disponibles pour les autres. On voit ainsi émerger la nécessité d'une détermination plus précise de la responsabilité personnelle.

Que signifie exactement « être responsable de tout ce que je fais » ? De plus, on peut se demander auprès de qui je suis comptable de mes actes.

La responsabilité est en effet une notion partagée entre la morale et le droit. II.

Comment délimiter « tout ce que nous faisons » ? On pressent tout d'abord que l'expression « tout ce que nous faisons » recèle en fait une complexité qu'il convient de clarifier. Le volontaire et l'involontaire La première distinction qui vient à l'esprit est celle du volontaire et de l'involontaire : sommes-nous responsables de nos actes réflexes, de nos réactions « instinctives » ou encore de nos actes non intentionnels, par exemple si nous heurtons quelqu'un au coin d'une rue? Il n'est pas sûr que l'inadvertance lève la responsabilité : « vous auriez dû faire attention », peut-on me rétorquer. Multiplicité des actes, concentration de la conscience Si l'on analyse le processus de l'action, il faut d'autre part reconnaître que nous « faisons » plus que nous n'en avons conscience.

Le fait de viser un but implique une certaine concentration qui laisse forcément inaperçus un certain nombre d'éléments.

Sommes-nous responsables de la mort de l'insecte sous notre pas? On sait que les jaïns,. »

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