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l'homme est-il libre en démocratie ?

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« Introduction « Salus populi suprema lex », tel est le principe issu du droit romain (lui-même issu de la Grèce antique), et tel est ce que prétend appliquer la démocratie en donnant le pouvoir aux citoyens.

Ce type de régime semble de prime abord être le plus juste puisque chacun peut en droit y exprimer son opinion.

Or, les opinions ne convergent pas nécessairement, et de là naît un conflit résolu par le principe démocratique : la majorité l'emporte.

Tocqueville nomme cela la « tyrannie de la majorité ». Nous sommes en droit de nous demander si l'homme est libre en démocratie ou si sa liberté n'est qu'une illusion. La démocratie est en droit le régime politique de l'homme libre.

Pourtant, cette liberté paraît souvent n'être qu'une illusion.

Il serait exagéré de dire que l'homme n'est pas libre en démocratie, seulement, c'est une liberté nouvelle, ainsi que l'exprime Benjamin Constant avec la liberté des Modernes. I- La démocratie : le régime de l'homme libre La démocratie repose sur l'idée que l'exercice du pouvoir à plusieurs vaut mieux que l'exercice du pouvoir par une seule personne.

Plusieurs hommes valent mieux qu'un, ils sont plus intelligents et risquent moins de se tromper.

Ainsi, Aristote énonce dans Le Politique : « De nombreux individus (...) deviennent meilleurs quand ils s'assemblent ».

Le fait qu'il n'y ait pas qu'une personne pour diriger réduit en principe les risques d'atteinte à la liberté. De plus, en démocratie, l'avis du peuple est régulièrement demandé (suffrage universel direct, référendum).

On fait des propositions au citoyen qui est libre d'accepter ou non et de choisir.

Le citoyen d'une démocratie a donc plusieurs fois l'occasion de faire l'épreuve de sa liberté.

Or, cette liberté rencontre ses limites lorsque le citoyen s'aperçoit qu'il n'est pas satisfait du choix qu'on lui propose ou lorsqu'il fait des choix qui ne sont jamais adoptés parce que la majorité n'est pas du même avis. Pour Rousseau, renoncer à sa liberté, c'est renoncer à son humanité.

Un État despotique ne règne pas sur des hommes, mais sur des esclaves, c'est-à-dire des êtres qui n'ont aucun droit et partant, aucune moralité.

Une volonté qui n'est pas libre ne pourra jamais être morale : en toutes ses actions, elle sera déterminée à obéir.

L'État ne peut être despotique, ni le pouvoir appartenir au tyran.

Il ne peut y avoir de convention entre d'une part, une autorité absolue, et d'autre part, une obéissance sans bornes.

Le tyran n'est engagé envers personne puisqu'il a droit de tout exiger, sans aucune contrepartie, et l'esclave n'a aucun droit, puisque tous ses droits sont les droits du tyran.

Nul ne gagne dans un État qui n'est pas fondé sur un contrat où gouvernants et gouvernés s'engagent réciproquement.

La paix et la sécurité au détriment de la liberté peuvent être une misère.

"On vit tranquille aussi dans les cachots ; en est-ce assez pour s'y trouver bien ?" Si la fin de l'État est le bien commun, c'est à la volonté générale de le gouverner.

Le passage de l'état de nature à l'état civil est le passage nécessaire du conflit des intérêts particuliers à leur accord.

Une société ne peut exister sans un point d'accord quelconque entre les intérêts de chacun.

Aussi divers et opposés que puissent être ces intérêts, ce point d'accord est politique : c'est un gouvernement de la volonté générale, et cette volonté générale est inaliénable.

Le pouvoir se transmet, pas la volonté.

L'État raisonnable et bien entendu se fonde donc sur le contrat social et non sur le pouvoir despotique.

Il s'agit de trouver une forme d'association où la personne et ses biens soient défendus et protégés par tous, et dans laquelle chacun s'unissant aux autres reste aussi libre qu'auparavant.

Ce contrat se réduit à une seule clause : "l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits, à toute la communauté".

Son avantage est évident : puisque chacun se donne tout entier, la condition est la même pour tous.

L'égalité est ainsi fondée et elle est positive, puisque personne n'a intérêt, s'il ne veut pas que l'on exige trop de lui, à exiger trop des autres.

De plus, chacun se donnant à toute la communauté, nul ne se donne à personne en particulier.

Les droits des citoyens sont décidés par la représentation de la volonté de tous, la réciprocité est donc absolue.

Ainsi, "on gagne l'équivalent de tout ce qu'on perd, et plus de force pour conserver ce qu'on a". Volonté particulière et volonté générale Chaque individu peut avoir une volonté contraire aux autres, et surtout différente de la majorité des opinions exprimées et retenues.

Chacun vise son intérêt particulier qui n'est pas directement celui de l'intérêt et du bien communs.

L'individu peut estimer que ce qu'il donne à la communauté, est sans contrepartie, et qu'un manque à gagner pour la communauté pèse moins pour elle, que pour lui qui se prive personnellement.

Il peut voir en l'État un simple être de raison qui lui conférerait des droits, mais à l'égard duquel il importerait peu qu'il s'acquitte de ses devoirs.

L'individu a tendance à oublier que le pacte ou contrat social est un engagement réciproque qui lui confère des droits par la contrepartie de ses devoirs.

Il s'ensuit que "quiconque refusera d'obéir à la volonté générale, y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose qu'on le forcera d'être libre".

De même, toutes les fois que la communauté est consultée pour choisir des élus qui représenteront la volonté générale et établiront des lois,. »

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