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l'homme est-il libre de décider de sa vie ?

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« Lorsque nous affirmons d'un homme qu'il est libre, nous signifions par là qu'il a la possibilité de choisir : il a le choix d'aller travailler à pied ou en voiture par exemple.

Les notions de liberté et de décision semblent être intrinsèquement liées dans la mesure où la liberté s'actualise par un ou des choix, une ou des décisions.

Mais lorsque l'on pose la question de savoir si l'homme est libre de décider de sa vie, on ne cherche pas à savoir s'il peut donner la préférence à telle manière d'agir plutôt qu'à telle autre dans le détail de son existence.

On interroge plutôt l'être humain dans le rapport qu'il entretient avec lui-même, avec ce qu'il est et ce qu'il fait dans la totalité de son existence: on se demande si l'homme a la possibilité de choisir la manière dont il va mener toute sa vie.

Se demander si l'homme est libre de décider de cette dernière revient à poser une question d'ordre existentiel qui repose sur une interrogation métaphysique, mettant en jeu les notions de liberté, de nécessité, de hasard et de responsabilité. I- L'homme serait conditionné : il pourrait faire certains choix mais ne serait pas libre de décider de sa vie. A- L'homme est conditionné en tant qu'il subit l'influence de différents facteurs. 1- Facteurs tout d'abord biologiques, chimiques (l'homme doit manger, boire, et de cela, il ne peut pas décider de devoir le faire ou non : s'il ne le fait pas, il meurt.) 2- Mais aussi psychologiques (Freud), sociologiques, historiques : l'homme a un caractère, qu'il n'a pas choisi, vit dans tels lieux, à telle époque, dont il reçoit l'influence. B- L'homme est aussi l'objet de contraintes extérieures : d'autres que lui décident de sa vie. 1- Contrainte dans certains régimes politiques, mais aussi partout contraintes matérielles (argent dans une certaine nécessaire pour réaliser ce qu'on a décidé de faire de sa vie) 2- Le hasard peut empêcher ce qu'on a décidé de se réaliser (Épictète : distinguer entre « ce qui dépend de nous » et « ce qui ne dépend pas de nous », à savoir notre volonté par exemple d'une part, et d'autre part la santé, la gloire, la richesse, etc.) C- L'homme pourrait certes en un sens décider, mais pas décider de sa vie. 1- On peut décider dans certains cas : on peut décider de vivre dans telle ville plutôt que dans telle autre, de manger tel plat plutôt que tel autre... 2- Mais on ne déciderait pas de sa vie en totalité : ce serait une thèse en un sens déterministe.

(notion de destin et de nécessité, notamment dans le Stoïcisme) II- L'homme n'est cependant pas déterminé : il est libre de décider de sa vie. A- L'homme est conditionné mais pas déterminé : il subit certes des influences mais il n'y est pas aliéné. 1- On affirmerait alors que l'homme peut n'apparaître pas libre de décider de sa vie dans le détail des événements qu'il rencontre, mais l'être de décider de sa vie en totalité. 2- Thèse de l'existentialisme sartrien : l'homme peut décider non seulement de ce qu'il fait mais aussi de qui il est. B- L'homme est libre et responsable de ses décisions. 1- Sartre réfute ainsi l'idée selon laquelle nous ne pourrions faire de choix qui permette de nous changer nousmême ainsi que le monde qui nous entoure. 2- L'existence précède l'essence.

(Sartre) Ainsi, l'homme décide de sa vie, la façonne.

Une philosophie existentialiste se définit par le fait qu'elle pose l'existence avant l'essence et de la sorte définit la condition humaine.

Les objets matériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoi l'objet va servir — et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile, l'essence précède l'existence, et son existence ne vaut que dans la mesure où elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui a permis de la concevoir et de la produire.

Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieu une sorte d'artisan supérieur qui a créé le monde et les hommes à partir d'une idée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, il sait au préalable ce qu'il crée.

Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiie siècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaire particulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans le fond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social.

Pour l'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni de référent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avant de se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a priori indéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans le monde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." 3- L'homme est même condamné à être libre selon Sartre.

Il ne peut pas choisir de ne pas choisir.. »

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