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L’homme est-il bon ou mauvais par nature ?

Publié le 17/12/2022

Extrait du document

« L’homme est-il bon ou mauvais par nature ? Le mal, la violence, les vices ont visiblement toujours fait partie de l’histoire humaine.

On serait alors tenté d’en déduire qu’il serait universel, inhérent à la nature humaine.

D’un autre côté, si c'était génétique, ce serait alors une fatalité.

Or, il y a également eu des justes, des héros de moralité à toute époque.

Si c’était inscrit dans la nature humaine, tous les hommes devraient être concernés.

Peut-être n’est-il ni l’un ni l’autre, ou potentiellement les deux ? Il est en réalité très difficile de définir cela.

L’état de nature précède celui de la culture, il est donc extrêmement difficile d’en parler.

Dans un premier temps, il faut reconnaître que concernant l’état de nature, il nous est impossible d’en parler avec certitude.

D’autre part, cet état existe-t-il vraiment ? I. Conception humaniste ou idéaliste : L’homme est plutôt bon par nature. A.

Description de l’état de nature chez J.J Rousseau L’état de nature tel que le décrit Rousseau relève de la théorie, il n’existera jamais.

Il l’a obtenu par soustraction, en retirant tout ce qui nous caractérise aujourd’hui, une fois que tout ce qui est culturel a été retiré.

Que reste-t-il ? Texte 2, “l’homme sauvage” : L’homme sauvage est décrit par Rousseau comme un animal borné, limité, proche de la nature qui est enfermé dans son présent, qui ne se projette pas dans l’avenir.

Il est plutôt solitaire et décrit comme robuste, en bonne santé, bien heureux.

Comme il n’est pas exigeant, il est rapidement satisfait, comblé.

En paix avec lui-même et ses semblables. Deux sentiments sont, d’après Rousseau, naturels et complémentaires : - L’amour de soi, qu’il distingue de l’amour propre : Notion de survie, qui pousse à ne pas se sacrifier pour un autre..

Sorte d’estime personnelle qui nous conduit à rester en vie. La pitié : C'est -à -dire de la sympathie, de la compassion.

Il n’aime pas voir quelqu’un souffrir et il est gêné par la souffrance de l’autre.

→ Il ne provoque donc pas cette souffrance et lorsqu'une personne souffre il va même lui venir en aide. D’ailleurs ce qui est remarquable c’est que ces deux sentiments sont complémentaires.

Je ne vais pas mourir de faim au profit d’un autre mais d’un autre côté je ne vais pas voler quelqu’un. Texte 1, “l’homme sauvage” : “Fais à autrui comme tu veux qu’on te fasse” → Conception plus noble mais aussi plus exigeante.

Elle est plus digne puisqu’elle conduit à se sacrifier au profit de l’autre.

Cependant elle est donc plus fragile. La pitié est donc une propriété de l’homme sauvage. Pour Rousseau, le passage de nature à l'homme civilisé implique l’intervention d’une cause extérieure, qui n’est pas un choix.

Différentes possibilités ; catastrophes naturelles, raréfaction des biens, changements climatiques, augmentation de la population ..

Toujours est-il qu’à un moment donné, les hommes se sont sédentarisés pour diverses raisons.

Mais en travaillant, en cultivant ces terres (mise en valeur), les hommes s’en sont sentis propriétaires, qu’il est légitime de s’accaparer les fruits de ces terres. Rousseau est persuadé que c’est cette notion de propriété qui a tout déclenché parce que les hommes se sont mis à se comparer, à se regarder et sont devenus jaloux, envieux les uns des autres.

Ils ont commencé à tenir compte du regard des autres et à partir de ce moment-là, l’amour de soi a laissé place à l’amour propre, l’orgueil.

La violence, les guerres ..

sont apparues. Comment les hommes ont-ils voulu régler ces guerres ? → Choix de chefs qui ont établi des lois communes pour éviter celles-ci.

Pour Rousseau, ce n’est pas parce que l’homme est mauvais qu’il y a eu la guerre.

Ce sont les circonstances qui ont engendré celles-ci. La violence n’est pas constitutive de l’homme, ce n’est pas une fatalité.

L’homme n’est pas foncièrement mauvais, c’est le progrès, le développement de l’intelligence qui a eu ces conséquences.

C’est la socialisation, la civilisation qui a corrompu l’homme. Perfectibilité : Caractéristique propre à l’homme.

L’homme est perfectible = Il est capable de s’améliorer. L’homme sauvage lui n’avait aucun intérêt à faire cela, c’est la vie sociale qui l’a conduit à le faire.

A mesure que sa raison s’éveillait, moralement l’homme régressait. B.

Appuie sur les faits pour étayer la position humaniste 1. Appuie sur les témoignages des enfants sauvages Victor de l’Aveyron, Marie-Angélique Le Blanc, Kaspar Hauser de Nuremberg. On compte environ 50 cas (témoignages), c’est peu mais suffisant car ils se recoupent, disent la même chose donc cela devient fiable. Victor de l’Aveyron a été aperçu en 1798 et capturé l’année d’après.

On le connaît puisque Itard, médecin qui l’a pris en charge, a noté jour après jour les exercices effectués et les progrès réalisés.

F.Truffaut a retenu et respecté très scrupuleusement le journal d’Itard dans son film.

A l’époque, il devait avoir 10/11 ans et ne parlait pas.

On constate qu’il a été blessé à plusieurs reprises au niveau de la gorge.

Par conséquent, on ne sait pas si cette blessure a touché ses cordes vocales ou si il ne parle juste pas.

Il pousse des cris et n’emploie qu’une voyelle : le “o”.

Il est complètement asocial et sera placé dans un institut rapidement, pensant qu’il est sourd et mué.

Les premiers jours on en conclut qu’il est idiot et on croit devoir abandonner toute tentative d’éducation. Itard échange un peu avec lui et il est convaincu que Victor n’est ni sourd ni muet.

En tous cas, si il est muet ce n’est pas dû à la surdité.

Il est convaincu que les problèmes de Victor viennent d’un manque d’éducation, d’échanges, car il a été coupé du monde.

Il tente dès lors une éducation et sera passionné par ces échanges.

A travers Victor, on recherche ce que nous sommes, ce que nous serions sans éducation.

On cherche des réponses. Le succès de cette éducation est très relatif.

Il va porter ses fruits, Victor va s’habiller tout seul, faire quelques tâches simples, manger avec couverts..

Il se civilise petit à petit bien qu’il n’aime pas les relations avec les autres.

Sa prise en charge a été trop tardive bien qu’il ait sûrement des capacités. Lorsqu’il meurt finalement aux alentours de 40 ans, il sera vite oublié.

Il sera d’ailleurs enterré à la fausse commune.

Passé un certain âge, nous ne sommes plus capables d’acquérir un certain nombre de connaissances. Si les mécanismes ne sont pas déverrouillés, les apprentissages ne peuvent se faire. Concernant Marie-Angélique Le Blanc, elle a été trouvée en 1761 à Chalon en champagne.

Elle prononce des cris mais contrairement à Victor, elle est exclusivement carnivore.

Elle pêche des grenouilles et les mange cru. D’après sa couleur de peau etc..

On suppose qu’elle vient d’Amérique du sud et qu’elle a erré pendant une dizaine d'années. On va essayer de l’éduquer et contrairement à Victor elle fera de nombreux progrès, elle réussira d’ailleurs à lire et écrire.

On suppose qu’elle a eu quelques relations sociales avant ses 6 ans qui auraient permis ces progrès. Kaspar quant à lui est à l’origine de beaucoup de films et romans.

C’est un cas encore différent car il a été séquestré, enfermé dans une pièce à qui on a simplement donné à manger.

Il a côtoyé des humains mais les échanges étaient très réduits.

On l’a retrouvé sur la place de Nuremberg et meurt assassiné à 21 ans, probablement pour des raisons dynastiques, afin qu’il n’obtienne jamais le titre qui lui serait revenu.

Le fait qu’il soit vacciné explique sa probable appartenance à une famille royale. Il va apprendre très vite et ira même jusqu’à rédiger des poèmes (certainement aidé).

En 5 ans il fait d’énormes progrès.

A 16 ans, capable de parler, il souffre d’une hyperacousie (il entend très bien, des bruits sourds qui viennent de très loin).

Il souffre également de nyctalopie (il voit bien dans la nuit).

Ses émotions sont assez chaotiques et sans filtre au niveau sentimental (il exprime ses sentiments), il est donc très gentil mais pas du tout pudique.

On a très vite constaté un plafond, des choses qu’il n’arrivera jamais à acquérir comme ses prédécesseurs.

Il ne saura jamais faire la différence entre un être humain et la représentation d’un être humain. De manière générale, l’enfant va adapter son comportement en fonction de ce avec quoi il vit.

S’il vit avec des loups, il se comportera comme tel.

D’où une mort prématurée (les reins ne fonctionnent plus avec la nourriture crue de la viande..).

Ces enfants révèlent que l’homme est dépourvu d’instinct, et il est capable de calmer ses pulsions.

L’animal a en quelque sorte des connaissances innées, il sait ce qui est bon ou mauvais pour lui alors que l’être humain n’a pas de savoir faire, il l'acquiert.

Il tâtonne, expérimente et tire des leçons de ces expériences.

Nous sommes perpétuellement en train de regarder, d'interpréter, d'imiter, c’est notre manière d’apprendre. Il y a temps pour les apprentissages, passé un certain âge tout devient difficile et les apprentissages ralentissent jusqu’à atteindre ce plafond de verre.

Le plus tôt vaut mieux. La question est maintenant la suivante : L’enfant est-il bon ou agressif par nature? Les enfants sauvages de Rousseau permettent d’obtenir certaines réponses.

Victor n’était pas agressif et avait un certain sens de la justice.

Lors d’un exercice, alors que Victor avait réussi celui-ci, Itard l’a puni en l’enfermant dans une armoire, de manière injuste.

Il s’est roulé par terre, montrant son incompréhension mais aucun signe d’agressivité.

Il y a chez ces enfants aucune agressivité et on serait donc tentés de dire que l’être humain serait naturellement bon mais qu’il pourrait devenir agressif selon son environnement, plus que ses gènes. 2. Les travaux de Margaret Mead M.

Mead est une anthropologue, un scientifique qui s’intéresse à l’Homme.

L'argument qui explique l'exogamie est d’ordre social.

Je me marie avec la soeur d’un autre pour travail, créer des alliances, éviter la guerre ..

M. Mead a beaucoup voyagé en Océanie et a rencontré 3 peuplades et a été étonnée de ce qu’elle a découvert. Premièrement les arapeshs, extrêmement solidaires.

On note l’absence de différenciation homme/femme au niveau de la personnalité, contraire à ce qu’on trouve en Occident.

Elle rencontre ensuite les Mundugumor, qui sont extrêmement violents, culture de la violence et de la rivalité.

Pendant longtemps ils ont été cannibales, et ce qui est étonnant c’est que les femmes également. Enfin, rencontre avec les Chambuli où les hommes font le ménage, se maquillent, très bavards.

Les femmes dictent les règles, choisissent leur mari, vont à la pêche ..

On peut dire que c’est la femme qui incarne la virilité et l’homme la douceur. M.Mead nous fait comprendre la célèbre phrase suivante : “On ne naît pas femme, on le devient”.

L’agressivité et la douceur ne sont pas dans les gènes mais dans l’environnement dans lequel nous vivons. Transition : Si il n’existait pas de violence potentielle chez l’Homme par nature, existerait-il encore des guerres, de la violence de nos jours ? Si la nature n’était pas du tout en cause, nous n’en serions pas déjà venus à bout ? Les faits mettent en doute la théorie idéaliste, humaniste de J.J Rousseau.

Il y a toujours eu une guerre quelque part dans le monde dans les 3 000 dernières années, il n’y a jamais eu de paix universelle. Stanley Milgran “Soumission à l’autorité”.

Expérience soi disant sur la mémoire afin de vérifier l’impact de la punition sur la mémoire.

Celle-ci consiste de la manière suivante : On sépare un groupe en deux, l’un sera “élève” et doit retenir une liste de mots dans un ordre précis.

L’autre sera “professeur” et sera chargé de faire apprendre cette liste et les interroger.

Si les réponses sont fausses, les professeurs peuvent envoyer des décharges électriques.

Bien évidemment il n’y avait pas de courant et les “élèves” simulaient les décharges.

L’objectif était en réalité de tester les professeurs sur leurs capacités à punir et jusqu' où.

Résultat : 60% des professeurs étaient capables d’infliger la décharge mortelle. S.

Milgran a donc essayé de comprendre ces comportements.

Plusieurs raisons pourraient expliquer ces comportements : - Sentiment de supériorité Déni de la souffrance des élèves Soumission à l’autorité, ils ne sont que les exécutants, S.

Milgran est celui qui décide.

Ils ne feraient qu’obéir aux ordres.

État agentique : On devient un simple exécutant. Même adulte, dès l'instant qu’on se retrouve sous une autorité (patron..) on a peur de décevoir comme l’enfance et l’image du père.

S.

Milgran n’évoque pas l’hypothèse qu’il y aurait une prédisposition à la violence, des pulsions sadiques mais c’est envisageable. II.

Conception réaliste, celle que partage Hobbes Hobbes a connu une guerre civile en Angleterre, les royalistes d’un côté et les partisans du roi de l’autre.

Il est témoin d’une violence qu’il n’aurait jamais soupçonnée chez son peuple, peuple cultivé et civilisé à cette époque.

Il va donc en tirer une déduction ; Si déjà dans une période de trouble politique la violence se déploie, je n’ose imaginer quand il n’y avait pas de loi du tout.

Cet état de nature qu’il décrit n’est pas chose du passé, c’est un état toujours actuel et c’est ça qui est inquiétant.

Nous sommes toujours des loups les uns pour les autres.

Il se cache derrière la bienséance, la politesse, l’obéissance..

mais si nous grattons un peu, il est là. 3 raisons de violence : - La rivalité La méfiance La fierté Les pulsions sont naturelles et nécessaires, réservoir de pulsions avec lequel on vient au monde.

La faim nous permet de survivre par exemple.

Au même titre, les pulsions de mort, sexuelles ..

sont également nécessaires. Toutes ces pulsions se complètent. FREUD, “Malaise dans la culture”, 1969 : Les formes de violence : Première : Légitime défense. Deuxième : Les moyens rapides pour obtenir ce que l’on veut (vol, chantage, intimidation ..).

La violence a valeur de moyen pour l’obtenir, c’est un “raccourci”. Troisième.... »

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