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L’homme doit-il se résigner à mourir ?

Extrait du document

« Analyse du sujet : La mort se définit de façon négative comme la fin de la vie.

Mais, de façon positive, la définition de la mort semble moins aisée.

En effet, l'homme ne peut appréhender empiriquement la mort, sauf par l'intermédiaire d'une mort qui n'est pas la sienne.

Mourir est donc une expérience paradoxale puisqu'il s'agit de comprendre biologiquement l'arrêt des fonctions vitales sans pouvoir le ressentir vraiment, c'est-à-dire en ne ressentant qu'une souffrance morale qui ne correspond pas à la réalité physique.

Dès lors, la mort est vécue, par celui qui vit, comme une fin morale, alors qu'elle est vécue par celui qui meurt comme un arrêt physique. À cet égard, la question de la résignation à mourir n'a de sens que sur le plan moral.

Nous n'avons pas vraiment le choix de notre mort, si nous considérons la mort naturelle et non le suicide.

En effet, le suicide ne pose pas la question de la résignation puisqu'il relève d'une décision volontaire, d'une décision qui se pense comme un choix libre (que cette liberté soit réellement prise ou ne soit qu'une fuite).

Autrement dit, se poser la question de savoir si l'homme doit se résigner à mourir revient à s'interroger sur le sens moral que peut avoir la mort pour l'individu qui ne la vit pas physiquement.

Le sujet nous confronte donc à la possibilité de comprendre moralement la mort.

Plus exactement, ce qu'il s'agit de savoir, c'est si la mort peut avoir un sens à partir de la représentation que l'homme se fait de sa propre vie, ou si la mort reste radicalement étrangère à la perception morale que chacun a de sa propre vie. Proposition de plan 1.

Nous pouvons tout d'abord partir de l'évidence morale selon laquelle l'homme n'a pas le choix de mourir et doit s'y résigner.

En effet, dès l'instant où un homme vit et est conscient du fait qu'il dépend d'un corps mortel, il est contraint d'accepter la mortalité de ce corps (a).

Cette résignation physique se traduit d'ailleurs à un niveau moral puisque l'homme doit vivre avec l'idée que son existence, ses projets et ses envies, sont constamment conditionnés par la fatalité de la mort (b).

Dès lors, tout homme doit se résigner à mourir non pas tant en acceptant le fait que la mort sera la fin de sa vie physiologique qu'en comprenant que la mort fait partie de son présent immédiat et reste la menace perpétuelle de sa vie (c). 2.

La question se pose alors de savoir si cette conscience de l'omniprésence de la mort est véritablement acceptable.

En effet, il est possible de penser que l'homme n'accepte jamais moralement la possibilité de sa mort puisque cela signifie que tout ce qu'il vit et en quoi il espère reste futile parce que immédiatement suspendu à une fin indécidable (a).

En ce sens, l'homme ne doit jamais se résigner à mourir sans quoi sa vie perd tout sens (b).

Il faut donc distinguer la résignation morale de l'acceptation mentale (c). 3.

Cependant, ce refus moral est lui-même contradictoire.

Il est, en effet, possible de penser que la résignation morale ne correspond pas forcément à un désespoir quotidien puisque la possibilité de la mort n'est pas sa réalité (a).

Dès lors, en concevant sa mort comme possible, c'est par cette résignation morale au fait d'être physiquement mortel que l'homme pourra comprendre le prix de sa vie et des évènements les plus quotidiens (b).

Plus profondément, il semble que la résignation à mourir soit le seul moyen dont dispose l'homme pour penser qu'il n'est pas seul au monde.

Ainsi son existence n'a-t-elle de sens qu'à partir du moment où la mort n'en pas la fin morale, c'est-à-dire à partir du moment où la mort ne le touchera qu'en tant qu'individu et non en tant qu'homme faisant partir d'un genre humain appelé à subsister au-delà de sa finitude corporelle (c).. »

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