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L'homme a-t-il besoin d'être dominé ?

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« On peut voir de nombreux rapports de domination au sein de la société.

Il s'agit de se demander si cela relève d'un besoin, c'est à dire d'une nécessité pour l'homme.

Si cela relève d'un besoin, il faudra aussi ce demander pourquoi l'homme éprouve ce besoin.

Vous pouvez, par exemple, montrer en quoi l'homme a besoin d'une autorité pour limiter ses actions.

Hobbes, montre ainsi que sans un rapport d'autorité et un pouvoir fort qui maintient les hommes dans le respect, on est dans un état de guerre de tous contre tous et de chacun contre chacun.

Montrez alors que les désirs ont besoin d'être contrôlés et réprimés.

Mais il faudrait s'interroger sur ce qui caractérise les rapports de domination.

En effet, on confond traditionnellement les rapports de domination et les rapports de pouvoir au d'autorité.

La relation d'autorité est à distinguer de la relation de domination et de soumission.

Par exemple les poules sont dans une hiérarchie de domination c'est à dire qu'il y a dans une basse cour un ordre de priorité des supérieurs sur les inférieurs et non une décision prise par un individu de rang supérieur.

Dans le rapport de domination l'individu dominant ne commande pas, il ne communique pas d'ordres mais empêche les comportements d'autrui.

Ceci est aussi à distinguer du rapport d'autorité qui implique une relation de commandement.

Obéir c'est faire ce que l'autre m'a dit de faire et il y a autorité si on le fait.

L'autorité au lieu d'exécuter soi-même fait faire à autrui, Cf.

Auctor = auteur c'est à dire celui qui fait exécuter à des acteurs.

Demandez-vous alors si la nécessité d'une autorité et d'un pouvoir ne sont pas à distinguer d'un besoin d'être dominé. [Si les hommes acceptent d'être dirigés par des chefs, c'est parce qu'ils ont un désir naturel d'obéissance et de soumission.

Ce désir est motivé par le conformisme, la peur d'être libre, la faiblesse, la crainte de la mort.] La servitude est naturelle et l'esclavage légitime "C'est par nature que la plupart des êtres commandent ou obéissent", dit Aristote dans La Politique.

Pour lui, la société est divisée en deux groupes: les hommes libres, qui commandent, et les esclaves, qui obéissent.

Au IVe siècle av.

J.-C, en effet, l'esclavage est une institution fondamentale de la cité athénienne.

Pour Aristote, il est parfaitement naturel et légitime. "Celui qui par nature ne s'appartient pas mais qui est l'homme d'un autre, celui-là est esclave par nature ; et est l'homme d'un autre celui qui, tout en étant un homme, est un bien acquis, et un bien acquis c'est un instrument en vue de l'action et séparé de celui qui s'en sert. Il faut examiner s'il existe ou non quelqu'un qui soit ainsi par nature, s'il est meilleur et juste pour quelqu'un d'être esclave, ou si cela ne l'est pas, tout esclavage étant contre nature.

Or (le problème) n'est pas difficile, la raison le montre aussi bien que les faits l'enseignent.

Car commander et être commandé font partie non seulement des choses indispensables, mais aussi des choses avantageuses.

Et c'est dès leur naissance qu'une distinction a été opérée chez certains, les uns devant être commandés, les autres commandant. (...) La nature veut marquer dans les corps la différence entre hommes libres et esclaves : ceux des seconds sont robustes, aptes aux travaux indispensables, ceux des premiers sont droits et inaptes à de telles besognes, mais adaptés à la vie politique (laquelle se trouve partagée entre les tâches de la guerre et les tâches de la paix).

Pourtant le contraire, aussi, se rencontre fréquemment : tels ont des corps d'hommes libres, tels en ont l'âme.

Il est, en effet, manifeste que si les hommes libres se distinguaient par le corps seul autant que les images des dieux, tout le monde conviendrait que les autres mériteraient de les servir comme esclaves.

Et si cela est vrai du corps, une telle distinction est encore plus juste appliquée à l'âme.

Mais il n'est pas aussi facile d'apercevoir la beauté de l'âme que celle du corps." ARISTOTE. La société grecque, dans laquelle vit Aristote, est esclavagiste.

Pour lui comme pour la plupart de ses contemporains, l'esclavage va de soi.

Il explique ici que la différence de statut entre les hommes libres et les esclaves tient à une différence de nature entre les hommes. L'esclave est défini par Aristote d'une part comme celui qui appartient à un autre (un « bien acquis »),. »

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