Aide en Philo

L'histoire n'est-elle qu'un roman ?

Extrait du document

« PREMIERE CORRECTION Problématique L'Histoire témoigne du passé des hommes.

Elle est composée de souvenirs collectifs des faits dits marquants de l'humanité et est rassemblée en récit par des historiens.

L'historien est le narrateur du passé des hommes, plus précisément du passé qui a construit l'humanité du présent.

Ce sont sur eux que nous devons bous baser pour connaître le passé de l'humanité, notre passé.

Ainsi, rassembler les faits ne dérive t il pas de la narration? La subjectivité de l'historien ne risque t elle pas de romancer son récit? PLAN I L'histoire comme narration des faits Il ne peut y avoir d'Histoire inventée.

L'histoire témoigne d'une véracité des faits qui se sont passé et le rôle de l'historien est de garder une neutralité face à cela. Références utiles "Qu'est-ce donc que l'histoire? Je proposerai de répondre: l'histoire est la connaissance du passé humain." H-I. Marrou. Quand le génie de l'invention s'éteint, le génie de l'histoire s'éveille." Barbey, D'Aurevilly H-I.

Marrou, De la connaissance historique. « Il s'en faut bien que les faits décrits dans l'histoire soient la peinture exacte des mêmes faits tels qu'ils sont arrivés : ils changent de forme dans la tête de l'historien, ils se moulent sur ses intérêts, ils prennent la teinte de ses préjugés.

Qui est-ce qui sait mettre exactement le lecteur au lieu de la scène pour voir un événement tel qu'il s'est passé ? L'ignorance ou la partialité déguise tout.

Sans altérer même un trait historique, en étendant ou resserrant des circonstances qui s'y rapportent, que de faces différentes on peut lui donner ! Mettez un même objet à divers points de vue, à peine paraîtra-t-il le même, et pourtant rien n'aura changé que l'oeil du spectateur. Suffit-il, pour l'honneur de la vérité, de me dire un fait véritable en me le faisant voir tout autrement qu'il n'est arrivé ? Combien de fois un arbre de plus ou de moins, un rocher à droite ou à gauche, un tourbillon de poussière élevé par le vent ont décidé de l'événement d'un combat sans que personne s'en soit aperçu ! Cela empêche-t-il que l'historien ne vous dise la cause de la défaite ou de la victoire avec autant d'assurance que s'il eût été partout ? Or que m'importent les faits en eux-mêmes, quand la raison m'en reste inconnue ? » ROUSSEAU Dans l'Emile, Rousseau imagine l'éducation d'un enfant dont il se suppose le précepteur depuis la prime jeunesse jusqu'à l'âge d'homme.

Parmi certains de ses principes, il suggère la méfiance à l'égard des livres qui ne nous apprennent rien sinon à parler de ce que nous ne connaissons pas.

Les livres d'histoire ne dérogent pas à cette règle selon Rousseau, ils présentent des faits qui ne sont que des interprétations subjectives de phénomènes dont la série et les causes nous échappent.

On les détermine seulement à partir de ouïdire, d'impressions, de récits et témoignages plus ou moins fiables, quand ce n'est pas tout simplement pour servir ce qui nous arrange le mieux.

Alors, au lieu d'établir la vérité, on présente des conjectures qui falsifient la réalité, et Rousseau est extrêmement sévère sur ce point puisqu'il déclare que l'histoire consiste à choisir, entre plusieurs mensonges, celui qui ressemble le mieux à la vérité.

On peut tirer un double enseignement de cette citation. D'abord, il faut tenir compte du fait que l'histoire est effectivement liée à une interprétation et ce, quelle que soit la bonne volonté ou la qualité des outils de l'historien (quand bien même il en serait un témoin direct).

Il est donc souhaitable de garder un esprit critique à l'égard de l'histoire qui nous est rapportée, et dont l'exposition peut toujours servir des idéologies ou des intérêts particuliers.

Quand on cherche un sens à l'histoire, on peut aussi en arriver à tout justifier, y compris le mal conçu comme étape nécessaire à la réalisation d'un plus grand bien.

Par ailleurs, quand on écrit l'histoire, on peut le faire au profit de ce qui nous arrange ou éviter ce qui nous embarrasse (il a fallu du temps avant que l'on parle de "Guerre d'Algérie" au lieu "d'événements" dans les manuels scolaires et qu'on y consacre plus qu'un paragraphe).

Mais il faut aussi se garder d'une méfiance qui tournerait au révisionnisme le plus malsain : critiquer nos interprétations de l'histoire et la notion de "fait historique" ne doit pas occulter l'évidence.

Nier l'existence des chambres à gaz est par exemple un crime contre l'histoire : les morts ne doivent pas mourir deux fois. II Histoire et histoire L'histoire est la science de ce qui n'est plus.

L'histoire doit faire un travail de concordance logique pour. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles