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L'histoire n'est-elle qu'un récit du passé ?

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« La restriction "ne...

que" dans la formulation du sujet implique que l'on cherche à concevoir en quoi l'histoire est un récit du passé, mais aussi que l'on s'interroge sur la pertinence de cette conception de l'histoire : cet aspect de l'histoire est-il essentiel ? Le terme de "récit" peut désigner une histoire racontée.

Mais il faut interroger ce que cela signifie : qui est l'auteur de ce récit ? L'historien ? L'histoire elle-même ? Qu'est-ce que cela implique ? Un récit ne suppose-t-il pas une certaine unité ? Un début, une fin, une unité dans l'action, un fil directeur ? Peut-on donc assimiler l'histoire à un récit ? En quoi cela la limite-t-elle ? L'historien ne fait-il que recueillir passivement les événements passés ? Si l'histoire est réduite à la simple collection des faits passés, alors ce qu'elle dit est indéniable, puisque son domaine est celui des faits irrévocables.

Mais ces faits ne posent-ils pas problème ? Parmi tout ce qui s'est passé, quels sont les événements que l'histoire – ou l'historien — retient ? Au nom de quoi retienton tel événement historique plutôt que tel autre ? En outre, si l'histoire ne fait que juxtaposer des faits, n'y a-t-il pas à s'interroger sur cette juxtaposition ? Le simple fait de placer tel fait après tel autre ne construit-il pas un sens ? En tant que récit, l'histoire ne peut-elle pas être conçue comme construction du passé ? L'historien ne doit-il pas effectuer un travail critique, de raisonnement, pour essayer d'établir des liaisons entre les événements passés ? Le sujet porte sur une question d'épistémologie, c'est-à-dire de théorie du savoir.

Et, plus précisément, elle touche une question d'épistémologie de l'historiographie.

Tout l'enjeu est de comprendre si la structure traditionnelle de l'enquête historique, le récit, est par essence liée à la discipline historique ou si elle peut être remplacée avantageusement par d'autres modes d'exposition. Certes, depuis Hérodote, les ouvrages d'histoire se présentent le plus souvent comme une narration chronologique d'événements.

Ainsi, Thiers raconte l'histoire de Napoléon Bonaparte.

Et Michelet rédige une Histoire de France comme si le pays constituait un personnage unique traversant de multiples époques. Or, l'on peut souligner que cette tradition ne représente ni un modèle ni a fortiori une obligation.

Le récit risque en effet d'introduire dans les événements historiques un enchaînement logique qu'ils n'ont pas forcément par euxmêmes.

Ainsi, l'École des Annales, au XXe siècle, a pratiqué avec succès une histoire sans récit où l'analyse quantitative, économique et technique occupe la première place. L'histoire n'est-elle qu'un récit du passé ? La restriction "ne...

que" dans la formulation du sujet implique que l'on cherche à concevoir en quoi l'histoire est un récit du passé, mais aussi que l'on s'interroge sur la pertinence de cette conception de l'histoire : cet aspect de l'histoire est-il essentiel ? Le terme de "récit" peut désigner une histoire racontée.

Mais il faut interroger ce que cela signifie : qui est l'auteur de ce récit ? L'historien ? L'histoire elle-même ? Qu'est-ce que cela implique ? Un récit ne suppose-t-il pas une certaine unité ? Un début, une fin, une unité dans l'action, un fil directeur ? Peut-on donc assimiler l'histoire à un récit ? En quoi cela la limite-t-elle ? L'historien ne fait-il que recueillir passivement les événements passés ? Si l'histoire est réduite à la simple collection des faits passés, alors ce qu'elle dit est indéniable, puisque son domaine est celui des faits irrévocables.

Mais ces faits ne posent-ils pas problème ? Parmi tout ce qui s'est passé, quels sont les événements que l'histoire – ou l'historien — retient ? Au nom de quoi retienton tel événement historique plutôt que tel autre ? En outre, si l'histoire ne fait que juxtaposer des faits, n'y a-t-il pas à s'interroger sur cette juxtaposition ? Le simple fait de placer tel fait après tel autre ne construit-il pas un sens ? En tant que récit, l'histoire ne peut-elle pas être conçue comme construction du passé ? L'historien ne doit-il pas effectuer un travail critique, de raisonnement, pour essayer d'établir des liaisons entre les événements passés ?. »

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