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l'histoire n'est-elle que désordre ?

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« PLAN A.

L'histoire n'est que désordre. - L'absence de sens de l'histoire. - Le désordre du monde. B.

L'ordre profond de l'histoire. - La raison de l'histoire. - L'ordre sous-jacent de l'histoire. C.

L'éthique comme principe unificateur de l'histoire. - Le désordre ne peut être totalement éliminé. - La pensée de l'histoire cherche cependant à l'atténuer en vue d'une conception de l'humanité en marche vers un progrès. PISTES POUR LA DISSERTATION Qu'est-ce quel 'histoire ? Le terme est ambigu et représente deux ordres de réalité fort différents : d'une part, les événements et les faits du passé, c'est-à-dire la réalité historique objective et, d'autre part, la science du devenir des sociétés, qui incarne la face subjective de l'histoire.

De quoi parlons-nous ici ? A l'évidence d'abord des faits objectifs et de leur déroulement, mais aussi du récit historique, qui est concerné également par la question posée. Le devenir des sociétés humaines et le récit historique sont-ils seulement absence d'ordre, de dispositions conformes à la raison ? L'histoire désigne-t-elle uniquement un ensemble chaotique d'irrégularités et de déviances ? Ne nous fait-elle entendre que des sons incohérents ? N'avons-nous affaire qu'à un éparpillement confus ? Ne peuton dépasser ici la vision d'une incohérence comportant des aléas ? Or cette vision du désordre nous déçoit, elle n'apporte nulle satisfaction à notre besoin profond d'intelligibilité, mais aussi à notre désir de conférer sens à ce qui est humain.

Dès lors une synthèse ultime n'est-elle pas requise, pour tenter de transforme! en ordre le désordre apparent ? • Problématique : l'histoire est-elle naturellement intelligible et dotée d'un sens ou bien est-elle rebelle à toute intelligibilité ? • Absence de sens et de progression continue de l'histoire : L'histoire du monde apparaît le plus souvent comme un immense tableau d'événements et de faits se succédant les uns aux autres, sans intelligibilité réelle, sans raisons claires et ordonnées.

Il n'y a pas un principe clair qui unifierait le tout mais une infinité de principes difficiles à saisir. Certes, les historiens tentent d'établir des lois mais les causes de l'évolution historique restent le plus souvent obscures.

Les hasards et les irrégularités dominent. « Nous voyons paraître à la surface l'activité et la souffrance humaines [...] Tantôt c'est la beauté, la liberté, la richesse qui nous attire [...] Tantôt nous voyons l'ample masse d'un intérêt général se mouvoir lourdement et tomber en poussière en devenant la proie d'un ensemble infini de petites circonstances — et, ensuite, nous voyons une bagatelle se produire grâce à un énorme déploiement de forces, ou bien quelque chose d'énorme surgir de conditions apparemment infimes.

Partout la cohue la plus bigarrée, qui nous captive, et quand une chose disparaît, une autre prend aussitôt sa place.

» (Hegel, in Philosophie de l'histoire.

Textes choisis, PUF, p.

14). • Déceler un ordre : Hegel montre aussi que l'histoire n'est pas simplement désordre.

Selon lui, les hasards et les désordres apparents (guerres, massacres, exterminations, etc.) forment seulement l'écume du réel.

Le désordre se tient à la superficie irrationnelle des choses : car la vraie réalité est ordre historique, configuration dotée d'un sens. Derrière la contingence et le désordre, se dessinent une nécessité, une transparence, un ordre, une rationalité.

En somme, que faut-il faire ? Opérer la distinction entre le plan de l'apparence, celui des événements chaotiques, et celui de l'essence.

Alors nous discernons des lois fondamentales conférant ordre et sens à la cohue bigarrée de l'histoire.

Telle est la grande thèse de Hegel : l'histoire est la réalisation progressive de l'Esprit et, en tant que telle, elle va vers un achèvement final.

Ainsi apporte-t-on un principe d'intelligibilité à la poussière désordonnée des événements historiques. L'Idée, principe spirituel immanent au monde, gouverne l'histoire et lui apporte ordre et intelligibilité.

Elle devient, da^s le temps, de plus en plus claire et transparente.

L'histoire est en réalité la réalisation progressive de l'Idée et de l'Esprit.

Certes, le spectacle de l'histoire superficielle peut nous désoler et ne nous présenter que des désordres et aléas, mais en vérité, au-delà de quelques séries immergées dans une opacité globale, de cet irrationnel chaotique, nous discernons la marche de l'Esprit du monde.

La raison est à l'oeuvre dans l'histoire et elle utilise les passions désordonnées des hommes pour se produire dans le monde.

C'est la ruse de la raison. « La seule idée qu'apporte la philosophie est la simple idée de la Raison—l'idée que la Raison gouverne le monde et que, par conséquent, l'histoire universelle s'est elle aussi déroulée rationnellement.

[...] Il est démontré par la connaissance spéculative que la Raison [...] est la substance, la puissance infinie, la matière infinie de toute vie naturelle ou spirituelle [..,] Elle est la substance, c'est-à-dire ce par quoi et en quoi toute réalité trouve son être et sa consistance.

Elle est l'infinie puissance [...] Elle est le contenu infini, tout ce qui est essentiel et vrai [...] L'Idée est le vrai, l'éternel, la puissance absolue.

» (Hegel, La Raison dans l'histoire, 10/18, pp.

47 sq).. »

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