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L'histoire est-elle ce qui arrive à l'homme ou par l'homme ?

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« Termes du sujet: HISTOIRE: Ce mot désigne soit le devenir, l'évolution des individus et des sociétés (allemand Geschichte), soit l'étude scientifique de ce devenir (allemand Historie). HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. Quelles conceptions de l'histoire sont impliquées par chacune des hypothèses ? Si l'histoire est ce qui arrive à l'homme, alors elle peut être assimilée à un destin, à une fatalité : il semblerait que les événements lui "tombent dessus" comme malgré lui.

Il ne peut alors être considéré comme l'auteur de son histoire et encore moins de l'histoire.

À l'opposé, si l'histoire arrive par l'homme, l'homme est auteur et acteur de l'histoire.

D'une certaine manière, on pourrait reformuler le sujet ainsi : Les hommes font-ils l'histoire ou la subissent-ils ? Font-ils librement l'histoire ? La lecture de textes de Hegel sur la ruse de la raison permettrait sans aucun doute de penser une synthèse entre ces deux branches de l'alternative.

Dans La Raison dans l'Histoire, Hegel montre qu'en agissant selon son intérêt individuel, selon des fins particulières, l'homme agit à son insu pour la réalisation de l'Esprit universel.

Dès lors, on peut comprendre que la causalité historique des actions humaines — qui est en jeu dans ce sujet — va bien au-delà de l'intention de celui qui agit.

Quel est l'homme qui fait l'histoire ? Il y a plusieurs réponses possibles : l'individu, les classes sociales, etc.

Chaque réponse n'implique pas le même sens à l'histoire.

L'homme a une histoire, il est un animal historique au sens où l'histoire est son oeuvre, partiellement au moins ; dès lors celle-ci est le champ d'expression de sa liberté.

Mais parallèlement il conviendrait de montrer que nous naissons toujours en situation, inscrits dans une histoire qui nous échappe en partie : nous sommes en quelque sorte jetés dans un temps et un lieu qui nous adviennent avant que nous ne le fassions advenir.

Naître en France au XXIe siècle, c'est participer à une société et à une culture qui sont là avant nous c'est donc en ce sens qu'il serait légitime de penser que l'histoire nous arrive aussi avant qu'on la choisisse etc.

et qu'on en devienne partiellement responsable.

Nous appartenons à l'histoire et nous nous l'approprions éventuellement (voir Sartre sur la question de la liberté et de l'engagement ; mais aussi Marx). I - LES TERMES DU SUJET : Le mot histoire peut désigner soit la réalité historique, soit le récit de cette réalité.

Il s'agit ici de l'histoire qui "arrive", donc de l'histoire-évènement, et non de l'histoire-connaissance. "L'homme" doit être entendu au sens de "l'individu", et non pas de "l'humanité" en général, puisqu'il va de soi que toute histoire, au sens propre du terme, est humaine. II - ANALYSE DU PROBLÈME Le problème posé par le sujet est donc celui du rapport entre liberté individuelle et histoire.

On peut éventuellement traiter la question du point de vue à la fois de l'histoire individuelle et de l'histoire collective. Cependant il est préférable et plus intéressant de s'en tenir à la seule question de l'histoire collective.

La distinction syntaxique ("à" ou "par") est évidemment le noeud du sujet, et demande à être analysée avec précision.

Ce qui arrive "à" l'homme est ce face à quoi l'homme se révèle passif, ce qui arrive "par" l'homme est ce qui suppose une action volontaire de l'homme. III - LES GRANDES LIGNES DE RÉFLEXION A - L'histoire a pour principale caractéristique d'être collective : elle engage et emporte dans son mouvement des masses humaines, des forces économiques, militaires, sociologiques, qui semblent dépasser l'individu. B - De plus, l'histoire n'est pas un objet extérieur à l'individu, face auquel elle serait installée en position de détachement et de souveraineté : l'histoire, la tradition, la culture transmise constituent l'homme dans son essence. Comment pourrait-il alors se rendre maître de l'histoire ? C - Cependant toute doctrine affirmant l'absence de liberté de l'homme face à l'histoire suppose toujours cette distance, cette capacité d'analyser et d'évaluer, dont se nourrit la liberté.

Penser la force de l'histoire, c'est se préparer à devenir plus fort que l'histoire. IV - UNE DÉMARCHE POSSIBLE A - Les premiers historiens, HERODOTE et THUCYDIDE, remplacent les forces divines et la destinée, éléments constitutifs de l'explication mythique, par l'action des hommes, des discours et des armes. Mais ils n'en soulignent pas moins le caractère massif et supra-individuel des forces à l'oeuvre dans l'histoire : PERICLES, pour mettre en action le peuple athénien, doit d'abord transformer sa volonté, créer une âme patriotique. »

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