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L’héritage critique kantien

Publié le 12/03/2022

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L’œuvre de Charles Renouvier (1815-1903) occupe toute la seconde moitié du XIXe siècle, depuis le Manuel de philosophie moderne de 1842 jusqu’au Personnalisme de 1903. Son influence sera profonde sur le dernier tiers du siècle et il apparaîtra comme le chef d’une école qui ne se rattache à aucune autre. L’étiquette de « néocriticisme » qui lui est généralement attribuée ne suffit pourtant pas à éclairer son rapport à Kant. Bien que Renouvier ait été lui-même très préoccupé par le classement des philosophies [Esquisse d’une classification des doctrines, 1885), la complexité des sources est telle que l’unité même de sa pensée a pu être mise en question. Certains commentateurs ont pu distinguer deux ou même trois philosophies de Renouvier. Elève de l’Ecole polytechnique, il s’y est lié d’amitié avec Jules Lequier et il a eu comme répétiteur Auguste Comte. Comme beaucoup de ses condisciples, il est attiré par le saint-simonisme, collabore à l’Encyclopédie nouvelle dirigée par P. Leroux et J. Reynaud (articles «Philosophie» et «Panthéisme»). D’origine protestante, très hostile au catholicisme, il s’affirme républicain et démocrate en 1848 et dans son Manuel républicain de l’homme et du citoyen en 1851. D’une réflexion sur le calcul infinitésimal, il avait conclu au rejet de l’« infinitisme ». Un infini réel, un infini en acte, est un concept contradictoire et sa réalisation menacerait le principe de la personnalité, déjà présent dans sa première publication [Manuel de philosophie moderne). Sous le nom de l'infini, nous ne pensons que l’indéfini, selon une distinction déjà faite par Descartes. Dès lors, Renouvier développe son système néocri-ticiste dans les Essais de critiques générales en quatre volumes (1854-1864), complétés par la Science de la morale (1869). Il se consacre à la diffusion de ses idées dans la Critique philosophique (1872-1889), puis dans Y Année philosophique dirigée par F. Pillon. Ses derniers ouvrages sont Les Dilemmes de la métaphysique pure (1901) et le Personnalisme (1903). On ne peut séparer de Renouvier son ami de jeunesse Jules Lequier (1814-1862) dont il a rassemblé et publié quelques écrits, ou plutôt quelques fragments posthumes sous le titre La Recherche d’une première vérité (1865). Ce fils de médecin, ancien élève de l’Ecole polytechnique, a eu une vie misérable, allant de déception en déception, d’échec en échec. Il connaît des

« L'héritage critique kantien La minceur même de l'œuvre métaphysique d'un Ravaisson est significative.

La première moitié du siècle est celle de l'élabo­ ration de vastes systèmes ambitieux.

Le maître mot de la seconde moitié devient celui de critique.

La philosophie de l'histoire fait place à une c:itique historique minutieuse, qui se veut et se dit scientifique.

A Ja vaste fresque épique, lyrique d'un Michelet se substitue la synthèse érudite autour d'une thèse déterminée (Fustel de Coulanges, La Cité antique, 1864).

À la suite des tra­vaux allemands de philologie et d'exégèse, la critique des textes littéraires et sacrés connaît un renouvellement.

La philosophie transcendantale de Kant, dont les œuvres sont désormais tra-. »

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