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L'existence de l'inconscient est-elle une hypothèse ou une certitude ?

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« Introduction : Le concept d'inconscient a été théorisé au début du XXème siècle par S. Freud, fondateur de la psychanalyse, qui s'origine justement dans l'existence de l'inconscient.

Freud se pose donc en « découvreur » de l'inconscient, et pour lui son existence ne fait aucun doute.

Avant lui, certains philosophes de la perception, tel J.

Locke, avaient remarqué que nous pouvons être inconscient de certaines choses, que nous percevons cependant sans y être attentif.

L'inconscient ne semble certes pas inventé de toute pièce, et la psychanalyse issue de Freud a prouvé grandement sa réussite.

Pourtant, l'inconscient, parce qu'il est par définition un mystère, ne pourrait-il pas être qu'une abstraction conceptuelle dont l'effectivité ne serait qu'hypothétique ? L'existence de l'inconscient est-elle une hypothèse ou une certitude ? 1ère partie : Seule la conscience est certitude. - Si l'inconscient par définition échappe à la conscience, s'il est nécessairement caché, masqué, dérobé à la conscience thétique, positionnelle d'objet, il ne peut être qu'une hypothèse commode pour la conscience, purement théorique sans qu'on puisse affirmer que quelque chose de réel correspond effectivement à cette idée. - L'expérience cartésienne du cogito l'a prouvé, la première certitude qui nous permet d'en acquérir d'autres est la certitude de notre conscience réflexive.

Alors que l'on pourrait douter de toutes les autres existences, des choses qui nous entourent et de notre corps lui-même, qui ne pourraient être que des apparences trompeuses, Descartes affirme en effet qu'on ne peut pourtant de douter de notre propre existence d'être pensant.

Je pense, donc j'existe, est l'affirmation de notre pensée réflexive, de notre pensée de nous-même en train de penser, autrement dit de nous-même.

Il s'ensuit que le premier principe, nommé cogito par Descartes, n'est autre que notre conscience, et que toutes les autres certitudes ne vont découler que cette prémisse.

Pour Descartes, l'entendement humain est donc capable d'acquérir des certitudes sur l'existence des choses, car il est capable de conceptualiser, d'opérer un raisonnement sur ce qu'il perçoit.

Partant, comment, l'inconscient, c'est-àdire, ce qui n'est pas dans la conscience, pourrait-il relever d'une évaluation de la part de l'entendement qui certifierait ou non de son existence ? Ce qui ne parvient pas à la conscience n'est pas intelligible, il est invisible, inexistant pour la pensée qui ne peut alors en aucun cas démontrer son existence. - En outre, la pensée cartésienne nous invite à penser que si on ne peut acquérir de certitude sur l'existence de l'inconscient, en outre on ne peut même pas en émettre l'hypothèse.

En effet, pour Descartes, on ne peut imaginer des choses qui n'ont jamais été mise en notre esprit, c'est-à-dire que ce qui n'est pas conscient est inaccessible et inconcevable.

Son exemple est celui de l'infini, qui pour lui témoigne de l'existence de Dieu puisqu'il faut nécessairement qu'il existe un être infini qui ait mis en notre esprit l'idée même d'infini, puisque nous ne connaissons pas l'infini de l'extérieur.

De même, on pourrait dire qu'il est inconcevable d'imaginer un inconscient, même de manière hypothétique, puisque par définition il échappe à notre conscience, donc ne serait jamais en notre esprit. 2ème partie : Mais nous avons des preuves de l'existence de notre inconscient. - Si Freud entend élever la psychanalyse au rang de science, c'est donc avec les critères d'objectivité, de rationalité et de positivité qui sont ceux de la science, qu'il affirme avec certitude l'existence de l'inconscient.

Les preuves en sont que la psychanalyse se propose justement comme la mise au jour de l'inconscient, son dévoilement. La théorie freudienne suppose que l'inconscient est une partie de notre être dans laquelle se loge un ensemble de sensations et souvenirs refoulés, c'est-à-dire inaccessibles à la conscience et pourtant bien réels, qui sont susceptibles d'expliquer les névroses dont nous pouvons souffrir dans notre vie consciente.

La guérison consiste alors à faire ressurgir l'inconscient pour retrouver la cause du malaise et permettre ainsi d'y remédier.

Divers procédés sont possibles, dont le plus connu reste la cure psychanalytique, cure de parole dans laquelle le patient livre ces pensées sans ce censurer et opère par connexions entre ces idées pour tenter de faire revenir les souvenirs enfouis à la surface, c'est-à-dire à la conscience.

Devant l'efficacité de la méthode psychanalytique, il semble que l'existence de l'inconscient ne puisse être remise en cause. - Nous avons tous fait l'expérience de notre inconscient quand un souvenir resurgit soudain dans notre esprit : l'inconscient serait alors identique à la mémoire, le lieu du souvenir et de la conservation de toute chose. - L'existence des névroses psychiques semble être une certitude.

Or la thèse de l'inconscient apporte une réponse au mystère dont ces maladies incompréhensibles ont fait l'objet pendant si longtemps.

Ce qui était renvoyé par la psychologie classique au mécanisme aveugle et non signifiant du corps est élevé par Freud au plan du spirituel et du finalisé : l'inconscient, lui, donne un sens à ce qui n'en avait pas pour la conscience classique. « On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement sur cette hypothèse.

Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient.

Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience.

Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre. »

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