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L'ESPACE EST-IL NOTRE CRÉATION ?

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« Problématique: L'espace n'est pas seulement en nous, puisque nous lui conférons une existence objective.

Mais rien ne nous permet de dire que ce n'est pas là le fait de notre particularité humaine.

Cela dit, l'espace sans contenu n'est rien: il y a: l'espace de la nature, et l'espace de la création humaine, dans les oeuvres d'art. Discussion : Une telle question surprend au premier abord : l'espace n'est-il pas une donnée concrète, vérifiable, de laquelle nous dépendons… comment en ce sens pourrait-il être créé par nous ? Il semble qu'il y ait hétérogénéité entre une donnée physique, scientifiquement vérifiable, et notre capacité à nous projeter dans un imaginaire des lieux. Suggestion de plan : Première partie : L'espace, forme a priori de la sensibilité Kant montre que l'espace et le temps sont la forme de notre subjectivité. C'est-à-dire qu'on les connaît avant toute expérience. L'espace est en nous : "La représentation de l'espace ne peut pas être tirée par l'expérience des rapports des phénomènes extérieurs." Kant, Critique de la raison pure. Fidèle à l'idéalisme cartésien, Kant ne tient pas l'espace pour un concept tiré de l'expérience.

Il est le fondement de toute perception possible.

Si je n'avais au préalable la représentation de l'espace, il me serait impossible de savoir ce qu'est l'extériorité (un autre lieu de l'espace que celui où je me trouve), de même qu'il me serait impossible de me représenter les choses comme distinctes et placées les unes à côté des autres.

Cette expérience originaire de l'extériorité n'est possible que grâce à cette intuition a priori de l'espace. Plus généralement, toutes nos intuitions extérieures sont fondées sur cette représentation a priori.

La preuve en est que l'on peut se représenter un espace sans objets, mais non des objets en dehors de tout espace.

Tous les principes de la géométrie reposent sur cette intuition a priori qui en fonde la vérité.

Pour la même raison, les principes mathématiques ne sont pas tirés de l'expérience : c'est a priori, et non en référant à l'expérience, que nous savons qu'il n'y a qu'une seule ligne droite possible entre deux points.

Enfin, l'espace n'est pas un concept de rapports entre les choses, mais une intuition pure.

Par elle, nous savons qu'il n'existe qu'un seul espace, que celui-ci n'est pas constitué de parties, mais en lui toutes les parties, séparations, divisions, distinctions peuvent y trouver place, et tout concept que nous pourrons produire de l'espace ne sera qu'une limitation de cette intuition.

L'espace se donne comme une grandeur infinie, ce qui montre là qu'il est intuition et non concept : un concept ne sera qu'une délimitation au sein de cet infini ; et cette intuition de l'infini permet de concevoir la notion d'un progrès à l'infini de l'intuition. Si l'on entame une action, on sait par avance qu'elle sera coordonnée dans le temps et dans l'espace.

Ainsi, ces deux notions sont-elles internes à notre subjectivité.

L'espace et le temps sont donc des données a priori, des formes a priori de la sensibilité.

« La conscience simple, mais empiriquement déterminée, de ma propre existence, prouve l'existence des objets dans l'espace et hors de moi.

» Kant, Critique de la raison pure.

Cette intégration des repères –ces repères qui constituent l'essentiel de la présence des hommes au monde-, n'empêche pas que ces repères soient partiellement fictifs, c'est ce qui explique notamment que la terre ait pu être perçue comme plate, alors qu'elle ne l'est pas, mais qu'elle est perçue comme telle. Deuxième partie : L'espace : une donnée scientifique La référence à notre sensibilité implique-t-elle pour autant que l'espace soit notre création ? Si l'homme l'intègre dans toute action et dans tout déplacement cela ne veut pas nécessairement dire qu'il s'agit d'une création. « La philosophie sans la science perd bientôt de vue nos rapports réels avec la création pour s'égarer dans des espaces imaginaires ; la science sans la philosophie ( ...), on ne voit pas qu'elle offre à la raison un aliment digne d'elle, ni qu'elle puisse être prise pour le dernier but des travaux de l'esprit.

» Cournot, Sur les fondements de nos. »

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