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Les religions sont-elles prisonnières de la superstition ?

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Analyse du sujet :
 
-         Le sujet pose un premier problème dans sa formulation : en posant la question « La religion n’est-elle que superstition ? » le sujet nous invite à penser que la religion a peut-être quelque chose de plus que la superstition, mais qu’elle l’est toujours un peu.
-         Il ne faudra donc pas manquer de se demander si la religion est une forme particulière de superstition à laquelle on ajoute diverses autres qualités, ou si la religion est quelque chose de différent de la superstition.
-         Si l’on considère que religion et superstition sont deux choses différentes, il reste à définir ce qui les distingue.
-         On notera par exemple que la plupart des religions comportent des commandements généraux sur la manière de se comporter, alors que les superstitions peuvent n’avoir aucune portée morale.
-         La religion semble donc plus souvent nous indiquer les actes à accomplir pour parvenir au bien en soi, alors que la superstition ne nous indique que des moyens d’éviter des souffrances ou d’obtenir des satisfactions.
 
 
Problématisation :
 
Poser que la religion serait avant toute chose superstition, c’est déjà partir d’un postulat problématique. Si nous sommes ordinairement tentés de voir la religion comme une forme plus élaborée de superstition, il n’est pas assuré qu’il en soit ainsi. La religion pourrait parfaitement être quelque chose de très différent de la superstition. Le sujet pose problème : n’y a-t-il pas lieu d’opposer superstition et religion ? Qu’est-ce qui nous permet de distinguer l’une de l’autre ?

« A la question posée par le sujet, on serait tenté de répondre très vite que non d'un point de vue extérieur à la religion, seulement la question semble après réflexion plus difficile que cela à résoudre.

Le dictionnaire nous dit que la superstition consiste en une croyance irraisonnée ou au pouvoir occulte et fatal d'un acte, d'un signe.

Ainsi le sujet nous demande si les religions sont totalement prisonnières de la superstition ? On verra donc dans un premier cas que la définition de la superstition ne se borne pas dans la croyance de faits démontrés comme impossible par la science.

Il faudra donc chercher une autre définition de cette superstition, définition cette fois donnée par les religions elles-mêmes.

Et finalement on verra dans un second le rôle déterminant de l'homme vis à vis de cette superstition. Les religions actuelles se basent sur des récits anciens.

Ces récits relatent des faits qui ont d'abord était portés de bouches à oreilles puis couchés sur le papier.

Ces récits, qu'il s'agisse de la bible ou du coran, sont la base des religions qui les emplois. Ces écrits renferment l'histoire de ces religions ainsi que les préceptes énoncés par « Dieu » ou ces envoyés.

Ils relatent les « faits miraculeux » mettant en scène la puissance divine de dieu, ainsi on trouve Moïse ouvrant la mer en deux afin de permettre au peuple juif de fuir les Egyptiens vers la terre promise ou encore le buisson ardant dictant à Moïse de sauver ce même peuple juif.

De tels événements apparaissent dans la bible et représentent les pivots de la religion judéo-chrétienne.

Ils sont issus de la volonté de « dieu » et de ce fait il ne saurait souffrir d'aucune justification.

Si du point de vue d'un croyant ces phénomènes relèvent de la foi, d'un point de vu extérieur aux religions ils pourraient être considérés comme de la superstition.

Je pense ici aux récits tels que la résurrection du christ après sa crucifixion qui pour un croyant ne ferait aucun doute alors que cela paraîtrait tout simplement impossible pour un non-croyant rationaliste.

D'un premier point de vue on peut considérer que les religions sont totalement basées sur la superstition au travers de ces récits fantastiques. On sera alors surpris de voir que ces religions semblent tout de même viables sans le recours à ces récits, en effet à plusieurs reprises les religions ont été ébranlées par des découvertes scientifiques majeures qui n'ont pas hésité à remettre en cause leurs dogmes.

Ainsi la théorie de Darwin remettait totalement en cause le dogme de la religion chrétienne, Darwin affirmant que toutes les espèces descendent d'un ancêtre commun, ceci est en contradiction avec le récit de la création écrit dans la genèse de même les modifications précédant la sélection naturelle, étaient selon lui le fruit d'un processus aléatoire.

L'évolution darwinienne est inconciliable avec l'idée d'un Créateur qui aurait dirigé l'évolution.

La diversité de la vie n'est due qu'à la sélection des formes de vie les mieux adaptées à leur environnement, par suite de modifications accidentelles.

Darwin a remis en cause tout un système, système qui néanmoins est toujours en place aujourd'hui.

On peut en ce sens aisément multiplier les exemples en se rappelant Copernic ou encore Galilée. La religion n'a que peu souffert des explications rationnelles apportées.

Ainsi même si certaines faits superstitieux autrefois acquis n'ont plus cours aujourd'hui ceci semble nous indiquer, compte de tenu de l'engouement actuel pour les religions, que ces faits superstitieux ou miraculeux ne soient pas indispensables aux religions et que celles-ci puissent s'en détacher.

S'il est certains qu'à une époque ces événements faisaient lois il semble qu'au fur et à mesure de l'histoire ils aient perdu de leurs caractères irréfutables et soient devenus des symboles de ces religions et ne doivent être utilisés que comme des représentations, des paraboles visant à illustrer des valeurs morales.

De cette manière, les religions semblent donc bien pouvoir se détacher de certaines superstitions autrefois ancrées dans les esprits.

Donné comme définition de la superstition un attachement inconsidéré à des croyances sans fondements semble nous faire omettre une grand part du problème posé.

Il serait trop réducteur de considérer comme de la superstition seulement les récits cités plus hauts.

Maintenant que la superstition a été considérée d'un point de vue extérieur à la religion il s'agit de considérée le point de vu de ces religions vis à vis de cette superstition. La religion peut être considérée comme un fait politique, une communauté qui regroupe des hommes en vu d'un idéal commun.

Pour se faire chaque religion met sur pied sa propre institution, sa propre organisation, ses règles.

Ainsi la religion remplie principalement trois fonctions, elle répond (cherche à répondre) aux questions que l'on peut se poser sur l'origine des choses, elle rassure les hommes et leur garantit un réconfort dans le malheur et elle leur impose des règles morales.

Pour se faire la religion ne s'appuie pas sur un contrat social comme c'est le cas pour une société, mais plutôt sur un contrat de type « ancestrale ».

Contrat hérité, parfois réaménagé et qui perdure depuis plusieurs millénaires.

Ce contrat ne porte pas à discussion, il s'impose aux membres de la communauté.

Les règles ont été semble-t-il dictées par une autorité divine et supérieure aux hommes. Les religions entendent au travers de cérémonies, rituels et de manifestations collectives rapprocher les fidèles entre eux et les mettre en communication avec le sacré.

On propose alors à l'homme un monde par rapport auquel les désordres ou les malheurs qu'il côtoie quotidiennement perdent de leur importance.

Les religions évoquent un monde meilleur après la mort et un pardon certain si l'homme s'emploie convenablement à cette religion. Si l'on en croit Cicéron, le superstitieux est celui qui prie sans cesse pour que ces enfants survivent.

(De Natura deorum.

II, 18).

Cette définition du superstitieux de Cicéron nous ouvre une nouvelle voix et nous permet de tirer 2 caractéristiques fondamentales de la superstition.

Le superstitieux émet le désir d'obtenir une faveur, et s'applique alors à divers moyens aléatoires afin de l'obtenir d'une entité supérieure (entité surnaturelle, divinité).

Ainsi l'homme attend que dieu réponde à ses requêtes sous peine que ce dernier perde de sa crédibilité.

Ceci constituerait la véritable superstition, le fait de penser que dieu est une entité au service des hommes qui a pour rôle de s'assujettir aux requêtes des hommes qui prient pour lui.

C'est ce que nous dira Spinoza au sujet de cette superstition, qui selon lui « implique l'humiliation de la raison et le mépris de Dieu dont on suppose qu'il doit céder à nos injonctions ». L'homme qui a peur et se sent perdu en appel en dernier recours à dieu afin que celui-ci l'aide et règle ses problèmes. »

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