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Les paroles engagent-elles tout autant que les actes ?

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« Définition des termes du sujet: Parole La parole est nécessairement individuelle, et suppose un sujet actif.

Par elle on s'approprie une langue.

La parole est ce par quoi le sujet exerce sa fonction linguistique. Introduction: Lorsqu'un homme politique fait des promesses électorales, beaucoup de sceptiques répliquent qu'ils attendent de voir les actes: les paroles ne coûtent pas cher et n'engagent que ceux qui les écoutent, comme dit le dicton populaire.

Et pourtant, lorsqu'on donne sa parole d'honneur, on s'engage de façon solennelle.

Peut-on dire que nos paroles nous engagent tout autant que nos actes ? Cette question nous invite à réfléchir à la fois sur le poids que nous accordons à nos paroles, et sur le statut même de la parole parmi les actes humains en général.

Les paroles, qui ne transforment pas physiquement le monde, sont-elles des actes à part entière, ou seulement du vent, des sons véhiculant une informant pour un échange intellectuel sans aucune effectivité ? Nous verrons tout d'abord pourquoi nous pouvons considérer que les paroles sont bien légères par rapport aux actes; nous préciserons ensuite ce qui, souvent, donne aux paroles un poids particulier; nous nous demanderons enfin dans quelle mesure l'opposition entre paroles et actes est valables: les paroles ne sont-elles pas des actes à part entière, qui changent le monde au moins autant que les actes ? I.

Les paroles s'envolent... Il y a ce qu'on dit et il y a ce qu'on fait Si les paroles sont souvent accueillies avec réticence et sont considérées comme des engagements moins fermes que les actes, c'est qu'effectivement nous annonçons bien souvent des intentions que nous ne concrétisons pas.

« On se téléphone et on déjeune, à très bientôt ! » : un tel engagement n'est pas nécessairement hypocrite, mais il est le plus souvent stérile.

Notre capacité de discours dépasse très largement notre capacité d'action. Théorie et pratique De plus, le discours se situe toujours partiellement dans l'abstraction nous faisons abstraction de bien des conditions concrètes, et nous parlons en un temps qui n'est pas encore celui du passage à l'acte; l'heure de vérité n'a pas encore sonné.

On peut donc dire que nos paroles sont des annonces qui ne valent rien avant le temps de la réalisation. Un problème juridique Enfin, dans un cadre plus spécifiquement juridique et dans une civilisation de l'écrit, l'engagement « purement verbal » a bien moins de portée qu'un « acte » notarial signé : c'est le document écrit qui est considéré comme acte, non la simple parole.. »

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