Les mots nous éloignent-ils des choses ?
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Le langage nous parait aujourd'hui comme un outil indispensable, les mots, qui le compose, sont des outils
permettant de dire le réel, pas seulement le sensible.
Ils permettent de dire des idées, des sentiments, de transmettre des informations sur notre vie intérieure.
C'est
donc grâce aux mots que l'on peut exprimer des choses, ils nous permettent de transcrire la réalité, ils sont là pour
la réalité.
Ainsi tout ce que l'on dit est réel, dans le sens où tout ce que l'on dit est perceptible, existe.
Pourrait-on dire alors
que tout ce que l'on dit est vrai ? Est ce que tout ce que l'on dit correspond à la réalité ? Les mots peuvent-ils, au
contraire être au service de la fausseté ? Dans ce cas les mots nous éloignerait des choses, on ferait alors un
mauvais usage de la parole.
Cependant les mots sont des outils pour dire la vérité : peut on communiquer une chose
vraie, une idée, sans les mots ? Comment pourrait-on alors s'approcher des choses sans les mots ? Quel lien y'a t- il
entre les mots et les choses ? Les mots nous éloignent-ils des choses ?
Les mots sont des instruments pour dire le réel, pas seulement ce qui est perceptible.
Ils nomment les choses,
permettent d'exprimer nos idées et même de réaliser nos pensées.
La pensée étant une chose de l'esprit, existe,
selon Hegel, qu'à travers les mots.
On ne peut pas séparer les mots de la pensée car la pensée est réelle que quand
on lui trouve sa forme verbale.
Une pensée
inexprimable est confuse.
Sans les mots, nos pensées sont indéterminées et fictives ou encore confuses et
inauthentiques.
Les mots donnent à la pensée une "forme objective".La "forme objective" peut s'entendre en deux
sens : c'est l'idée d'objet et l'idée d'objectivité.
En effet, les mots sont à la fois des objets concrets, matériels mais
ils sont aussi un gage d'objectivité.
C'est cette forme objective du mot appliquée à la pensée, qui la fait sortir de la
confusion dans laquelle elle se trouvait.
Les mots nous rapprochent donc de la pensée.
Les mots contrairement aux gestes, n'imitent pas les choses.
C'est en s'éloignant de la réalité en essayant pas de
l'imiter que l'on s'en rapproche le plus et que l'on exprime le mieux.
Les mots sont des signes conventionnels, ils ont
été inventés par les hommes pour pouvoir exprimer plus de choses, plus d'idées, de façon plus précise.
Il n'existe
pas de signes plus précis que les mots, ils sont au service de la vérité ou plutôt de la recherche de la vérité.
C'est
grâce aux mots que l'on pense mais c'est aussi grâce à eux que l'on développe nos pensées.
Ils ont un atout
essentiel : ils peuvent être transcrit graphiquement.
Ils sont ainsi éternels et permettent aux pensées de l'être.
C'est par la connaissance d'autre pensée que l'on en construit d'autres, complémentaires, afin de s'approcher de la
vérité.
Les mots entretiennent un lien explicatif par rapport aux choses, et c'est par l'explication d'une chose par les mots
que l'on s'approche plus de la chose.
L'homme est toujours a la recherche d'explications rationnelles, il se pose sans
cesse des questions et a besoin d'explication pour tout.
Les mots, grâce à leurs plurivocités, nous permettent
d'expliquer précisément l'explicable, de le communiquer de le trouver ou le chercher.
C'est en communiquant avec
autrui et en prenons compte de son point de vu que l'on enrichi nos explications.
Le mot permet aussi de dire la chose absente, ce qui donne l'impression d'une certaine maîtrise du monde.
A travers
les mots, l'homme se donne un doublet du monde.
Parler de sa représentation du monde permet ensuite de mieux le
comprendre.
Nous ne nous contentons pas de vivre ; nous existons.
Exister, c'est "être hors de" Se tenir en dehors des choses.
Pour cela, il faut un point de vue qui surplombe, qui domine les choses.
Cette position, c'est les mots qui nous la donnent.
Nommer la chose ne serait pas suffisant à sa compréhension, il faut l'expliquer.
Ainsi une somme de mots peut plus nous approcher des choses que le peu un mot unique.
Alors la désignation d'une
chose par son nom, nous éloignent de la chose a partit du moment où le mot ne l'explique pas.
Aussi, toute
proposition partielle est incomplète et à ce titre fausse même lorsque ce qu'elle dit est, en un certain sens, "vrai”.
Cela implique que les mots ont des limites pour retranscrire les choses.
Quelles sont ses limites ?
L'un des reproches adressé au langage, c'est d'être un obstacle à l'expression de nos idées.
On pourrait également
suggérer que les mots voilent la réalité.
En effet en gallois un seul terme désigne le bleu et le vert.
Ainsi un terme désigne deux réalités distinctes pour la
langue française.
Or en nommant ces deux couleurs d'un seul terme, le gallois ne tend-il pas à les confondre ? Et, du
coup, ne dissimule-t-il pas quelque chose ? Dès lors, pour remédier à cette insuffisance, ne faudrait-il pas forger un
langage qui comporte autant de mots qu'il y a de nuances à percevoir dans le monde ? Ainsi aurai-t-on la garantie
que le langage n'est pas dissimulateur ? Mais un tel langage ne devient-il pas alors inutilisable ? Car le monde
comporte une infinité de nuances et le langage devrait en comporter tout autant.
Bergson part du constat selon lequel nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont mais telles que les mots
nous les montrent.
Entre les choses et nous, il y a les mots.
Et les mots sont comme des étiquettes sur les choses ;
ils abordent les choses dans leur généralité .Nous regardons les choses à travers le filtre des mots.
Nous procédons
ainsi par " économie " ou souci d'efficacité.
En effet, les mots désignent ce qu'il y a de général dans la chose.
Ils
désignent ce qu'il y a d'identique, de commun, d'assimilable.
Du coup, les traits singuliers sont gommés.
Les mots
uniformisent la réalité.
Les mots font entrer la réalité dans le moule des mots.
Ceci rend certes les choses
manipulables.
Mais il s'ensuit un appauvrissement du réel .Le mot renvoie donc à la forme générique de la chose.
Et
la chose elle-même, dans ce qu'elle a d'unique, passe inaperçu.
Toute la diversité de la chose tombe dans l'oubli.
Les mots ne voilent pas seulement le monde extérieur ; ils voilent également notre vécu.
N'y a-t-il pas un écart.
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