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Les hommes doivent ils sacrifier leur liberté pour etre heureux ?

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« Les hommes doivent-il sacrifier leur liberté pour être heureux ? Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : Homme : Aristote donnait deux définitions de l'homme : il est un « animal rationnel », il est inscrit dans le règne de la nature mais par la raison peut parvenir à s'en extraire épisodiquement ; il est également un « animal politique » : la nature lui a donnée la raison pour lui permettre de s'entendre avec ses semblables. Liberté : Il y a deux grandes façons de conceptualiser la liberté : la première liberté absolue ou spontanéité, s'identifie à la toute puissance de la volonté, c'est la liberté de « faire ce que l'on veut partout et toujours », elle est « soumise » aux fluctuations des désirs.

La liberté est en un second sens la liberté de l'esprit ou responsabilité, liberté de se déterminer soi-même à agir et à poursuivre un but, choisi par soi seul, elle est soumise à l'exercice de la raison. Bonheur/Être Heureux : Le bonheur est la satisfaction momentanée de toutes les inclinations d'un homme donné qui est, à cet instant, heureux.

Le bonheur est par ailleurs, dans la philosophie antique, la fin ultime de l'humanité, idéal de ce même bonheur dans la durée : ataraxie.

Aristote faisait de cette fin ultime la condition de l'homme vertueux, qui se consacre à la contemplation pendant toute sa vie.

Les religions monothéistes (christianisme) opposent, au bonheur terrestre et matériel (qualifié négativement), la perspective d'un bonheur éternel dans l'au-delà : la béatitude.

Kant a identifié le bonheur comme un concept de l'imagination, dont les contenus sont toujours subjectifs et irrationnels, et doivent se soumettre devant l'impératif catégorique et universel, concept de la raison pratique, mais l'idée qui découle de cette définition c'est que l'homme a, dans la limite de l'impératif catégorique, entière liberté pour se forger son concept du bonheur, rien ne peut lui prescrire la façon dont il deviendra heureux, si ce n'est lui même. Du point de vue formel : « Doivent-ils » : Ce type de formulation invite à interroger la nécessité.

Il y a deux ordres de la nécessité : la nécessité de fait, quand les faits nous forcent ; la nécessité de raison, quand la raison nous pousse. Problématisation : Nous nous interrogeons sur le bonheur des hommes et le sacrifice qu'il implique.

Les hommes doivent-ils sacrifier leur liberté pour être heureux ? En première analyse ne semble-t-il pas que non ? En effet, le bonheur semble indissociable de la liberté, et en tout cas ne paraît pas lui être contradictoire.

Mais pourtant, si la liberté consiste à faire tout ce que l'on veut, y compris donc le mal, comment ce monde libre pourrait-il être propice au bonheur ? Comment peut-on être heureux si ce bonheur compromet celui de nos semblables les contraignants à se plier à notre volonté ? Ne serait-ce alors qu'il existe une liberté que l'on ne peut sacrifier au bonheur parce qu'elle en est la condition cependant qu'elle nous permet de limiter la liberté de notre volonté et de permettre ainsi la coexistence paisible et heureuse avec nos semblables ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu . Proposition de plan : 1 .

Liberté et bonheur sont indissociables. a) Sans liberté, le bonheur semble impossible.

Comment être heureux si l'on ne peut pas faire ce que l'on veut et si l'on a pas la direction de ses propres actions, si l'on est contraint en tout. b) Le bonheur se caractérise en un premier sens comme la satisfaction de toutes nos afflictions, et une forme de paix, de quiétude qui semble impossible à atteindre de manière forcée : personne ne peut nous forcer à être heureux. c) Ne faudrait-il alors reconnaître que la condition du bonheur repose dans la liberté de faire ce que l'on veut, et que l'on ne peut être heureux si l'on a pas la maîtrise de ses actions. Problème : Si la liberté se confond avec la licence, si chacun fait tout ce qu'il veut, le monde peut vite devenir invivable si bien que tout bonheur paraît compromis. Transition : Dans quelle mesure la liberté est-elle l'ennemi du bonheur ? 2 .

La liberté absolue est l'ennemie du bonheur parce qu'en tant qu'elle est excessive, elle compromet la paix entre les hommes. a) Si tous les hommes font tout ce qu'ils veulent, ils arrive obligatoirement qu'ils convoitent les mêmes objets, qu'ils peuvent même vouloir se faire du mal les uns aux autres puisqu'ils se trouveront forcément les uns opposés aux autres comme concurrents ou comme obstacles à la réalisation de leur volonté. b) Cet état pourrait se rapprocher de ce que Hobbes stigmatise sous la formule : l'homme est un loup pour l'homme.

C'est la guerre de tous contre tous.

Dans ces conditions tous les hommes sont assaillis par la crainte. c) Dans ces conditions il semble absolument impossible que, ne serait-ce qu'un seul soit heureux.

Tous sont engagés dans une lutte pour la survie et à une hostilité pour leurs semblables.

Il faut donc que la liberté de la volonté soit domptée, pour qu'ils puissent individuellement ne serait-ce que prétendre au bonheur et pour que les hommes se distinguent de la meute de bêtes immondes. Transition : Comment dès lors comprendre le rapport de l'homme et de son bonheur ? 3 .

On ne doit pas sacrifier sa liberté pour être heureux parce qu'elle est une condition du bonheur et qu'elle ne se réduit pas à la liberté de la volonté dont les excès menacent la vie entre amis. a) La liberté humaine ne se réduit pas à la liberté de la volonté - « je fais tout ce que je veux ».

La liberté authentiquement humaine c'est la liberté de la raison.

Or cette liberté, si elle donne un grand pouvoir aux hommes leur donne en même temps une grande responsabilité. b) L'homme parce qu'il est libre de décider de ses choix, de poursuivre ses fins propres, en est en même temps et par voie de conséquences, ses actions lui appartiennent en propre parce qu'il peut en décider.

Son bonheur est donc conditionné, pour être authentiquement humain, par la dimension morale de sa nature. c) Pour poursuivre le bonheur doit se conformer malgré tout à l'impératif moral.

Ce qui veut dire qu'il doit sacrifier pour une part la liberté de sa volonté, qui est toujours excessive.

Il doit limiter l'expression de la liberté de sa volonté par une réflexion morale sur ses rapports avec ses semblables, les autre lui-même que son les hommes.

Mais cela signifie également que dans les limites de la responsabilité morale, l'homme peut poursuivre le bonheur librement.

Ce bonheur qui respecte le Bien, est un bonheur authentiquement humain.. »

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