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Les femmes ont-elles d'autres principes que les hommes ?

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« Sujet : Les femmes ont-elles d'autres principes que les hommes ? [Otto Weininger est pathologiquement antiféministe. Pour lui, les femmes sont inférieures aux hommes. Soumises à leur corps, elles ne connaissent ni la logique, ni la morale.] Le sexe détermine la moralité Le principal intérêt du pamphlet de Otto Weininger, mort suicidé à 23 ans, est de demander si l'homme et la femme peuvent avoir les mêmes valeurs morales alors qu'ils sont biologiquement différents.

La réponse de Weininger est non.

Pour lui, les femmes sont dépourvues de raison et, par voie de conséquence, de logique, de moralité, d'intelligence. La femme ne connaît pas la raison Weininger reprend les préjugés anti-féministes de son temps (et de tous les temps, depuis saint Paul jusqu'à Nietzsche).

La femme est soumise à son corps, elle ne peut donc agir rationnellement.

Parce que son mode d'appréhension du monde est avant tout sentimental, elle ne connaît ni la logique, ni la morale.

Ces principes doivent lui être inculqués par l'homme, qui joue en quelque sorte le rôle de «Surmoi» de la femme. Chaque être est bisexuel Avant Freud, Weininger affirme la bisexualité psychique de l'être humain.

Chez l'homme, la «substance masculine» domine, chez la femme, c'est la «sub-stance féminine».

Weininger dénonce la recrudescence, à son époque (vers 1900), d'hommes féminins (les homosexuels) et de femmes masculines (les féministes): il y voit un signe de décadence. [En tant qu'êtres humains, hommes et femmes partagent les mêmes principes fondamentaux.

Les femmes peuvent toutefois accorder plus d'importance à certaines valeurs. Une société féminine serait peut-être plus pacifique.] Hommes et femmes ont les mêmes principes Certes, les deux sexes ont peut-être des sensibilités différentes.

Mais, il y a des principes essentiels de la moralité ou de la raison qu'ils ne peuvent que partager, parce qu'ils sont valables pour tout être humain.

Le meurtre, le vol, le mensonge, l'exploitation d'autrui seront toujours mauvais, que l'on soit homme ou femme. «On ne naît pas femme, on le devient» On connaît la formule de Simone de Beauvoir.

Pour la philosophe, on ne peut attribuer des principes (ou une absence de principes) spécifiques à une quelconque «nature féminine».

L'image traditionnelle de la femme (l'«éternel féminin») a été imposée par l'idéologie masculine.

Il appartient aux femmes de se déterminer elles-mêmes et d'imposer leur nouvelle image. Une société plus féminine reste à inventer Sur un point, Weininger et les féministes se rejoignent.

Les femmes n'accordent pas la même importance à certaines valeurs que les hommes.

Mais pour les féministes, ce sont les femmes qui sont meilleures: moins violentes, plus subtiles, plus patientes, plus tolérantes, etc.

Un monde gouverné par les valeurs féminines serait peut-être un monde meilleur. [] Il faut replacer Sexe et caractère dans son contexte culturel et historique.

En 1900, à Vienne, les préjugés de la bourgeoisie patriarcale et victorienne battent leur plein.

Les femmes commencent à peine à revendiquer leur émancipation.

L'antiféminisme fait rage chez de nombreux penseurs et écrivains hommes.

De plus, Otto Weininger est un être excessif, tourmenté - fou, prétendront certains - qui se suicide en 1903, à 23 ans, après avoir obtenu son doctorat en philosophie.

L'intérêt de son livre est surtout de refléter les fantasmes de l'époque.

D'origine juive, Weininger exprime dans le même ouvrage un antisémitisme virulent: il faut peut-être y voir avant tout l'expression d'une profonde haine de soi.

Quoi qu'il en soit, par la profondeur de certains aperçus, le livre a suscité l'intérêt de nombreux lecteurs, notamment Freud, Wittgenstein, Strindberg, etc.. »

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