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Les différences sont-elles des inégalités ?

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« Définition des termes du sujet: ÉGALITÉ: * En mathématique, rapport entre deux grandeurs équivalentes. * En politique, Principe selon lequel tous les citoyens ont, les mêmes droits et les mêmes obligations. * Égalité juridique: principe selon lequel les mêmes lois s'appliquent à tous. * Égalité des chances: principe selon lequel non seulement tous doivent avoir les mêmes droits, mais encore réellement les mêmes possibilités de les faire valoir. Introduction Observant nos congénères, nous constatons qu'ils sont différents de nous; bien vite nous établissons la comparaison en termes de plus et de moins, de supérieur ou d'inférieur ; pour s'opposer à ce penchant, le discours prônant la tolérance affirme avec force que les différences ne sont pas des inégalités.

Que peut-on donc penser de ce principe ? Nous examinerons dans un premier temps la façon dont peut s'effectuer le passage du constat de la différence à l'affirmation de l'inégalité ; puis nous verrons que la volonté d'établir concrètement l'égalité passe souvent par une négation des différences ; enfin nous nous interrogerons sur les difficultés et l'ambition du pari du pluralisme. I.

Inégaux face à la vie ? Les différences constituent-elles des inégalités ? Chaque individu étant unique en son genre, le simple fait de la vie implique la différence ; les différences qui font que chaque individu est, font également les différences d'aptitudes, de dispositions.

Ne peut-on déjà parler d'inégalités ? Selon les milieux et les circonstances, les différences de vitesse à la course ou en calcul, les différences au niveau de la santé, de l'endurance ou de l'esprit d'initiative n'entraînent-elles pas des inégalités face aux chances de survie, de réalisation du bonheur ou de réussite sociale ? L'inégalité suppose un jugement de valeur. Mais que dit-on de plus en passant du mot « différences » à celui d'« inégalités » ? Au début de son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Rousseau explique qu'il n'y a pas de sens à parler d'inégalités physiques : autant dire que les gens différents sont différents.

Le terme d'inégalité ne décrit pas un fait, c'est un jugement de valeur par lequel on affirme la supériorité de certains et l'infériorité des autres.

Si l'on peut parler d'inégalités, c'est que l'on place les différences sur une échelle de valeur et qu'à travers elles on juge les personnes. Inégalité et amour-propre. Rousseau attribue ce passage à un vice propre à la société : sous le regard d'autrui, chacun se compare aux autres.

L'homme sauvage est bon, l'homme en société veut paraître meilleur.

Le phénomène de la propriété et de l'accumulation de biens vient renforcer ce passage de l'amour de soi à l'amour-propre.

Les différences ne sont pas des inégalités mais en constituent le prétexte. Ce qui, en l'homme, se perfectionne, c'est sa raison, c'est-à-dire son pouvoir de penser.

Sous l'effet de la raison, les principes primitifs s'altèrent : la pitié fait place à l'indifférence, et l'amour de soi à l'amour-propre.

Le philosophe « n'a qu'à s'argumenter un peu pour empêcher la nature qui se révolte en lui de l'identifier avec celui qu'on assassine » (id.) ; c'est dire que la raison étouffe la pitié naturelle, et avec elle le fondement de la moralité. Avec la disparition de la pitié qui le modérait, l'amour de soi devient l'amourpropre, « qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre ».

L'amour de soi se contentait du plaisir d'exister ; par l'amour-propre, l'individu cherche à exister aux yeux des autres.

Alors que l'amour de soi est naturel, l'amour-propre est factice et ne naît que de la société des hommes. Il est la source du sentiment de l'honneur, du désir de vengeance et de la haine. II.

Faut-il choisir entre différences et égalité ? Pour contrebalancer ce travers qui mine les rapports sociaux en faisant régner la jalousie, l'humiliation et le mépris, la Révolution française a proclamé la célèbre devise « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Qu'implique l'égalité ? L'égalité nie les différences.. »

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