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Les connaissances scientifiques ont-elles des limites ?

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« Introduction Les connaissances dites scientifiques sont censées être certaines.

La science ne traite pas de l'opinion ou de la croyance, mais de la vérité.

Elle doit démontrer, expérimenter.

Pourtant, le progrès des sciences manifeste bien leur incomplétude : si nous en savons plus aujourd'hui que nous n'en savions hier, c'est que les théories élaborées hier étaient soit fausses, soit, et c'est ce qui arrive la plupart du temps, incomplètes.

Mais ce progrès effectivement constatable de la science n'est-il pas en contradiction avec sa visée première, qui est d'atteindre la vérité ? Ces deux caractéristiques sont-elles compatibles ? On pourrait alors répondre au paradoxe en disant qu'une connaissance scientifique a effectivement des limites, puisqu'elle n'est valable qu'au regard de ce qui est connu au moment où elle est tenue pour vraie, et dépend également des observations ou expérimentations que l'on est en mesure de faire.

Autrement dit, une connaissance est toujours lacunaire ou imparfaite parce qu'elle est relative aux données qui sont à sa disposition, et qu'elle ne peut se donner pour vraie indépendamment de ces données.

Pour autant, le progrès nous montre que les connaissances scientifiques en tant que telles se perfectionnent : ne faut-il donc pas entendre alors le terme limite en un sens mathématique, auquel cas les connaissances scientifiques tendraient à la vérité sans jamais pouvoir l'atteindre définitivement ? I. Les connaissances scientifiques sont limitées par l'expérience de laquelle elles sont tributaires A. Pascal, dans la préface au Traité du vide établit une distinction entre les matières fondée sur l'autorité (la théologie et l'histoire) et celles fondées sur l'expérience et le raisonnement (la physique par exemple).

Pour ce qui est des premières, elles sont entièrement finies, puisqu'elles sont déjà écrites, il ne reste qu'à apprendre ce qui a été fait par d'autres.

Par contre, pour ce qui est des matières fondées sur le raisonnement, l'autorité des Anciens n'y a aucune place.

En effet, si les anciens disent qu'il n'y a pas de vide dans la nature, c'est parce qu'ils n'en ont effectivement pas observé.

Leur théorie n'est pas fausse relativement à leurs expérience. Mais nous qui avons pu en constater, nous ne pouvons nier l'expérience au nom d'une théorie. B. Une théorie scientifique n'est donc jamais vraie absolument, mais uniquement relativement aux observations et expérimentations qui peuvent être faites.

C'est pourquoi une connaissance ne peut être achevée ni vraie de manière illimitée.

Exemple : pour le vide, c'est le fait que les hauteurs de Florence aient dû être habitée (en raison d'une augmentation de population) et que l'on tente d'y construire des fontaines en puisant l'eau qui a permis de se rendre compte qu'une partie du tube n'était jamais remplie et qu'lors on a pu en déduire qu'il y a peut-être du vide.

Pour Pascal, en physique, le seul axiome, c'est l'expérience.

Elle prime et dirige la science, mais la science demeure donc dépendante d'elle. C. Karl Popper se sert même de cette dépendance pour distinguer la connaissance scientifique de toute autre connaissance : selon lui, pour être scientifique, une théorie doit pouvoir être réfutée par l'expérience.

Il exclut ainsi la psychanalyse du champ des sciences, justement parce qu'elle n'est incapable de fournir la moindre expérience probante de la validité de ses théories.

Pour être scientifique, une théorie doit pouvoir énoncer des prédictions susceptibles d'être vérifiées et ainsi d'être confirmées ou infirmées par l'expérience. Les connaissances scientifique sont donc limitées en deux sens : dans un premier sens, elles sont limitées parce qu'elles ne sont vraies qu'à une période donnée, mais sont toujours susceptibles d'être déclarées fausses, et limitées enfin parce qu'elles ne peuvent porter que sur certains objets déterminés : ceux dont on peut faire l'expérience. Transition : mais dans ce cas, quel est le statut d'une connaissance scientifique par rapport au réel ? II. A. De quoi les connaissances scientifiques nous parlent-elles ? Tout le problème, c'est de savoir quelle réalité ont les lois scientifiques.

La notion de loi présente le meilleur exemple de cela.

Une loi est un rapport régulier et nécessaire entre deux événements ou deux phénomènes.

Mais une loi exprime-elle un rapport de causalité, ce qui se passe réellement dans les choses, ou n'est-elle rien de plus qu'un système de calcul permettant de rendre compte de la réalité.

Pierre Duhem prend partie pour la deuxième hypothèse dans son livre Sauver les phénomènes dans lequel il explique que le but de la science n'est pas de dire ce qui se passe réellement, mais de faire des calculs appropriés pour expliquer ce qui arrive, sans que cela soit autre chose qu'une régularité que l'on peut observer.. »

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