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Les Beaux-Arts ?

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« L'âme et le corps • La distinction entre création et exécution est liée à des hiérarchies sociales et métaphysiques : l'opposition du libre et du servile, de l'âme et du corps.

Dans le monde médiéval, l'acte créateur était réservé aux prêtres et savants, chargés d'interpréter l'ordre divin.

L'institution scolaire consacra les sept arts libéraux qui concouraient à l'élucidation des mystères de la création.

Étaient opposés à eux les arts mécaniques, où intervient le corps : orfèvres, brodeurs, sont des exécutants qui se consacrent au travail du matériau. • Cette distinction ne sera détruite qu'au XVIIIe siècle.

Diderot, dans l'Encyclopédie, réhabilite les arts mécaniques. En 1762, l'Académie définit l'artiste ainsi : « celui qui travaille dans un art où le génie et la main doivent concourir.

» Désormais, l'artiste est le peintre ou le musicien.

Les Beaux-Arts sont les arts du génie, défini ainsi par Kant dans La Critique de la faculté de juger : « la disposition innée de l'esprit par laquelle la nature donne des règles à l'art.

» La création est oeuvre de la liberté.

Le créateur, le grand artiste ne possède pas seulement un savoir-faire. Il est celui qui connaissant les règles antérieures en invente de nouvelles.

Le grand peintre, par exemple, n'est pas un peintre d'École, un habile artisan qui applique scrupuleusement les règles esthétiques en vigueur à une époque donnée.

Il ne suit pas les règles, il les transgresse, bref, il crée.

Le grand artiste, celui qui crée, est un génie.

« Le génie est la disposition innée de l'esprit par laquelle la nature donne ses règles à l'art » (« Critique de la faculté de juger »).

Pourquoi la nature ? Kant veut signifier par l'emploi du mot nature: · que la création ne s'apprend pas.

Un savoir-faire s'apprend et le grand artiste l'a acquis.

Mais il permet de re-faire ce qui a été fait, d'imiter les grands, il ne permet pas de créer.

Le savoir-faire est une condition nécessaire mais pas suffisante.

La création relève du don, de la nature définie comme ce qui est donné et n'est pas l'oeuvre du savoir et du travail. · puisque pouvoir créer est un don, celui-ci n'est pas intelligible.

Le génie invente les règles au fur et à mesure qu'il crée, sans avoir pensé ces règles et sans les avoir voulues.

L'artiste est inspiré au sens où il ne maîtrise pas entièrement ce qu'il est en train de faire, où, dans ces moments là, il n'a plus l'impression d'être l'auteur de son oeuvre.

La nature est ici ce qui est spontané, non pensé et ne dépend pas de notre pouvoir décisionnel ou intellectuel. Créer ce n'est pas seulement transgresser et nier.

Créer c'est produire quelque chose de nouveau.

Ce n'est pas faire n'importe quoi.

L'originalité ne suffit pas.

Créer c'est inventer de nouvelles règles esthétiques et l'artiste de génie inaugure ce qui deviendra une École. Le génie • L'ingénieur soumet la chose à son projet : le fer n'a point de noeuds ni de fibres, et la forme qu'il reçoit lui est étrangère ; l'acte ira, ici, droit à l'utile.

L'artisan, lui, s'imposera des détours, car son jugement se règle sur la chose comme s'il fallait la prolonger par le dedans.

Le génie de l'artiste, lui, rejoint la nature : la forme surgit devant lui, fruit d'une intention qui lui est cachée.

Le portrait naît sous le pinceau, dit Alain. • Le génie définit l'artiste moderne : il sera conduit par le sentiment, il créera des lois sans les connaître, car après lui, on ne pourra ignorer qu'il s'agit là de l'exemple à suivre, mais ce sera la raison du critique qui, après coup, lui révélera son secret.. »

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