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L'égoïste est-il heureux ?

Extrait du document

« [L'homme est naturellement égoïste.

Il n'est jamais plus heureux qu'en vivant en conformité avec sa propre nature. Le désintéressement est une illusion.

C'est toujours par intérêt, parce que j'en tire une satisfaction morale, que je peux choisir de sacrifier ma vie au profit de celle d'autrui.

De l'égoïsme seul découle le bonheur.] Nous avons tous à nous préserver Tout le monde est soumis à un même instinct de conservation.

C'est bien parce que je suis égoïste que je défendrais âprement ma vie, et par suite, la vie de ceux que j'aime, c'est-à-dire de ceux sans lesquels je ne peux pas satisfaire mes aspirations au bonheur.

Ne sont heureux que les êtres ayant la force de réaliser l'ensemble de leurs désirs. Toute action procède d'un calcul égoïste Comme l'écrit Max Stirner: «Si, pour te faire sourire, je t'aborde avec une mine joyeuse, c'est que j'ai intérêt à ton sourire et que mon visage est au service de mon désir (L'Unique et sa propriété).

Il ne faut pas se cacher la vérité: même l'homme le plus charitable est au fond un égoïste qui s'ignore.

Il éprouve une grande satisfaction à aider son prochain. Le malheur naît de la contradiction Nous n'avons pas choisi d'être hommes.

Plus je nie ma propre nature, faite de besoins et de désirs, plus je me rends malheureux. «Que dit ta conscience? tu dois devenir ce que tu es» (Nietzsche, Le Gai Savoir).

L'individu qui a le courage d'être égoïste est celui qui sait le mieux cultiver et entretenir les conditions de son propre bonheur. [Mon bonheur dépend d'autrui.

Plus je suis égoïste, plus les autres auront tendance à me dédaigner.

Plus j'impose, par égoïsme, mes désirs à autrui, plus je lui fais violence.

Au lieu d'être un ami qui reconnaît et respecte mon existence, il sera un ennemi, me laissant seul face à ma propre déréliction.

] Je me nourris de l'existence des autres « Bonheur de l'homme: faire ce qui est le propre de l'homme.

Et ce qui est le propre de l'homme, c'est d'être bienveillant envers ses pareils», écrit Marc-Aurèle dans Pensées pour moi-même.

L'humanité n'a d'existence que parce qu'elle repose sur des liens qui ne sont pas seulement des liens d'intérêt, mais des liens purement altruistes. L'égoïste croit pouvoir se suffire à lui-même Voltaire dit: «C'est n'être bon à rien que de n'être bon qu'à soi» (Mélanges).

Premièrement, que serait mon existence si personne ne s'en était occupé, alors que j'étais nouveau-né, être sans conscience et sans défense? Deuxièmement, je ne peux jamais me suffire à moi-même.

Ne m'occuper que de moi, c'est, à brève échéance, sombrer dans l'ennui. La solitude est le pire des maux L'homme, confronté à lui-même, est en butte à d'innombrables questions se rapportant à la mort, au sens de son existence.

S'il est abandonné de tous, ces questions sont autant de flammes qui dessinent le périmètre de son enfer.

Plus je suis égoïste, plus je m'isole des autres.

Sans leur aide, j'ai tout à craindre de la vie.

Je suis une conscience perdue. [] Il y a façon et façon d'agir égoïstement.

Soit je crois qu'il y a tout d'abord moi, puis les autres.

Soit je sais que pour être moimême, il me faut compter sur les autres.

Dans le premier cas, je m'isole, je m'aigris.

Plus je suis égoïste, moins je puis prétendre au bonheur.

Dans le deuxième cas, mon égoïsme profite à tous.

Sachant que pour défendre mes intérêts, j'ai besoin d'autrui, je tirerai une ample satisfaction à le respecter.

Que nous soyons tous égoïstes est un fait indubitable. Toutefois, il ne faut pas confondre égoïsme et individualisme.

Le sage égoïste pense à lui en respectant les autres; l'individualiste, autrement dit l'égoïste solitaire, défend une cause par avance perdue puisqu'il n'est homme qu'en dépendant de ceux qui l'ont nourri, éduqué, lui ont permis d'accéder à la conscience qu'il a de lui-même.. »

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