“Parler de soi est égoïste”. Pensez vous que cette définition caractérise la littérature du je ?

« Marie Hourdin LS2 Dissertation de français “Parler de soi est égoïste”.

Pensez vous que cette définition caractérise la littérature du je ? On dit souvent que parler de soi est égoïste.

En effet, quelqu’un qui s'appesantirait un peu trop sur son vécu et son intérieur serait vite considéré comme auto-centré et peu enclin à s'intéresser aux êtres et aux choses qui l’entourent.

Alors qu’un tel tabou lié au fait de parler de soi et de paraître égoïste est présent en société, on peut se demander ce qu’il en est en littérature, et spécifiquement dans l’autobiographie, récit dans lequel l’auteur fait une “introspection de sa propre existence en mettant l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité” d’après Philippe Lejeune.

Ce genre littéraire peut prendre plusieurs formes : journal intime, mémoire, récit de vie, correspondance… Le point commun est que le “je” narratif est celui de l’auteur qui parle d’événements réellement vécus. Puisque ce genre ne repose que sur la vie et l’intérieur d’une personne, il semble atteindre l’apogée de l'égoïsme; il ne nous traverserait peut-être pas l’esprit d’écrire des centaines de pages sur nos seules pensées, par pudeur et par peur d'être vu comme égoïste, de n’écrire que pour notre seul intérêt.

Pourtant, lorsque nous écrivons un journal, nous le faisons, et parallèlement nous aimons à plonger dans les mots des auteurs qui nous proposent un récit autobiographique.

Peut être y trouvons nous un certain réconfort, ou du moins, il ne nous paraît pas absurde que quelqu’un écrive des pages sur sa propre existence si nous pouvons en profiter. Mais alors, ce qu’on appelle la littérature du “je” est-il essentiellement égoiste ou peut on y voir au contraire un acte de générosité -qu’il soit volontaire ou non- ? Nous verrons dans un premier temps en quoi il est possible de dire que le genre autobiographique est égoïste, avant de comprendre qu’il représente malgré tout un acte de don de soi complet qui apporte aux lecteurs, pour enfin voir qu’il est possible de parler de soi sans le “je” autobiographique et que l’acte d’écrire est peut-être égoïste en lui même. Tout d’abord, la littérature du je, ou la littérature autobiographique, repose en effet sur un égoïsme de la part de celui qui écrit, puisque cette forme littéraire lui. »