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Le vraisemblable est-il toujours condamnable ?

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« Définition et problématique : La vraisemblance désigne ce qui paraît vrai, ce qui a les apparences du vrai.

Dans le cadre de la recherche de la vérité, le vraisemblable représente donc l'erreur masquée, l'erreur non détectée et donc un obstacle, voire un danger, pour la vérité. Mais est-il toujours possible de dissiper le vraisemblable ? Celui-ci ne peu-il être que source d'erreur et ainsi toujours assimilé au mauvais ? I – La fausseté du vraisemblable 1) La vraisemblance est fondée sur des raisons insuffisantes Kant, Logique, Introduction X : « Nous distinguons la probabilité de la simple vraisemblance, assentiment fondé sur des raisons insuffisantes, en tant que celles-ci l'emportent sur les raisons du contraire.

[...] Dans le cas de la simple vraisemblance [le fondement de l'assentiment] n'est que subjectivement valable.

» La vraisemblance serait donc un jugement purement subjectif et, par suite, manquant de raison objective. 2) Le danger du vraisemblable En tant qu'il passe pour le vrai, le vraisemblable est dangereux.

En effet, on l'utilise comme on utiliserait une vérité et, devenant certitude, il peut se révéler destructeur. François Jacob, Le Jeu des possibles : « Rien n'est aussi dangereux que la certitude d'avoir raison.

Rien ne cause autant de destructions que l'obsession d'une vérité considérée comme absolue.

Tous les crimes de l'histoire sont des conséquences de quelque fanatisme.

Tous les massacres ont été accomplis par vertu, au nom de la religion vraie, du nationalisme légitime, de la politique idoine, de l'idéologie juste ; bref au nom du combat contre la vérité de l'autre, du combat contre Satan.[...] A la fin de ce XXe siècle, il devrait être clair pour chacun qu'aucun système n'expliquera le monde dans tous ses aspects et tous ses détails.

Avoir contribué à casser l'idée d'une vérité intangible et éternelle n'est peutêtre pas l'un des moindres titres de gloire de la démarche scientifique.

» II – L'usage du vraisemblable 1) La vérité est réfutable Pour un grand nombre de philosophes des sciences, la vérité scientifique n'existe pas en tant qu'absolu mais est sans cesse réfutable, notamment par les tests.

Elle est donc vraie tant qu'elle n'est pas réfutée.

Ainsi, on peut dire que la démarche scientifique évolue dans le vraisemblable : un phénomène est vrai tant qu'il est perçu comme vrai. Popper, Conjectures et réfutations : « La connaissance, et la connaissance scientifique tout particulièrement, progresse grâce à des anticipations non justifiées (et impossibles à justifier), elle devine, elle essaie des solutions, elle forme des conjectures.

Celles-ci sont soumises au contrôle de la critique, c'est-à-dire à des tentatives de réfutation qui comportent des tests d'une capacité critique élevée.

Elles peuvent survivre à ces tests mais ne sauraient être justifiées de manière positive : il n'est pas possible d'établir avec certitude qu'elles sont vraies, ni même qu'elles sont « probables » (au sens que confère à ce terme le calcul des probabilités).

» 3) La vérité s'inscrit dans un système de pensée La vérité est ainsi souvent considérée comme un discours accepté par une société donnée à une époque donnée parce qu'elle s'inscrit bien dans le système de pensée déjà existant.

Ainsi, le discours scientifique change au fil des évolutions de la société et de l'histoire.

Le discours scientifique est-il une vérité absolue ? Wittgenstein, De la certitude : « Toute vérification de ce qu'on admet comme vrai, toute confirmation ou infirmation prennent déjà place à l'intérieur d'un système.

Et assurément ce système n'est pas un point de départ plus ou moins arbitraire ou douteux pour tous nos arguments ; au contraire il appartient à l'essence de ce que nous appelons un argument.

Le système n'est pas tant le point de départ des arguments que leur milieu vital.

» III – La recherche de la vérité ou apprendre à penser. »

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