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Le vrai ne se ramène-t-il qu'a ce qui est utile ?

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« Introduction : Les puissances politiques se mesurent de plus en plus au nombre de scientifiques qu'elles hébergent sur leur sol, on accueille volontiers les savants des autres pays tant que cela dynamise la recherche du notre.

La science sert la puissance politique.

On peut dire qu'à un ordre plus général la science sert la puissance de l'homme.

Dans le discours de la méthode, Descartes disait que la nouvelle science allait nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature ».

La science découvre la vérité pour servir les intérêts humains, développer les techniques qui accroissent notre puissance.

La vérité en ce sens est toujours utile.

Cependant, ce n'est pas par ce qu'on l'utilise qu'il faut identifier la vérité à l'utile ; peut être y a t il un ordre de vérité qui dépasse les préoccupations relatives à l'action humaine. Problématique : La meilleure norme de la vérité est l'utilité, cependant si l'utilité est notre rapport au vrai, cela signifie-t-il que le vrai n'est que l'utile ? I : Le vrai est l'utile : Théorie pragmatique de la connaissance. 1) Nous ne connaissons pas la réalité en soi mais seulement des impressions du monde extérieur à travers le prisme de notre subjectivité.

La vérité ne peut donc pas être pour nous une définition de la réalité en soi, mais seulement un moyen d'accroître notre expérience, ce qui facilite notre action. 2) La connaissance n'est pas contemplation passive, mais mise en ordre active du réel par des concepts. Cette mise en ordre n'est pas gratuite, elle répond à nos intérêts.

Dans ce sens, on peut dire que le vrai est l'utile. Pour la théorie pragmatique, la vérité est définie comme la manière la plus efficace d'être en rapport avec le réel. « En tête de cette vague, apparue dans la logique scientifique, marchent aujourd'hui MM.

Schiller et Dewey avec leur théorie pragmatique de la vérité et de la signification qui est partout la sienne.

Partout, enseignent-ils, dans nos idées, dans nos croyances, le mot "vérité" signifie la même chose que dans la science.

Et ce qu'il faut toujours entendre par ce mot, c'est, disent-ils, que "nos idées, qui, d'ailleurs, font elles-mêmes partie de notre expérience et ne sont rien en dehors de celle-ci, deviennent vraies dans la mesure où elles nous aident à entrer en relations, d'une manière satisfaisante, avec d'autres parties de notre expérience, à les simplifier", à nous y mouvoir en tous sens par des concepts permettant de couper au plus court, au lieu de suivre l'interminable succession des phénomènes particuliers.

Dès lors qu'une idée pourra, pour ainsi dire, nous servir de monture; dès lors que, dans l'étendue de notre expérience, elle nous transportera de n'importe quel point à n'importe quel autre; dès lors que, par elle, sera établie entre les choses une liaison de nature à nous contenter; dès lors, enfin, qu'elle fonctionnera de façon à nous donner une parfaite sécurité, tout en simplifiant notre travail, tout en économisant notre effort, - cette idée sera vraie dans ces limites, et seulement dans ces limites-là; vraie à ce point de vue, et non pas à un autre; vraie d'une vérité "instrumentale", vraie à titre d"instrument", et seulement à ce titre. Telle est la théorie de la vérité "instrumentale", ou de la vérité consistant pour nos idées dans leur aptitude à fournir un certain "travail"; - théorie enseignée avec tant de succès à Chicago [Dewey], et ensuite propagée à Oxford [Schiller] avec tant d'éclat.

» William James, Le Pragmatisme (1907). Le pragmatisme, avec James, soutient que le seul critère de la vérité est le succès.

La pensée est au service de l'action.

Les idées ne sont que des outils dont nous nous servons pour agir : l'idée vraie c'est celle qui paie le mieux, celle qui a le plus de rendement, qui est la plus efficace. Pour apprécier la valeur de cette théorie il faudrait savoir quel sens donner aux formules de James.

L'idée vraie c'est l'idée utile.

Mais que veut dire « utile » ? Faut-il prendre le mot au sens de vérifiable ? En ce cas le pragmatisme est très acceptable.

Descartes lui-même, si attaché qu'il fût aux « idées innées » et aux évidences pures, reconnaissait qu'il se rencontre « beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent et dont l'événement le doit punir bientôt après s'il a mal jugé, que dans ceux que fait un homme de lettres dans son cabinet touchant des spéculations qui ne produisent aucun effet.

» Malheureusement le mot « utile » tel qu'il est employé par les pragmatistes a le sens le plus large et le plus vague. James n'a jamais rien fait pour en dissiper l'équivoque : « Ce qui est vrai c'est ce qui est avantageux de n'importe quelle manière.

» Ainsi une loi physique ou chimique est vraie si elle a des applications techniques fécondes.

Mais aussi une croyance politique est vraie si elle me donne « bonne conscience », si elle me justifie ; une théorie philosophique est vraie si elle calme mes inquiétudes, si elle assure « mon confort intellectuel », une religion est vraie si elle est consolante, si elle me permet de m'améliorer moralement.

L'idée de Dieu est comme toutes les autres idées, elle n'est vraie que si elle est rentable et James déclare sans ambages : « Dieu est une chose dont on se sert.

» 3) On peut dire avec Nietzsche, qu'il n'y a pas de connaissance absolue, seulement des interprétations du. »

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