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Le temps est-il en nous ou hors de nous ?

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« Définition des termes du sujet: TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). La question posée ici est celle de l'objectivité du temps.

On ne peut évidemment pas la séparer d'une interrogation sur l'essence du temps, avec laquelle elle s'identifie presque complètement.

La tradition philosophique est sur ce problème d'une grande richesse.

Les problématiques antiques cherchent le temps parmi les choses, tandis qu'avec saint Augustin commence l'étude du temps comme donnée de l'intériorité.

Les problématiques transcendantales (Kant : le temps comme forme a priori) et phénoménologiques (Husserl) s'orienteront principalement dans cette voie.

La réflexion sur cette question devra être attentive à distinguer les notions de temps, de durée, d'instant, de mouvement qu'on ne saurait confondre si l'on veut chercher à connaître les rapports entre temps et être. a) Les idées d'espace et de temps ne naissent pas des sens.

En effet, les choses qui tombent sous le sens ne pourraient être représentées comme successives ou simultanées d'une part, comme extérieures les unes aux autres d'autre part, si les horizons du temps et de l'espace n'étaient déjà déployés. b) Les idées de temps et d'espace ne sont pas générales comme celles d'arbre, mais singulières.

Elles contiennent leurs parties en elles. c) Si a) et b), alors les idées de temps et d'espace sont des intuitions pures. d) Espace et temps ne sont rien d'objectif, substances, accidents ou relations, mais des conditions subjectives, lois coordinatrices de l'esprit et donc principes de la forme du monde sensible ou phénoménal (Erscheinung). Les idées de temps et d'espace sont pures et intuitives.

L'idée de temps fonde le postulat de continuité, celle d'espace les axiomes de la géométrie. La Critique renverse l'ordre d'exposition du temps et de l'espace de la Dissertation de 1770.

L'espace et le temps se présentent donc comme les conditions nécessaires à l'intuition sensible d'un objet (la seule dont nous disposions à défaut d'intuition créatrice), donc à sa connaissance. Le temps passe, mais je ne peux jamais l'arrêter pour saisir le passage luimême ; pourtant, en même temps qu'insaisissable, il a une évidence intuitive : « Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais, mais que je veuille l'expliquer à la demande, je ne le sais pas ! » (Saint Augustin).

Cela signifie-t-il que le temps est « dans » ma conscience ? En effet, il semble que le passé, qui n'existe plus, ne soit pas ailleurs que dans ma mémoire, et le futur, seulement dans mon projet.

Le présent, lui, semble se confondre avec la conscience que j'en ai. 1.

L'ÉCOULEMENT DU TEMPS ET LA DISTENSION DE L'ÂME A — Les trois temps ¦ Le temps est saisissable dans ses effets, mais cependant le passé et le futur sont inexistants : déjà plus ou pas encore.

Le présent n'échappe pas à ce « manque d'être » puisqu'il ne cesse de « passer au passé », il s'efface et glisse nécessairement, sinon il serait l'éternité.

Quel être lui reconnaître « si sa raison d'être est de cesser d'être» selon la formule de Saint Augustin ? ¦ Il y a là une difficulté métaphysique.

De toute évidence, en effet, les trois temps, passé-présent-avenir, sont pourtant bien quelque chose : quelque chose « passe », quelque chose « advient », qui est bien réel ; c'est que le passé est disparition du présent et l'avenir, apparition d'un nouveau présent.

Mais où se trouvent ces choses qui passent, et où se trouve ce qui est en train d'advenir ? B - Le triple présent de la conscience ¦ En réalité, c'est bien dans l'âme qu'ils existent, qu'ils glissent l'un dans l'autre, puisque lorsque je récite un poème appris par coeur, dans le moment même où j'articule les syllabes, le présent dans ma conscience est à la fois la mémoire du passé immédiat, et déjà l'anticipation de l'avenir. ¦ Il n'y a donc pas trois temps distincts : seul le présent existe vraiment tout en empiétant sur ce qui est à venir, et en gardant la trace momentanée de ce qui disparaît ; trois formes de présent s'entremêlent, comme si l'âme (la conscience) se distendait, à la fois encore un peu dans le passé pendant qu'elle est déjà tendue vers l'avenir.

Le temps serait-il alors comme logé dans la conscience ? 2.

TEMPS RÉEL ET TEMPS MATHÉMATIQUE A - Le temps vécu ¦ En réalité, le temps n'est pas contenu dans la conscience, même si comme le montrent certains traumatismes. »

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