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Le sujet comme altérité ?

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« Un Je sans visage • Le sujet conscient n'est pas une chose : il existe comme conscience d'être.

D'après Sartre, le garçon de café n'est pas garçon de café comme cette tasse que je vois est une tasse.

Être garçon de café, c'est aussi bien ne pas l'être, ne pas s'y réduire, être à distance de soi-même – sauf à s'abuser soi-même –, se prendre pour une chose qui n'est que ce qu'elle est.

Si je dis : « je suis laid », il faut entendre par-là un rapport à ma laideur et non un trait qui me définirait comme mes empreintes digitales sur ma carte d'identité.

Que vais-je faire de cette laideur ? L'assumer, la ressentir comme une condamnation, vouloir séduire pour prouver le contraire ? Le sujet conscient ne se définit pas par son être, mais par la conduite qu'il prend à l'égard de cet être qui est lui sans être lui. • Sartre retrouve le problème posé par Pascal : « si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même ».

Le moi serait une singularité indéfinissable par-delà toutes les qualités qui pourraient servir à le cerner. PASCAL: Qu'est-ce que le moi ? Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même.

Où est donc ce moi, s'il n'est ni dans le corps, ni dans l'âme ? et comment aimer le corps ou l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu'elles sont périssables ? car aimerait-on la substance de l'âme d'une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste.

On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu'on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne que pour des qualités empruntées. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Suis-je mon corps ? 2 Aimer quelqu'un pour son âme plutôt que pour son corps, est-ce une garantie d'aimer réellement la personne ? 3 Quelle définition du moi implique ce texte ? Réponses: 1 - Non, je ne suis pas mon corps, puisque celui-ci change et que je reste moi-même. 2 - Aimer l'âme n'est pas moins illusoire, puisqu'on aime là encore seulement des qualités de celle-ci, comme l'intelligence ou la mémoire, qualités qui peuvent lui être retirées sans que son identité en soit changée. 3 - Le moi serait ce qui, en une personne, ne change jamais ; ce qui subsiste malgré les modifications que le temps apporte au corps comme à l'âme. Un objet de croyance • Pour Nietzsche, il s'agit d'un objet de croyance : je crois en l'existence du moi car je crois à la grammaire.

Derrière toute action, je place un sujet qui fait l'action.

Pourquoi ne pas dire qu' « il y a de la pensée, plutôt que "je pense" » ? C'est qu'il faut une personne tenue pour responsable de ses pensées.. »

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