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Le souverain est-il au-dessus des lois ?

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« Définition des termes du sujet Ce sujet de philosophie politique invite à interroger une instance particulière du système politique, celle du souverain. La présence d'un souverain suppose que ce système ait une instance capitale personnifiée en un seul homme : monarchie, mais aussi par exemple instance dirigeante d'un système démocratique.

Le souverain est celui qui détient le plus de pouvoir sur l'État et qui représente cet Etat. Les lois sont l'ensemble des règles politiquement établies qui permettent à un système politique de fonctionner.

Elles sont supposées valoir pour tout citoyen de ce système, et ne pouvoir être dépassées par personne.

Être au-dessus de lois en effet, c'est considérer que l'on n'est pas concerné par les lois, que l'on n'a pas à les suivre, que les lois ne doivent pas déterminer notre comportement. Le souverain peut-il échapper à cette règle de la validité des lois pour tout citoyen quel qu'il soit ? Il apparaît en effet comme le superviseur des lois, comme celui qui a le pouvoir de les changer s'il le faut : cette relation du souverain aux lois permet-il de penser qu'il peut être considéré comme étant au-dessus d'elles ? Ou au contraire faut-il penser que le souverain est moins fondé que quiconque à se mettre au-dessus de lois, dans la mesure où il incarne l'État et doit se considérer de ce fait comme un exemple ? Ce qui est en jeu ici, plus largement, c'est le statut particulier du souverain au sein de l'État qu'il dirige : le souverain est-il le premier des citoyens, et donc le modèle du citoyen ? Ou est-il au contraire un non-citoyen, celui que son pouvoir place au-dessus des contraintes politiques communes ? Proposition de plan I.

Le souverain, incarnation de la communauté politique et premier des citoyens Une première solution serait de considérer que le souverain, bien loin d'être au-dessus des lois, doit être le premier à les respecter, dans la mesure où il en est à la fois le garant et l'incarnation.

On se situerait alors dans une conception morale de la politique : l'organisation politique devrait réaliser une vertu collective, elle aurait une fonction éducatrice d'accession à l'excellence : aucune exception ne pourrait donc être faite au respect des lois. Platon Il est, décidément, indispensable aux hommes de se donner des lois et de vivre conformément à ces lois ; autrement, il n'y a aucune différence entre eux et les animaux qui, sous tous les rapports, sont les plus sauvages. Et voici quelle en est la raison : il y a absolument pas d'homme qui naisse avec une aptitude naturelle, aussi bien à discerner par la pensée ce qui est avantageux pour l'humanité en vue de l'organisation politique, que, une fois cela discerné, à posséder constamment la possibilité comme la volonté de réaliser dans la pratique ce qui vaut le mieux. En premier lieu, il est difficile en effet de reconnaître la nécessité, pour un art politique vrai, de se préoccuper, non pas de l'intérêt individuel, mais de l'intérêt commun, car l'intérêt commun fait la cohésion des États, tandis que l'intérêt individuel les désagrège brutalement ; difficile en outre de reconnaître que l'avantage, à la fois de l'intérêt commun et de l'intérêt individuel, de tous les deux ensemble, est que l'on mette en belle condition ce qui est d'intérêt commun, plutôt que ce qui est d'intérêt individuel.

En second lieu, à supposer que d'aventure, on ait acquis dans les conditions scientifiques voulues la connaissance de cette nécessité naturelle ; à supposer, en outre de cela, que dans l'État, on soit investi d'une souveraineté absolue et qui n'ait point de comptes à rendre, il ne serait jamais possible que l'on demeurât toujours fidèle à cette conviction, c'est-à-dire que, tout au long de la vie, on entretînt à la place maîtresse l'intérêt commun, et l'intérêt individuel en état de subordination à l'égard de l'intérêt commun Dans cet extrait assez pessimiste sur la nature humaine, Platon oppose l'intérêt individuel, toujours déjà, égoïste à l'intérêt commun qui, seul, prend possible la coexistence pacifique des hommes entre eux.

Dès lors, il est évident que l'instauration de lois régulatrices des passions humaines est nécessaire.

En effet, le bien commun ne peut s'édifier sur la bonne volonté ou sur la confiance faite aux hommes, ceux-ci faisant toujours prévaloir leur intérêt personnel sur celui de tous. On pourra discuter la thèse de Platon (qu'Hobbes reprendra à son compte) en se demandant si seule la puissance légale est capable de mettre un terme à la violence et à la virulence des égoïsmes ? (cf.

ci-joint).. »

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