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Le scepticisme. Définissez, expliquez et appréciez cette disposition d'esprit ?

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« Le scepticisme.

Définissez, expliquez et appréciez cette disposition d'esprit. Ce sujet est classé en métaphysique, parce que ce n'est guère que dans cette partie de la philosophie qu'il est question du scepticisme, mais il est plutôt psychologique.

On ne demande pas d'exposer et de.

discuter la théorie sceptique, mais d'étudier la « disposition d'esprit » appelée scepticisme.

Il s'agit donc moins des théoriciens du scepticisme philosophique que de la tendance au scepticisme qui s'observe dans les relations ordinaires.

Dès lors, c'est plus à la réflexion qu'au manuel qu'il faudra recourir. Pour répondre à l'indication « définissez », il ne suffit pas de donner une définition du scepticisme; il faut préciser en quoi il consiste.

Pour cela, on pourrait avoir recours à des comparaisons avec des notions analogues .

ou opposées; incertitude, doute, incrédulité; dogmatisme, assurance, confiance, crédulité, etc. ' Pour expliquer, il faut remonter aux causes : expérience personnelle de l'erreur; conscience de la sottise des crédules et de l'étroitesse des dogmatiques; succès mondain fait aux sceptiques... Une appréciation complète de la disposition d'esprit étudiée ne se réduit pas à déterminer si elle est vraie ou fausse (point de vue métaphysique); il convient aussi de juger de sa valeur au point de vue de la vie pratique et de la vie morale. Le scepticisme est défini par Lalande comme : « La doctrine d'après laquelle l'esprit humain ne peut atteindre avec certitude aucune vérité ».

L'esprit se déclare incapable d'affirmer ou de nier quoi que ce soit. 1° Scepticisme antique et doute cartésien. On sait que les « Méditations » de Descartes commencent, elles aussi, par l'exercice d'un doute absolu : Descartes rejette le témoignage des sens (en rêve on croit voir, entendre, bouger et ce n'est qu'illusion).

Il rejette même les vérités mathématiques (car il peut se faire qu'un « malin génie » toutpuissant s'amuse à me tromper dans toutes mes pensées). Mais ce doute cartésien s'oppose radicalement au doute sceptique.

D'abord le doute cartésien est provisoire (il prend fin lorsque Descartes s'aperçoit qu'il peut douter de tout sauf du fait même qu'il pense et qu'il doute : et cette évidence invincible : je pense donc je suis est une première vérité d'où bien d'autre vont jaillir). C'est un doute volontaire, un doute « feint », dit Descartes dont la fonction est d'accoutumer « l'esprit à se détacher des sens » (« abducere mentem a sensibus ») et même de tout objet de pensée pour révéler en sa pureté l'acte même de penser.

Le doute cartésien a la valeur d'une pédagogie de l'ascèse qui vise à nous délivrer provisoirement des pensées pour révéler que nous avions l'esprit que nous sommes.

Le doute cartésien est méthodique (le malin génie n'est lui-même qu'un « patin méthodologique » (Gouhier), c'est une technique mise au service de la recherche du vrai. Le doute cartésien est un doute optimiste et héroïque, un déblaiement préalable qui précède la construction de l'édifice philosophique, une décision volontaire de faire table rase de toutes les connaissances antérieures pour bâtir une philosophie nouvelle. 2° Les arguments des sceptiques grecs. Tout au contraire, le scepticisme absolu des pyrrhoniens et de leurs disciples n'est pas un point de départ mais une conclusion –la conclusion d'échec- au terme de l'aventure du savoir. Enésidème avait groupé les arguments sous dix titres ou « tropes que Sexus Empiricus réduisit à cinq.

Il faut connaître ces arguments qu'on retrouve chez Montaigne, chez Pascal et chez Anatole France. (a) La contradiction des opinions. Les sophistes grecs frappés par la contradiction des opinions des philosophes (par exemple : Héraclite disait que le réel n'est que changement, alors que Parménide niait le changement) aboutissent à la conclusion pessimiste que la vérité (qui devrait être universelle) est inaccessible.

Les sceptiques ont été parfois de grands voyageurs qui, à force d'avoir vu les gens les plus divers professer des opinions contradictoires, adopter des valeurs différentes, ne croient plus à rien.

Pyrrhon avait par exemple accompagné le conquérant Alexandre dans un grand nombre de ses expéditions.

Montaigne avait visité l'Allemagne, l'Italie, mais avait surtout dans sa « librairie » voyagé parmi des systèmes philosophiques innombrables et tous différents.

Pascal reprend les thèmes de Pyrrhon et de Montaigne :. »

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