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Le progrès. Quelle est sa loi ?

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« Double question que l'on peut se poser au sujet du progrès : 1° Le progrès de l'humanité est-il réel ? 2° Comment s'accomplit-il ? Est-il fatal ou dépend-il de l'activité libre des hommes ? A.

— Le progrès de l'humanité est-il réel ? — Pour élucider cette question très complexe il importe de distinguer d'une part le progrès intellectuel et scientifique, et d'autre part le progrès moral. 1° Progrès scientifique.

— Ce progrès est incontestable, soit au point de vue théorique (richesses accumulées de la science ; comment un enfant peut être aujourd'hui plus savant que Newton), soit au point de vue pratique (merveilles de l'industrie, accroissement de bien-être...) 2° Progrès moral.

— Ce progrès est plus discutable.

D'après les uns (évolutionnistes), le progrès moral existe et s'accomplit fatalement ; d'autres soutiennent le contraire et, prétendent que le niveau moral baisse tous les jours.

Qu'en est-il ? — La question peut être examinée à un triple point de vue : a) Au point de vue des idées morales : Ce progrès est indéniable ; c'est le progrès même de la raison humaine : interprétation plus exacte de la loi morale, notions plus justes des droits et des devoirs... b) Au point de vue de la vie sociale, c'est-à-dire des faits de l'ordre extérieur.

Ici encore le progrès est réel ; il est une conséquence naturelle dit progrès des idées.

Les actions sont en général plus conformes au bien absolu, cest-à-dire à la perfection de l'homme, que dans les siècles passés : disparition de l'esclavage, tendances vers une plus grande égalité, développement de l'esprit de solidarité, de justice : amélioration des conditions d'existence ; progrès de la législation... c) Au point de vue des intentions, c'est-à-dire du bien moral et de la vertu.

Sommes-nous sous ce rapport meilleurs que nos devanciers ? Nul ne peut le dire, car la moralité dépend de la rectitude de l'intention et de l'énergie de la volonté.

L'ordre extérieur, la conformité matérielle au bien, rendue plus nécessaire par les progrès mêmes de la civilisation, ne permet pas de conclure à la vertu elle-même.

Telle vie peut être très correcte, et en apparence très morale, qui, en réalité, est étrangère à la morale.

Il est certain d'autre part que l'homme d'aujourd'hui a les mêmes passions et connaît les mêmes tentations que l'homme d'autrefois, et que le progrès moral est pour chaque individu un perpétuel recommencement. B.

— Le progrès est-il fatal ? — Sans doute le progrès est la loi de tous les êtres et de la nature entière : tout ce qui existe est appelé à se développer et à obtenir sa fin.

S'ensuit-il que le progrès de l'humanité soit fatal ? qu'il s'impose comme une force irrésistible ? Il suffit de connaître les faits et de chercher les principes du progrès pour se convaincre que cela n'est pas et ne peut pas être. a) En fait.

le progrès ne suit pas une marche constante et invariable.

Aucune nation ne se développe fatalement-; son progrès peut être compromis, suspendu ; il peut se terminer par une période de décadence (Exemples). b) La raison en est que le principe du progrès se trouve dans l'activité humaine.

Sans doute les tendances générales ont quelque chose de fatal ; mais il dépend de la liberté de l'homme d'orienter son activité dans un sens ou dans un autre, vers le bien ou vers le mal, vers la vérité ou vers l'erreur. C.

— Conclusion.

— En conclusion, ,faire voir que le progrès intellectuel et scientifique suit une marche Plus sûre que le progrès moral.

Celui-ci est plus étroitement lié a l'usage de la liberté, il dépend de l'effort personnel, de la bonne volonté, ou plutôt de l'union de toutes les bonnes volontés dans l'amour de l'idéal.. »

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