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Le progrès de la connaissance ?

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« L'expérience : un savoir en négatif • Mais l'expérience instruit surtout quand elle teste une théorie existante ; quand elle vient la « corroborer » ou, mieux, la « falsifier ».

C'est sous la forme de test que Popper analyse le rôle de l'expérience dans la connaissance scientifique. • Dans la Logique de la découverte scientifique (I-3), cet épistémologue souligne que si une expérimentation – un test – « corrobore » une théorie, cela signifie que, jusqu'à ce jour, cette dernière est valable, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit vraie.

Un autre test pourrait l'invalider, la « falsifier », ce impliquerait l'abandon définitif de la théorie considérée.

En somme, le test instruit quand il révèle nos erreurs.

L'expérience constitue donc un savoir en négatif. La juste place de l'expérience • Étant donné que la raison ne peut, à elle seule, conduire à la connaissance, l'expérience trouve sa juste place dans le progrès des sciences.

Si elle constitue un savoir en négatif, c'est dire que la science progresse par conjectures et réfutations.

Contre une approche positiviste, nous pouvons soutenir que ce progrès s'effectue par une suite de ruptures et non pas linéairement, par accumulation des savoirs. • Originelle dans l'acquisition de la connaissance, puisqu'elle nous fait accéder à l'ensemble des phénomènes sensibles et à nous-mêmes, l'expérience demeure impuissante à fonder la connaissance sans le secours de la raison. N'étant pas fondamentale dans l'acquisition de la connaissance, elle en demeure cependant l'instrument. « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» POPPER L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire. Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : «C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il puisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper, on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, le savant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires et universellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est « métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper, l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliers vérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs.

» Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxième lieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devra représenter un monde de l'expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue de quelque autre manière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notre monde de l'expérience.

» La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre monde de l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté. Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive.

En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théories scientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles qu'elles soient mises à l'épreuve.

Il s'agit pour cela de déduire de la théorie examinée des énoncés singuliers ou « prédictions » susceptibles d'être facilement testés dans l'expérimentation.

Une théorie qui ne résiste pas aux tests sera dite « falsifiée » ou « réfutée » par. »

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