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Le problème de la LIBERTE en philosophie ?

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Si toute la philosophie, qui est une méditation de la vie, se propose de distinguer ce que l'homme doit poursuivre et ce qu'il doit craindre, donc de reconnaître les biens et les maux, on ne peut guère concevoir une analyse des passions à part d'une théorie des vertus. Il n'y a pas de psychologie sans quelque idée de l'homme et de ses fins; c'est sa manière d'être positive. La passion, tout simplement, c'est Phèdre. Si la littérature ne s'y est pas trompée, les philosophes n'ont pas été aussi unanimes. Ainsi pour Descartes, est passion toute affection causée par le corps et que l'âme rapporte à elle-même : quand l'âme subit son union avec le corps, pâtit, éprouve confusément sa servitude au lieu d'en triompher par la connaissance et la résolution. Par contre, sous l'influence du romantisme, la passion se donne pour un élan, une énergie orientée vers une fin; on y voit donc un principe de liberté et d'action.

  1. Il est plus conforme à notre langage d'y reconnaître une espèce de la passion cartésienne. Mais d'abord elle ne se confond pas avec l'affection pure (douleur et plaisir) qui, comme état, ne qualifie pas notre conduite. Elle diffère aussi de l'émotion banale (peur, colère), dont le désordre s'épuise à peu près dans l'instant, par la fuite, le rire ou les larmes, et dépend surtout des circonstances extérieures. Enfin on doit l'opposer soigneusement au sentiment : l'amour et l'amitié, les préférences multiples, les sentiments qui nous attachent aux divers groupes sociaux, assurent le rôle que joue l'instinct chez l'animal: ils inspirent nos pensées, ordonnent nos actions, et, si puissants soient-il parfois, ils nous livrent le monde en nous adaptant à lui. La passion est bien différente.

« « LA controverse sur la liberté, remarquait Hume, ayant passé par toutes sortes de mains, a été embrouillée à tel point dans les labyrinthes ténébreux du sophisme qu'il n'est point étonnant que des lecteurs qui se piquent de goût et de politesse en soient rassasiés jusqu'à ne pouvoir plus en entendre parler et refusent de laisser troubler leur repos par une question qui ne peut ni les amuser ni les instruire.

» On essaiera de réveiller leur attention en les invitant d'abord à tâtonner dans ces ténèbres pour y discerner la variété des expériences que l'homme peut faire de la liberté, les difficultés qu'il éprouve à les décrire, la multiplicité des sens qu'il accorde à cette notion.

Si ces premières incertitudes ont quelque chance d'éveiller l'impérieux besoin de trouver à ce problème une formulation aussi rigoureuse que possible, peut-être consentiront-ils à se souvenir que c'est en s'ouvrant la voie d'une mécanique rationnelle en quête des propriétés du mouvement que la philosophie classique élabore sa conception de la liberté comme pouvoir du jugement, s'imposant dès lors la recherche d'une conciliation entre les exigences également irrécusables du déterminisme physique et de la responsabilité morale.

Sans doute fallait-il d'abord assurer à cette liberté métaphysique un statut propre à la mettre hors d'atteinte des prétentions illégitimes de l'explication et de la définition, pour finalement pouvoir y reconnaître le paradoxe de la condition humaine. Mais si, comme l'assure Fichte, « être libre n'est rien, devenir libre est tout », c'est aux conditions de la conquête effective de la liberté qu'il faut alors s'attacher : quels sont ses organes, de quelle manière elle apparaît à la conscience et à la réflexion comme pouvoir et comme vouloir, comment son apprentissage s'effectue à travers son aliénation et son affirmation dans les passions et dans les habitudes, comment ses propres institutions sociales la menacent et la garantissent. Enfin, s'il est vrai que la conscience que l'homme peut prendre de sa liberté ne suffit pas à lui assurer la plénitude du bonheur, il n'est que plus nécessaire de discerner le caractère propre de la jouissance que procure son exercice.. »

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